Je suis donneur d'orgasmes professionnel

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Je suis donneur d'orgasmes professionnel

L'homme qui murmurait à l'oreille des femmes nous a expliqué comment fonctionnait une machine à baiser.

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Wil McLean me regarde fouiller dans son fourre-tout, qui déborde de verges en latex beiges. « Toutes les bites sont là-dedans ? Il y a aussi des bites plus imposantes : l'une d'elle est en forme de canette de Coca, et une autre fait presque deux kilos. » Ces accessoires – longs, fins, petits et larges – sont normalement ajustables sur un Sybian, une machine à masturbation que McLean loue sur son site Sybiantoronto.com.

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Pour ceux qui n'auraient pas eu la curiosité de chercher sur des sites pornos ou seraient « accidentellement » tombés sur cette vidéo de Carmen Electra en chevauchant une avec ardeur, le Sybian est un monolithe noir en forme de selle, avec un support pour y attacher des accessoires – comme des phalanges prostatiques. Un câble d'environ un mètre est attaché à une télécommande avec des diodes et tout un tas de boutons. On dirait un truc qui sert à contrôler un ascenseur. Bref, c'est vraiment flippant.

Si vous tenez absolument à baiser une machine, celle-ci a le mérite d'être bien faite. D'après le site web, le matériau utilisé est composite et peut supporter jusqu'à 450 kg de pression. Sous le capuchon, vous trouverez un moteur Bodine Electric Company 29 chevaux qui fait vibrer la selle, et un autre qui fait tourner l'accessoire. C'est le genre d'engin lisse qui satisfait la ménagère, et sur laquelle McLean compte pour faire fonctionner votre entreprise – dont le sacerdoce est de donner des orgasmes intenses aux femmes.

S'il devait donner un chiffre, McLean estime à environ 2 000 le nombre de femmes qui sont arrivées au septième ciel en utilisant sa machine dans les sex clubs de Toronto. C'est une statistique qu'il avoue calculer difficilement puisqu'elle change constamment, pas un chiffre fixe qu'il peut lâcher comme une raclure de pick-up artist. En réalité, c'est un type plutôt affable. Blagueur, décontracté, impliqué, mais calme – le genre de mec que vous pourriez inviter à un barbecue familial cinq minutes après l'avoir rencontré – un comportement pratique quand vous vous ramenez dans l'appartement d'un inconnu avec une machine à sexe de 10 kg vibrant à 6 400 RPM plutôt difficile à dissimuler.

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En temps normal, McLean a un arsenal de sept machines qu'il loue entre 15 et 20 fois par mois (sans compter les machines prêtées sur le long terme). Dernièrement – en particulier à cause de TIFF, dit-il – il a beaucoup de livraisons, et n'est pas à court de clients prêt à dépenser 115 $ pour une nuit (ou 190 $ pour deux) à chevaucher son Sybian comme une Walkyrie sur les plaines de la jouissance.

Nous sommes allés à la rencontre de McLean dans sa deuxième tanière – où il conçoit le plus grand centre de course d'obstacles du Canada – pour discuter de sa longue histoire avec les sex toys, son rôle en tant que professionnel du sexe et la science qui réside derrière « le don d'orgasme » et de son coaching sexuel.

VICE : Quand les gens te demandent ce que tu fais, que leur réponds-tu ?
Wil McLean : Je leur dis que je suis un « facilitateur d'orgasme professionnel. » Vraiment, je me considère comme un éducateur sexuel. J'aide les gens à faire l'amour et à prendre du plaisir.

Comment devient-on facilitateur d'orgasmes ?
J'ai travaillé dans une boutique nommée le Condom Shack et je me suis familiarisé avec les sex toys et autres produits – tout ce qu'on vendait, en gros. J'avais une bonne relation avec les fournisseurs et quand je suis parti, ils m'envoyaient toujours des messages pour me demander ce que je pensais de leur matériel. Ils me filaient des produits que je notais et critiquais pour eux, pour qu'ils vendent mieux. Ensuite, j'ai commencé à travailler pour une compagnie d'escorts en tant que chauffeur : je conduisais les call-girls chez les clients, ce qui me donnait vraiment un aperçu de la manière dont l'industrie fonctionnait de l'intérieur. J'ai vu d'où venaient le manque de sécurité ainsi que le manque de provision et de service pour les femmes et les couples. C'est une industrie guidée par la misogynie et l'ego ; tu sais, on envoie des filles à un type qui veut baiser sur demande. C'est très rarement le contraire.

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Dans ce business, il n'y a pas beaucoup de trucs qui ne soient pas ringards ou superficiels pour les femmes et les couples. Je voulais trouver quelque chose qui fonctionne, mais je devais attendre pour que les gens soient prêts à Toronto. Si j'avais créé ce truc il y a cinq ans, j'aurais fait banqueroute après deux jours, tout simplement parce que la ville n'était pas encore prête pour s'envoyer en l'air sur une machine.

Donc, comment fonctionne ton entreprise ?
J'offre un service qui s'adresse principalement aux couples. C'est souvent le mec qui m'appelle, c'est rare que ce soit la femme qui me contacte – en général, c'est un petit ami ou un mari qui offre ça à sa partenaire.

Pourquoi penses-tu que ce sont les hommes qui viennent vers toi ?
Si tu regardes qui consomme du porno, tu te rendras compte que c'est très hétéronormé, donc quasiment que des hommes. Souvent, vous voyez des types qui en ont entendu parler après le truc avec Carmen Electra et sont allés voir sur YouPorn : ils kiffent regarder des actrices pornos l'utiliser. Ils se disent : « Ouais, je suis sûr que ma copine kifferait ça. J'aimerais vraiment trop la voir perdre la tête à ce point-là. » Ensuite, ils demandent à leur meuf qui leur dit « OK » ou « mouais, d'accord. »

Quand je me pointe pour la livraison, j'essaye de faire comprendre au type que c'est fait pour elle, qu'il doit la mettre à l'aise et être à l'écoute de ses besoins, et voir ça comme une occasion pour apprendre à communiquer physiquement. Il a l'opportunité de se concentrer sur sa partenaire sans distraction. J'ai remarqué que ça soulage son anxiété, mais à la fin, c'est aussi une bonne expérience pour pas mal de types parce que ça leur permet de voir leur partenaire s'exprimer sexuellement avec honnêteté. Normalement, si elle s'éclate, tu t'éclates aussi. Le Sybian peut être un bon truc pour les couples ; ça leur permet de continuer d'apprendre sur l'autre.

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Parlons de la machine en elle-même. Pour ceux qui n'y connaissent rien, ce truc est flippant.
Oui, sans doute parce que c'est lourd. Genre, tu vois ce monolithe noir vibrer sans arrêt au milieu de ton salon, en attendant qu'il se passe un truc. Ça a de quoi foutre les jetons, d'ailleurs, certains hésitent. Beaucoup flippent en approchant, sauf si c'est quelque chose dont on leur a parlé ou s'ils ont vu d'autres gens l'utiliser.

Combien de temps consacres-tu à essayer de convaincre les gens que ce n'est pas dangereux ?
Mon travail de mettre les novices à l'aise pour qu'ils s'y mettent, faire baisser leur niveau d'anxiété, et les rassurer en disant : « Hé, c'est pas trop ton truc ? Ne t'en fais pas, profite juste de l'expérience, ce n'est pas grave si tu n'as pas d'orgasme, ça n'est pas systématique. Tu n'as rien à prouver à qui que ce soit. » Il y a souvent un poids énorme sur les femmes pour qu'elles soient performantes, parce que l'ego masculin est tellement fragile. Si un mec n'a pas d'orgasme pendant un rapport, c'est qu'il y a un truc qui ne va pas chez lui. Il se sent ridicule, elle pense que c'est sa faute. Pour la femme, si elle n'a pas d'orgasme, c'est qu'il y a un problème chez lui, mais aussi chez elle, même si ça arrive tout le temps. C'est rentré dans la psyché collective, tout le monde a assimilé ça au point que les sex toys sont devenus très intimidants pour pas mal de couples.

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C'est quelque chose que tu as toujours voulu faire ?
J'ai toujours été une personne consciente et curieuse d'un point de vue sexuel. Sur le plan académique, je n'ai jamais participé à un seul cours pour faire ça, même si j'ai beaucoup lu sur le sujet. Même si j'ai regardé énormément de porno, cette conscience vient du fait que je m'implique honnêtement dans une relation. J'ai travaillé avec une étudiante en école d'infirmière. À chaque fois que j'ai eu l'occasion de travailler avec un groupe pour l'éducation sexuelle, j'étais impliqué du début à la fin. Sur le plan éducatif, ou anthropologique, je trouve ça intéressant parce que c'est le sujet tabou de presque toutes les cultures, et le Canada est unique dans sa propre culture sexuelle aussi.

Comment les gens découvrent-ils tes services ?
À en croire Google Metrics, la plupart des gens cherchent « Sybian à Toronto » et mon site est le premier à apparaître sur Google : SibianToronto.com. Le Sybian est unique et plutôt coûteux, c'est un peu la Cadillac des sex toys. S'en procurer un au Canada avec tous les accessoires, en prenant en compte la valeur du dollar en ce moment, vous allez vers les 2 500 $ [1 850 $ US], ce qui n'est pas à la portée de tous. Beaucoup se rendent compte qu'ils peuvent l'utiliser avant de débourser la somme. Certains l'achètent directement, ou le loueront quand l'occasion s'y prêtera et qu'ils auront la maison pour eux seuls pour une nuit en amoureux. Quand on y pense, c'est le même prix qu'un dîner au restaurant – il faudra juste vous acheter une bouteille de rosé pour passer un bon moment.

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Beaucoup de gens dans nos communautés sexuelles sont devenus nos plus gros publicitaires. Peut-être que la plus aventureuse (sexuellement parlant) d'un groupe d'amies est allée dans une sex club et l'a utilisé, puis en a parlé aux autres. Après ça, vous avez la plus timide du groupe qui vient me voir immédiatement pour louer. Les sex clubs ont été vraiment influents pour ma publicité.

Je viens de Montréal, qu'on considère souvent comme une ville très sexuelle, qu'en est-il de Toronto ?
Ce n'est pas vraiment comme Montréal ; là-bas, il y a beaucoup d'hétérosexuels, très orientés dans tout ce qui est « coquin » : cuir et tout ça. La communauté est merveilleuse et se met même en scène. À Toronto, en revanche, elle est plus tournée vers une dynamique de relation amoureuse, il y a pas mal d'échangistes et de gens dans des relations ouvertes. Polyamour est devenu le mot le plus utilisé depuis quatre ans.

Il y a beaucoup de soirées sexuelles et d'orgies dans cette ville, donc je suis souvent sollicité pour apporter ma machine. Disons juste que se pointer dans ce genre de soirée avec un Sybian, c'est un peu comme se pointer à une soirée de collégiens avec un fût de bière.

En gros, on t'accueille comme un héros.
Ouais, ça permet de briser la glace, en quelque sorte. Tout le monde s'agglutine autour de la machine pour regarder avant d'essayer.

Décris-moi un prêt typique.
Quand je viens déposer le matos, je donne des conseils aux loueurs. Pas de mystère, ça marche d'après des principes scientifiques. La machine fonctionne selon un principe de vibration et de résonance. Ce que l'on appelle « clitoris » est en fait une glande qui, à des égards, ressemble à un iceberg immergé au 9/1Oème – du moins, en ce qui concerne la sensation. Il existe quatre différents types de liaisons qui relient le clitoris au pelvis et le nerf pudendal au pied de la colonne vertébrale.

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En admettant que vous ayez un rapport hétéronormé, si vous faites l'amour avec votre partenaire, vers la fin, vous avez l'impression que quelque chose envoie des vibrations dans votre pelvis – si vous commencez par ça, aucune chance que votre meuf veuille de vous après. Après les « préliminaires », une fois que vous êtes chauds, vous pouvez augmenter l'intensité : ce qui est censé être une sensation douloureuse va se transformer en stimulation positive de vos nerfs pelviens.

Le Sybian étend les vagues de vibrations à une fréquence que le corps comprend, ce qui réveille les terminaisons nerveuses. Parce que c'est régulier, et à une basse fréquence, ça pénètre plus profondément. Ce sont ces zones qui, en général, ne seront jamais en contact avec un pénis.

Notre corps a une fréquence naturellement biaisée, et chaque personne a son propre rythme – si vous mettez toutes vos chansons préférées côte à côte, je suis quasi sûr qu'elles seraient presque toutes dans la même tonalité.

C'est taré ce que tu dis.
Je te balance toutes mes anecdotes scientifiques. Maintenant, peut-être que toutes tes chansons sont dans une tonalité particulière, mais les chansons préférées de ton meilleur pote sont sûrement dans une autre, c'est parce que son corps est réglé d'une manière spécifique pour une certaine fréquence : c'est son biais à lui. Le Sybian, à cause de la taille du moteur, est capable d'envoyer des vibrations de basse à travers le corps, comparé aux autres sex toys qui ont une intensité plus faible et ne peuvent pas fonctionner à moins d'être à une fréquence plus basse. La réverbération du Sybian est bien plus faible et se répand comme une onde dans le corps, pour qu'il puisse gérer ça plus facilement. Plus tu augmentes l'intensité, plus le volume augmente, mais pas la fréquence.

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L'amplitude peut devenir incontrôlable et ingérable pour les nerfs, mais ça ne deviendra jamais trop douloureux. Il faut juste s'entraîner à augmenter petit à petit jusqu'à ce que vous puissiez contrôler l'augmentation.

Si je comprends bien, la clef quand on veut maîtriser le Sybian, c'est de trouver cette fréquence ?
C'est comme tout ce qui nécessite un partenaire – comme la danse, tu ne peux pas te faire une chorégraphie solo et aller à ton rythme, tu dois aussi ralentir ou accélérer en fonction de ta partenaire. Tu regardes et tu écoutes, souvent, je ne regarde même pas la personne sur le Sybian. Ce que je fais en général, c'est que je mets ma jambe contre celle de la personne sur le Sybian pour ressentir la vibration et sa respiration. Ce qui est bien, c'est que tu peux donner énormément de plaisir à une personne, tout en n'étant pas distrait par ton propre plaisir. Tu peux toujours te rendre compte de ce qui se passe. Je suis à l'affût du moindre geste d'expression du plaisir – orteils qui bougent, changement du rythme respiratoire. Comment est la peau ? A-t-elle la chair de poule ? Transpire-t-elle ? Est-ce qu'elle me serre plus fort ? Est-elle reculée ? Est-ce qu'elle gesticule pour rechercher un endroit plus confortable ? Si elle commence à se balancer sur ses hanches à un rythme spécifique, je vais réajuster l'intensité de la machine au même rythme. La clef, c'est de t'ajuster à ce que ta partenaire fait inconsciemment.

Tu dirais que c'est une science, mais c'est aussi un art, non ?
Certains partenaires sont plus difficiles à suivre que d'autres – certains ne réagissent même pas. Au bout d'un moment, ils te disent : « C'est bon j'ai fini. » C'est tout. Ils clignent de l'œil quand ils ont un orgasme. D'autres sont plus viscéraux et vocaux. Une femme a mordu le haut de mon crâne un jour. Il y en a d'autres que tu dois tenir, sinon elles s'effondrent.

Quelles sont les expériences les plus folles que tu as vécues en tant que donneur d'orgasme ?
Je n'ai pas envie de dévoiler trop parce que ces expériences sont personnelles. Cependant, il y a quelque chose dans le Sybian qui fait qu'une fois que tu l'as chevauché deux ou trois fois, tu apprends vraiment à te lâcher. C'est l'une des seules expériences où celui qui chevauche ressent tout. Une fois que tu as compris ça, tu n'en as plus rien à foutre. Tu laisses échapper des bruits que tu ne pensais même pas pouvoir faire un jour. Une femme montait souvent avec moi, et elle devenait complètement inintelligible une fois sur le truc. Il arrive toujours un moment où l'expérience est tellement intense que tu perds ta capacité à exprimer quoi que ce soit avec des mots. Parfois, je conseille aux gens qui montent de taper sur la machine pour signifier des choses : ils n'arrivent plus à mettre des mots sur les choses.

C'est comme une expérience psychédélique ?
C'est génial quand quelqu'un a une expérience énorme et différente ; de ce qu'elle ressent habituellement. Pour certains, c'est vraiment profond. Je me rappelle avoir vu des gens pleurer de joie sur cette machine, ou en descendant, parce qu'ils n'ont jamais atteint un tel degré d'éveil sexuel. J'en ai vu d'autres avoir un orgasme pour la première fois ou même pisser, parce qu'elles n'ont jamais connu ça avant.

Qu'est-ce que tu penses que ça t'a appris sur la sexualité en général ? As-tu appris beaucoup depuis que tu as commencé à utiliser cette machine ?
À chaque fois que tu passes un peu de temps avec des gens à faire des trucs plus profonds qu'avoir des conversations banales, tu commences à voir la nature humaine sous un autre angle. Ça a aussi ouvert mon champ du possible sur les trucs qui font fantasmer les gens. Je ne vois plus les choses de manière stéréotypée.

Je ne regarde plus les gens maintenant en me disant qu'ils ne seraient pas branchés par telle ou telle chose, parce que c'est possible qu'un jour j'aille livrer un Sybian à leur porte. Tu peux regarder quelqu'un et te dire que c'est la personne la plus frigide au monde, mais moi je les ai vus se mettre des menottes et des coups de cravache dans un sex club. Un type qui ressemble au papy de KFC et qui roule en Smart et l'un de ceux qui louent le plus, avec sa femme : ils adorent ça. Elle a même des tenues sexy pour ça. C'est impossible de savoir à l'avance.

Un dernier conseil sexe ?
Si tu as eu une expérience que tu n'as pas kiffé, regarde-la bien en face et demande-toi pourquoi tu n'as pas aimé. C'est sûrement à cause de la personne avec qui tu étais, ou le contexte émotionnel dans lequel tu te trouvais à ce moment-là. Beaucoup de gens s'abstiennent de vivre de potentiels moments de joie et de plaisir en se disant : « Non, je ne peux pas faire ça » ou « jamais de la vie je ne ferais ça ». Si au moins tu te lançais dans l'expérience et réalisais qu'elle n'est pas faite pour toi, alors ce n'est pas grave. Je ne te dis pas d'aller sucer toutes les bites jusqu'à ce que tu trouves la bonne – si tu n'aimes pas les bites, alors tu n'aimes pas ça. Mais si tu n'as eu une expérience qu'une seule fois, alors c'est difficile de juger si oui ou non cette chose est faite pour toi. Tu dois essayer ces trucs plus d'une fois – et réessayer avec quelqu'un en qui tu as confiance. Tu verras que c'est différent.

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