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Vice Blog

Sexualité 2011, le rapport

« J'ai du mal à croire tout ce que les jeunes filles sont prêtes à faire de nos jours », nous confie André, un vieil ami franco-américain. Son boulot consiste à se rendre dans toutes les villes du monde pour y faire la fête et rencontrer plein de gens...

« J’ai du mal à croire tout ce que les jeunes filles sont prêtes à faire de nos jours », nous confie André, un vieil ami franco-américain. Son boulot consiste à se rendre dans toutes les villes du monde pour y faire la fête et rencontrer plein de gens différents tous les soirs. « Entre ce qu’on m’a raconté et ce que j’ai vu de mes propres yeux… C’est brutal. »

– Qu’est-ce que tu veux dire ? je lui demande. Genre, elles font beaucoup plus la fête ?

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– Non ! réplique-t-il, avec un air oscillant entre la joie primaire, l’émerveillement et le choc. Elles font tout. L’anal dès le premier rendez-vous, c’est devenu normal. Genre avaler, s’étouffer avec une bite, tu vois ? C’est taré. Et de façon toujours volontaire. Ça me rend malade. Je pense que c’est à cause d’Internet.

– Sûrement, acquiescé-je. Hé, on devrait contacter toutes les rédactions de Vice dans le monde et leur demander de réaliser une étude sur les jeunes de leur entourage, et on pourrait peut-être appeler des organisations sanitaires ou des experts dans les pays où on n’a pas de rédaction, histoire de rassembler toutes ces données dans une sorte de “rapport ­mondial” sur les pratiques sexuelles à travers le monde. Qu’est-ce que t’en penses ?

– Excuse-moi je dois répondre, c’est important », me dit-il, puis il se barre dans le couloir pour parler à une fille au téléphone. Et lui demander ce qu’elle fait un peu plus tard.

ANDY CAPPER

EUROPE

SUÈDE

Au premier abord, la Suède est bien cette démocratie sociale à la perfection clinique, ce havre de calme à l’abri du fracas du monde qu’on se plaît à nous décrire. Un coup d’œil furtif dans l’intimité de leur sexualité suffit pourtant à faire émerger un monde de souffrances personnelles et d’expériences traumatiques. On comprend alors que Julian Assange se soit fait serrer pour avoir baisé sans capote. Et, honnêtement, ce genre de fantaisie aurait pu lui coûter beaucoup plus cher dans un pays qui affiche un taux d’herpès oral et génital oscillant entre 50 et 70 %. Depuis quelques années les Suédois semblent en pleine frénésie de MST, et la blennorragie a fait un bond peu rassurant de 40 % dans le pays au cours de la seule année 2010. Quand les Suédois ne sont pas occupés à transformer leurs parties intimes en engins de mort pestilentiels, ils appliquent de manière empirique leur conception frivole du luthéranisme en se montrant sans pitié à l’égard des éventuelles divisions cellulaires qui viendraient se manifester dans leur petit ventre démocrate. La Suède présente ainsi un taux de grossesses précoces étonnamment bas – que l’on comprend un peu mieux quand on sait que le pays a un des taux d’avortement les plus élevés au monde : 69,7 % des grossesses se concluent en IVG. Le pays possède aussi le taux de viol par habitant le plus élevé de toute l’Europe occidentale, qu’il faut toutefois analyser à l’aune de leur conception extensive du viol (comme en témoigne l’affaire de ce justicier à cheveux de bébé qu’est Julian Assange). Et malgré ce rapport un peu compliqué à l’utérus, ou peut-être à cause de lui, la Suède est également le foyer de la plus vaste communauté de femmes bisexuelles du monde. Des dizaines de milliers d’entre elles sont peut-être en train de se faire des tendresses dans un sauna pendant que vous lisez cet article. Certaines aiment se saper en femmes de chambre françaises de la grande époque, d’autres, plus nombreuses, préfèrent s’aider de bâillons asphyxiants et de vibromasseurs 25 vitesses.

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ROYAUME-UNI

Les tabloïds anglais ont beau hurler à longueur de gros titres racoleurs que les jeunes Britouches passent leur vie à fourrer leur zigounette dans le froufrou de leur petite voisine de palier depuis l’école primaire, les statistiques démontrent qu’on devient un peu moins con et un peu plus relax au Royaume-Uni aux alentours de 16 ans. Cet âge était encore de 18 ans en 2000. Une enquête datée de 2008 révèle en revanche que plus de 10 % des interrogés ont pris leur destin en main avant l’âge de 14 ans. Plus largement, en Angleterre, le taux de relations sexuelles avant 20 ans est le plus élevé du monde (juste devant l’Allemagne). Donc bon, les tabloïds en font peut-être des tonnes sur les vies secrètes de David Cameron et les orgies gay de David Beckham, mais ils ne racontent pas que des conneries non plus. Touche finale de ce joli tableau d’une jeunesse britannique dévorée par le stupre et qui ne pense qu’à baiser, boire des bières et vénérer Ryan Giggs du matin au soir, précisons que 43 % des 16–24 ans déclarent avoir connu au moins cinq partenaires sexuels, et qu’un sur cinq s’en serait tapé plus de dix. La nation est toutefois divisée sur le plan sexuel : 14,4 % des personnes interrogées de 25 ans ou plus seraient encore vierges. On peut toujours se consoler en remarquant que le taux de jeunes Britanniques ayant perdu leur virginité avec une pute est passé de 3,4 % à 0,4 % au cours des dix dernières années. Les grossesses précoces font toujours partie du paysage mais elles continuent de baisser. De fait, elles ont même pas mal baissé depuis le pic de 1971. Mais elles restent très inégalement distribuées sur le territoire : Lambeth reste en tête avec 80 grossesses pour 1 000 adolescentes, tandis que le comté de Rutland affiche un taux de 18 pour 1 000.

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PAYS-BAS

D’habitude, quand les hommes politiques anglais commencent à s’engueuler au sujet des grossesses précoces, il y a toujours un jeune secrétaire d’État fougueux qui publie une pleine page dans

Newsweek

pour expliquer doctement qu’il suffirait d’« adopter l’approche hollandaise de l’éducation sexuelle ». En général, on convoque l’exemple hollandais parce qu’il est un exemple frappant des vertus du libéralisme en matière de mœurs. Ainsi, seuls 5 % des Hollandais ont déjà fumé de la marijuana (contre 12 % des Américains), et, de même, leur attitude progressiste voire laxiste à l’égard de la sexualité des jeunes leur permet d’afficher un taux d’IVG largement inférieur au taux américain (20 % d’avortements en moins). Profondément étrangers à la rigidité panique des Anglais et des Américains, les parents hollandais n’émettent aucune objection à ce que leurs ados reproduisent les vidéos les plus populaires de RedTube en dehors de leur supervision. Et comme ils savent que les jeunes ont les plus grandes difficultés du monde à réprimer leurs pulsions, ils font tout pour éviter qu’ils s’y adonnent à l’arrière de la Ford Fiesta de Johannes ou dans le cottage des grands-parents de Gerd. Le traditionnel proverbe « pas sous mon putain de toit » n’a pas cours au Pays-Bas, où il est souvent remplacé par un « oui mon cœur, tu peux toucher les couilles de Maartje dans ta chambre, mais essaie de finir avant le dîner ». En plus d’être assumée au-delà du concevable et en dépit des traditionnels tabous régulateurs, la sexualité hollandaise repose donc sur une harmonie ­familiale extrêmement embarrassante, abolissant toute distinction entre la liberté et la licence. Une idéologie permissive mâtinée de valeurs hippies comme l’épanouissement, le bonheur individuel et le bien-être de chacun, qui laisse à penser contre toute évidence historique que la Hollande a été inventée par les baby-boomers.

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ITALIE

Des étalons, les Italiens ? Pas vraiment, plutôt des canassons boiteux bons pour l’atelier d’équarrissage. Non seulement les jeunes Italiens continuent de vivre chez leurs parents jusqu’au mariage, mais les enquêtes démontrent qu’ils attendent souvent plus de 20 ans avant de fourrer leur salami au fond d’un cannolo. Ils tombent donc automatiquement dans la catégorie statistique des peuples timides et désexualisés aux côtés des Égyptiens, des Kazakhs, des Équatoriens et des Philippins. Surtout, ce qui devrait les sortir de leur torpeur romantique, c’est que pendant qu’ils se tournent autour sans s’approcher, leurs parents, eux, n’arrêtent pas de piner. Les Italiens de plus de 50 ans sont touchés de plein fouet par une épidémie de MST. C’est un tour de force dont les vieux peuvent se vanter. Jusqu’à présent, la pire image que l’inconscient pouvait produire dans nos cerveaux primitifs, c’était nos parents en train de piner. Désormais, il faudra aussi se les représenter en train de pisser douloureusement le lendemain.

FRANCE

Les Français couchent en moyenne 130 fois par an – un taux qu’ils maintiennent avec une remarquable stabilité depuis vingt ans. Les adolescents français couchent plus que toutes les autres jeunesses européennes. Mais ils sont surtout beaucoup plus monogames que les Anglais. Quand on leur demande s’ils trouvent normal d’avoir couché avec plus de dix partenaires à l’âge de 30 ans, ils sont seulement 30 % à trouver ça réglo, contre 59 % en Angleterre. Le nombre moyen de partenaires chez les hommes de 25–34 ans est de 8, et de 5 pour les femmes. Les Français sont aussi des mateurs : ils seraient nombreux à aimer regarder un couple forniquer, sans doute parce que ça leur laisse l’opportunité de s’adonner à une autre de leurs activités favorites au même moment, comme s’engueuler avec quelqu’un, penser au déclin ou se rouler par terre en chouinant.

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ESPAGNE

Dans les années 1970, le stéréotype de l’Espagnole sensuelle, fière et volage, a largement contribué à développer l’industrie des voyages organisés et l’imagerie de marque des voitures Seat. Ce fantasme désuet semble se réaliser aujourd’hui. Les sextoys sont devenus des accessoires de la vie quotidienne au même titre que le rouge à lèvres et le pilulier, et les plans à trois font figure d’activité de fin de semaine comme les autres pour les fières Espagnoles. D’une façon générale, ce sont les femmes qui définissent collectivement les règles et limites de la sexualité ibérique, ce qui leur accorde le droit de piquer des crises de jalousie hystérique tout en restant tranquillement hypocrites au sujet de leurs propres infidélités. La plupart d’entre elles se foutent allègrement de la gueule de l’Église et de sa doctrine sur le sexe avant le mariage, mais elles conservent un vieux fond de culpabilité catholique sur la question des préservatifs. L’infection à Chlamydia serait la MST la plus répandue en Espagne, et des sources catholiques bien informées avancent même que 70 PUTAINS DE % des adolescentes espagnoles l’auraient contractée à un moment de leur vie. Ces dix dernières années, les centres IVG ont connu les mêmes problèmes d’affluence que les centres Pôle Emploi et le taux d’avortement a doublé pendant cette période. Ce taux a toutefois baissé depuis la légalisation de la pilule du lendemain. Pour expliquer cette tendance à la baisse, on parle aussi beaucoup de pilules artisanales, faites maison, qui feraient fureur dans la communauté sud-américaine immigrée. L’immigration est un enjeu politique croissant en Espagne, et les relations sexuelles interethniques sont de plus en plus nombreuses. Entre les enfants de la deuxième génération d’immigrés qui entrent petit à petit au lycée et les records de touristes à Barcelone et Madrid en été, l’Espagne est en train de se transformer en un immonde

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melting pot

humide et chaud saturé de fluides internationaux.

MOYEN-ORIENT

ISRAEL

Le problème des Israéliens, c’est que leurs emmerdes politiques contaminent leur vie sexuelle. Et encore, il faut entendre « emmerdes politiques » au sens large de « conflit religieux multiséculaire se transformant en conflit géopolitique larvé intra- et interétatique avec des implications militaires et diplomatiques sur la scène internationale et qui fout la merde dans les cours d’histoire au lycée ». Le taux de natalité de la communauté juive ultra-orthodoxe, qui ne veut pas entendre parler de contraception et s’est fixé la mission de peupler la Terre de Canaan de petits

menschen

en culotte courte, dépasse de loin celui des juifs laïques. Le taux de natalité de la communauté ashkénaze des haredim est passé de 6,91 en 1980 à 8,51 en 1996, et il devrait continuer d’augmenter. Le taux national est de 2,61 et se décompose comme suit : 2,9 pour les juifs, 3,73 pour les musulmans, 2,15 pour les chrétiens et 1,56 pour les « autres ». Soit, dans l’ordre et avec les dosages, la liste des ingrédients pour composer une bonne bombe démographique. Les Israéliens peuvent aussi se targuer d’avoir la législation sur l’homosexualité la plus tolérante du Moyen-Orient, ce qui n’a pas l’air d’être du goût de l’Éternel qui les a récompensés en leur refilant le plus haut taux de MST de la région.

IRAN

Les Iraniens sont comme nous. Ils aspirent à une vie paisible, ils aiment leurs enfants et prennent soin de leurs aînés, et quand ils se cament avec des seringues dégueulasses ils chopent le sida. Le ministère de la santé reconnaît officiellement 21 000 cas de VIH dans un pays où les relations extra-conjugales sont passibles de la peine de mort. 69 % des séropositifs ont contracté le virus par injection et 8,9 % lors d’une relation sexuelle non protégée. 40 % des porteurs du virus ont entre 25 et 34 ans. Le fondamentalisme religieux qui plonge le pays dans une mauvaise ambiance permanente n’empêche toutefois pas une approche très pragmatique de la vie quotidienne. Les médecins sont ainsi autorisés à apprendre aux jeunes filles à se servir des préservatifs (avec le sermon officiel : dans le cadre du mariage et toutes lumières éteintes). Ce progressisme est assez général, en fait ; les hommes ­reconnus coupables de relations homosexuelles peuvent, par exemple, choisir la façon dont ils seront exécutés : pendus, lapidés, découpés en deux à l’épée ou jetés dans un précipice. Frotter son pénis entre les fesses d’un partenaire consentant sans pénétration vous vaudra 100 coups de fouet. Si vous vous êtes livré trois fois à ce genre de petit plaisir gay et que vous avez miraculeusement survécu aux 300 coups de fouet réglementaires, vous serez exécuté avec votre petit copain. Un pécheur de ce genre qui fait acte de contrition et de repentance avant d’être « identifié par quatre témoins » pourra toutefois être pardonné. Même les « baisers sensuels » entre hommes sont strictement interdits. Les autorités religieuses tentent de mettre un terme à cette tradition d’amitié virile et affectueuse héritée des Perses. Avant l’avènement du régime des ayatollahs, embrasser un autre homme était considéré comme un geste d’amitié anodin envers un super pote qui contribuait à répandre la bonne humeur dans le pays.

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ARABIE SAOUDITE

L’Arabie Saoudite n’est pas le genre de pays à laisser les pénis s’égayer en liberté. Une ségrégation sexuelle permanente empêche tout contact entre hommes et femmes hors des liens du mariage. Les célibataires sont donc condamnés à l’entre-soi et à une promiscuité propre au développement d’une homosexualité opportuniste. Contrairement à ces putains de hippies iraniens, le ­gouvernement saoudien ne publie aucune statistique sur le sida, se posant ainsi en leader d’une nation saine à l’abri de la maladie et peuplée de bons musulmans en pleine forme. Malgré ces îlots d’homosexualité disséminés dans un océan d’ennui, les hommes saoudiens sont sexuellement frustrés. Une impression confirmée par un article du quotidien saoudien

Al-Madina

qui démontre, enquête à l’appui : 45 % des hommes du pays seraient insatisfaits voire complètement dégoûtés de leur vie sexuelle.

PAKISTAN

La société pakistanaise est hiérarchique et sinistre. Les hommes qui ne disposent pas d’un statut et d’une certaine fortune n’ont aucune chance de se marier et ont donc recours à des prostitué(e)s. Symétriquement, beaucoup de femmes pauvres sont obligées de faire le trottoir pour survivre. Cet équilibre de la déprime parvient à se maintenir alors que les relations sexuelles monnayées sont strictement interdites dans le pays au nom de ces « principes islamiques » que les imams défendent à coups de menaces voilées et d’affects tristes en tous genres. Karachi compte tout de même plus de 100 000 femmes et près de 50 000 hommes prostitués. Les

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malishias

, ces jeunes garçons qui délivrent des massages pour hommes traditionnels, servent de plus en plus de façade à la prostitution masculine. Le tarif des prestations varie entre 1 et 3 dollars et ferait rêver tous les cireurs de chaussures du Pakistan. Ces prix donnent une idée du nombre de clients qu’ils peuvent espérer trouver dans la journée – évalué à 2,3 d’après une étude statistique récente. En outre, le sous-continent indien, tout comme la Thaïlande, abrite une communauté de travestis très dynamique. En Inde, ils se spécialisent dans la mendicité agressive mais au Pakistan ils se livrent à la prostitution, beaucoup plus lucrative. On trouve aussi des trans, les

hijiras

, qui font beaucoup plus de blé que leurs homologues travelos. Une

shemale

nous a récemment confié s’envoyer plus de vingt clients par jour.

ASIE

CORÉE DU SUD

Même s’ils savent digitaliser leur nourriture et parler à des robots dont ils se servent comme animaux de compagnie, les Sud-Coréens figurent parmi les plus conservateurs du monde sur le plan sexuel. 33 % d’entre eux sont contre les rapports sexuels avant le mariage ou considèrent qu’ils ne sont acceptables que si les deux partenaires sont sur le point de se marier. La Corée du Sud affiche aussi le plus faible taux de grossesses adolescentes du monde – 3 naissances sur 1 000. Ça vient certainement du fait qu’il se branlent plus que de raison. Ou qu’ils achètent énormément de porno. Alors que l’Allemand moyen dépense 7,70 dollars par an en pornographie, les ­Japonais y consacrent 156,75 dollars, ce qui n’est rien comparé à l’investissement colossal des Coréens. Ces petites boules de nerfs et de foutre dépensent chaque année la somme exorbitante de 526,75 dollars juste pour astiquer eux-mêmes leur sexe de taille tout à fait médiocre. Pour remettre ces chiffres en contexte, cela représente sobrement 27 % du marché pornographique mondial. Et ce n’est pas seulement parce que ces gens sont hypersexuels, mais surtout parce qu’ils sont culturellement obligés de se démerder avec les moyens du bord. Ils ne baisent quasiment jamais, comme peut en témoigner leur très faible moyenne de 4,4 rapports sexuels par mois – c’est la moyenne la plus basse du monde, derrière les Thaïlandais. Comme si leur vie sexuelle désastreuse et la peur d’être anéantis par un million de voisins communistes ne suffisaient pas, les Sud-Coréens sont aussi les premiers à se plaindre de la « faible qualité de leurs érections » – 85 % pour les hommes et 76 % en ce qui concerne les femmes. Curieusement, c’est aussi le seul pays non musulman ou judaïque à dépasser les 80 % d’hommes circoncis. Pourquoi ? Eh bien, aucune raison ne peut l’expliquer, à part peut-être leur rencontre avec les médecins américains dans les années cinquante, entre une bombe à uranium et un débarquement.

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AUSTRALIE

On entend beaucoup de conneries sur les pratiques sexuelles des Australiens (ils baiseraient des moutons, notamment), mais toujours est-il que ces rumeurs sont fondées sur des preuves réelles : ils se foutent vraiment, mais alors vraiment de qui ils baisent. Neuf pour cent des Australiens se revendiquent libertins, et trois autres pour cent prétendent « être mariés, mais en relation libre ». On compte aussi 8 % de concubins vivant cette étonnante « relation libre ». À part ça, 30 % des Australiens avouent avoir eu plus de 21 partenaires sexuels au cours de leur vie. On peut en déduire qu’ils sont aussi très forts pour tromper leurs chers et tendres. Non contents de consommer trois fois plus de cinéma porno que les Britanniques (ce qui représente un budget annuel de 2 milliards de dollars au total), il arrive aussi très souvent qu’ils soient derrière l’objectif : un quart d’entre eux avouent posséder des photos dénudées de leur partenaire sur leur téléphone portable, et surtout, un tiers (hommes et femmes réunis) auraient déjà tourné leur propre film amateur. En effet, plus que pour toute autre nation, leur consommation de cinéma porno influerait sur leurs pratiques sexuelles domestiques. Plus de 2,5 % des femmes interrogées reconnaissent avoir un piercing au clitoris. 51 % des femmes se font intégralement le maillot, contre seulement 10 % qui avouent ne « jamais y toucher ». Un taux assez conséquent de 37,7 % des femmes reconnaissent apprécier le sexe anal, et seulement 30 % d’entre elles s’y opposent catégoriquement. 27 % des hommes interrogés envoient régulièrement des « sextos », et 29 % des filles avouent y répondre sans problème. Aussi, 8,5 % des Australiennes atteignent l’orgasme à cinq reprises au cours d’un seul rapport sexuel, et 17 % des hommes jouissent deux fois. Et comme dans toutes les bonnes farces, en fin de compte, leurs voisins seraient encore plus portés sur la chose : c’est en effet la Nouvelle-Zélande qui, dans les chiffres, aurait le plus haut taux de chaudasses du monde entier.

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AMÉRIQUE DU NORD

ÉTATS-UNIS

Les Américains ont toujours dit tout le mal qu’il pensaient de l’avortement. Résultat, ils ont aussi le taux de grossesses adolescentes le plus élevé des pays développés – sur un panel de 1 000 naissances, on en compte 55,6 dont la mère aurait moins de 18 ans, devançant ainsi la Nouvelle-Zélande (33,4) et la Grande-Bretagne (29,6). Mais alors que le nombre de jeunes mères

chav

décline inexorablement depuis 1971, celui des États-Unis est en hausse. Il a en effet augmenté graduellement depuis 2005, ce qui coïncide avec la mort du pape Jean-Paul II. Bien entendu, la véritable raison pourrait très bien être ce que les économistes appellent une « substitution de l’offre et de la demande » : l’avortement chez les mères adolescentes semble s’être calmé depuis sa hausse de trois points entre 2005 et 2006. Les jeunes Américains font l’amour plus souvent que les autres, mais surtout, ils le font mieux : en 2007, 62 % des lycéens reconnaissent utiliser une capote, contre 46 % en 1991. De la même façon qu’ils vivent, mangent et sortent entre eux, les Américains préfèrent forniquer avec des gens qui leur ressemblent. C’est pourquoi 55 % des nouvelles contractions du virus du sida dans la tranche d’âge 13–24 ans reviennent aux Afro-Américains, et que 48 % des Afro-Américaines sont porteuses d’une MST quelconque, alors que ce n’est le cas que de 20 % des Blanches et des Latino-Américaines.

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Les Américains plus âgés – tout comme leurs compères italiens et hollandais – ont aussi tendance à contracter des MST, depuis que les baby-boomers sont vieux et qu’Internet a facilité puis légalisé les rapports sexuels ­intergénérationnels. Une étude récente a révélé que deux fois plus d’hommes âgés de plus de 40 ans étaient ­porteurs d’une MST par rapport à 1996. En plus de ça, les hommes qui prennent du Viagra sont deux fois et ­demie plus exposés aux MST, ce qui est, au final, tout à fait logique. Il arrive bien un âge où vous n’avez plus ­envie de mettre une couche de latex sur votre zizi, surtout si vous devez mourir dans deux ans. Et puis, déjà que vous devez avaler une pilule pour avoir la gaule, c’est pas une petite brûlure à chaque fois que vous allez pisser qui va vous faire pleurer, hein ?

JAMAÏQUE

Les Jamaïcains sont visiblement friands de ce que les chercheurs appellent « le sexe transactionnel ». La prostitution est à ce point entrée dans les mœurs du pays qu’une énorme économie souterraine s’est développée autour : les hommes riches et les femmes pauvres échangeraient une partie de jambes en l’air contre n’importe quoi, y compris des voitures, des chaussures, de la nourritures, des meubles, de la drogue, des fringues volées, des sucettes, des cordes à sauter, des piles salines, du sable, des organes humains, etc. En réalité, 27 % de la population totale du pays s’est déjà retrouvée impliquée dans une affaire de sexe transactionnel. Le sexe transactionnel a transformé le pays en destination de choix pour les Occidentales adeptes du tourisme sexuel – de vieilles radasses aisées qui choisissent la Jamaïque comme destination de vacances dans le but avoué de finir au lit avec un « beau mec musclé » en échange d’une coquette somme d’argent ou d’un pile de vieux numéros de

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Rolling Stone

. Selon les estimations, environ 80 000 femmes viendraient chaque année se faire poinçonner en Jamaïque. 65 % des Jamaïcains atteints du sida sont des femmes. 9 % des prostituées ont le VIH, et un tiers des Jamaïcains atteints du virus sont des hommes homosexuels. Mais au final, seuls 1,6 % des Jamaïcains ont le sida, ce qui est largement inférieur à la moyenne de la région, qui tourne autour des 3 %. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les ministres de la santé des pays riverains se déplacent en Jamaïque pour demander conseil sur les manières d’endiguer la maladie. Leur haine du «

 batty boy

 » et de l’homosexualité en général pourrait finalement aider le reste de la région à endiguer l’épidémie. Quand ils ne sont pas en train de baiser des mères de famille ménopausées ou de refuser catégoriquement d’avoir le sida, les Jamaïcains pratiquent un sexe franc, de qualité, qui renforce encore un peu plus les vieux stéréotypes sur les

gentlemen

de la brousse : 76 % des individus de sexe masculin entre 15 et 24 ans avouent avoir eu des rapports avec plus de six partenaires différents au cours des douze derniers mois. Mais étonnamment, les filles de la tranche d’âge 15–24 ans ne reconnaissent avoir eu des rapports qu’avec 1,4 partenaires au cours de la même période. Les Jamaïcains seraient donc, au final : très bons en sexe, et très nuls en maths. Ou alors leurs chercheurs ont oublié de poser la question aux putes.

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AMÉRIQUE CENTRALE

MEXIQUE

Les Mexicains sont peut-être extrêmement respectés pour la violence de leurs gangs vendeurs de drogue, mais expliquez-moi pourquoi passer ses journées à chialer dans une église sur ses frères disparus quand on peut très bien baiser des petites louloutes charnues qui savent vous préparer un bon plat de nachos à toute heure de la journée ? Les femmes mexicaines sont les plus sexuellement satisfaites du monde (70 % sont même « totalement satisfaites »), et les hommes sont aussi parfaitement satisfaits, comme en témoigne leur taux élevé de 78 % de satisfaction. Cela pourrait venir du fait que leurs érections sont les plus convaincantes du monde, ce qui les place à l’exact opposé des Sud-Coréens et de leurs pénis mollassons. Bien sûr, il se pourrait que ce soit la qualité de leur activité sexuelle qui donne ces incroyables rendus en terme d’érection : comme tous les autres scientifiques, les sexologues ont toujours du mal à distinguer la cause de la conséquence. Excepté quelques profils à haut risque – comme les prostituées héroïnomanes de Tijuana, dont 12 % sont atteintes du sida –, les Mexicains ont toujours réussi à reléguer le VIH aux oubliettes. Le problème vient en fait des hommes qui partent chercher du travail aux États-Unis, baisent des filles de mauvaise vie à tout va et reviennent au pays avec une chaude pisse et accessoirement, le sida. Dans les provinces de Zacatecas et de Michoacan, un cas de VIH sur cinq vient d’un travailleur émigré aux États-Unis. Cela dit, je ne suis pas sûr que c’était ce que voulaient les Américains le jour où ils ont créé l’ALÉNA.

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AMÉRIQUE DU SUD

BRÉSIL

Les Brésiliens sont les nouveaux Italiens. En plus de batifoler avec les filles dès un très jeune âge (16 ans), leurs rapports sexuels durent plus longtemps que la plupart des autres nationalités (30 minutes environ, si l’on en croit leurs déclarations). En plus de faire défiler dans leur tête des images d’enfants handicapés et d’accidents de voiture pour reculer leur orgasme, ils baisent aussi beaucoup plus que nous : 7,7 fois tous les mois, en moyenne. Ils mettent plus la capote qu’autrefois, ce qui est positif dans la mesure où tout avortement perpétré dans le pays est considéré comme un crime et que les avortements clandestins entraînent un taux de mortalité absolument stratosphérique. Le gouvernement brésilien a été le premier à créer des cartes postales à envoyer à ses anciens partenaires sexuels, leur assurant sur le meilleur papier cartonné qu’ils pourraient bien avoir la MST dont est atteint l’expéditeur. Aussi, leurs travestis sont plus beaux que la plupart des femmes du pays, et doivent avoir la bite extrêmement douce compte tenu des litrons d’huile de coco qu’ils s’appliquent chaque jour sur la région pubienne.

AFRIQUE

NIGERIA

Ce que l’on retient de la vie sexuelle des ­Nigérians, c’est leur propension à se débarrasser du ­clitoris des jeunes femmes en vertu d’un code moral d’un autre temps. Cela étant, il existe un fossé immense entre la débauche ultime qui règne sur Lagos, la capitale, et le reste du pays, où la sexualité est vécue soit comme un truc traumatique (voir la phrase du dessus), soit comme une expérience particulièrement inintéressante. 25 % des femmes du pays se font exciser. C’est tout de même mieux que leurs voisins guinéens qui mutilent 98 % de leurs femelles, malgré la législation du pays qui a ­décrété que cette tradition était « très difficile à vivre ». Au ­Nigeria, la façon dont tu vis détermine la façon dont tu baises. C’est pourquoi, sans surprise, ce sont ces déconneurs d’animistes (et d’autres mecs qui croient en des trucs comme le feu ou les plantes) qui sont tout en haut de la catégorie de gens qui ont connu « un grand nombre de partenaires sexuels », avec un taux de 30 %. Ils sont suivis par les protestants (28,9 %) et, en bas de la liste, on retrouve les musulmans qui à force de couper des organes sexuels et de se soumettre à la ­charia ne pointent qu’à 12,5 %. Parmi les femmes, seules les catholiques (11,8 %) et les protestantes (2,6 %) rentrent dans la branche de ceux qui ont connu « un grand nombre de partenaires sexuels ». L’argent est aussi un vecteur déterminant dans la vie sexuelle des habitants ; la même étude montre en effet que les « classes sociales à fort pouvoir d’achat », femmes et hommes confondus, copulent beaucoup plus que les autres.

NIGER

Les Nigériens font passer les Américains pour des putains de Sud-Coréens en ce qui concerne les ­grossesses adolescentes. Ils ont de loin le taux le plus élevé au monde, à raison de 233 pour 1 000 naissances (pour rappel, les États-Unis pointent à 55 pour 1 000). Cela vient sans doute de leur particularité culturelle qui favorise les mariages arrangés entre satyres de 40 ans et fillettes à peine nubiles.

AFRIQUE DU SUD

En Afrique du Sud, le sida est partout. Qu’il s’agisse de votre mère, de votre père, de vos frères et sœurs, de votre cousin, de votre jardinier ou de votre professeur d’art dramatique, tout le monde l’a ou risque de l’avoir. « Sida » est le mot que tout le monde a sur le bout des lèvres et dans la plupart des fluides génitaux. Le taux de VIH dans le pays a atteint son pic en 2002, avec 11,4 %. En 2009, il était estimé à 10,2 %. Comme la plupart du temps en Afrique, ce sont les femmes qui sont le plus touchées – elles culminent à 13,6 % alors que le taux des hommes atteints du virus dans le pays est estimé à 7,9 %. On comptabilise environ 1 400 nouvelles infections chaque jour, et 1 000 morts quotidiennes dues à la maladie. Même si les organisations nationales et étrangères investissent des millions de dollars dans la prévention, on ne peut pas dire que les leaders du pays donnent l’exemple. En 2008, au moment où le président Jacob Zuma était poursuivi pour avoir violé une femme positive au VIH, il a déclaré avoir « pris une douche juste après les rapports pour diminuer les risques d’infection ». Il est par la suite devenu père pour la vingtième fois. Heureusement que des entrepreneurs privés participent aussi à la propagande antivirus. Lorsque le producteur Tau Morena a voulu tourner le tout premier film porno entièrement joué par des noirs, il a tenu à ce que tous les acteurs mâles portent une capote.

Fair enough

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Et surtout faites pas trop de conneries, les jeunes.