FYI.

This story is over 5 years old.

Musique

La hiérarchie officielle de la musique

Les gens qui sont dans ce business de merde et qui font très peu (voire pas) de thunes avec

Tu aimes la musique mais tu ne sais pas où te situer dans ce monde ? OK, sache un truc : tu vas mourir un jour. Maintenant que tu n’en a plus rien à foutre de rien, voici un article que tu peux lire sur cette histoire de musique dont je parlais juste avant.

Au sommet de la hiérarchie de la musique

La race extraterrestre des gens qui ont l’argent et le pouvoir. Ils sont tout en haut, représentent 0,001% de la population active et si vous êtes toujours en train de lire cet article, ça veut dire que vous n'êtes pas l'un de ces mecs-là.

Publicité

Les musiciens professionnels

– Les musiciens qui font des trucs cool.

– Les musiciens qui ne font pas des trucs cool même s’ils pensent que c’est ce qu’ils font parce ce qu’en fait, leur définition du cool n’est pas cool. Ce sont ceux qui font vraiment des efforts et qui ont de bonnes intentions mais qui n’arrivent pas à faire quelque chose de cool. OK. Ceux qui faisaient des trucs cool mais qui ne peuvent plus se le permettre parce qu’ils doivent rembourser l’emprunt de leur maison, ceux qui de temps en temps, un peu par accident, font des trucs semi-cool mais qui, le reste du temps, ne veulent produire que des tubes et faire de l’argent, ceux qui faisaient des trucs cool mais qui maintenant en sont incapables parce qu’ils n’ont plus aucun cadre de référence parce qu'ils viennent de passer les 45 dernières années de leur vie à être Lou Reed et que personne sur terre ne peut s’identifier à ça, ceux qui n’ont jamais envisagé de faire des trucs cool et qui sont à présent bassiste sur la dernière tournée de Coldplay, ceux qui font peut-être des trucs cool mais dont on n’a rien à branler parce que les trucs cool qu’ils font sont des trucs ésotériques et nazes du style : « digitaliser le son du violon » ou « faire renaître à eux seuls le jug-band arménien », ceux qui font exprès des trucs non cool comme une espèce de pseudo critique des trucs « cool », phénomène plus connu sous le nom de « coup marketing Tumblr de merde », ou les autres, qui font du jazz.

Publicité

– Les groupes de metal qui sont toujours 100% géniaux et 100% nazes en même temps.

Les ingés-son et les producteurs qui font « de la musique en quelque sorte mais pas tout à fait »

Les bons.

– Les mauvais.

Bon en fait non, il n'existe aucun bon.

Les gens qui vivent de la musique mais qui n’en font pas, comme ceux qui dirigent un label, un magasin de disques, les managers de groupes, les organisateurs de concerts, les agents, les tourneurs, les attachés de presse, etc.

Les gens qui aimaient un truc, qui l’ont fait et qui ont été contents de se faire de l’argent par la même occasion.

Les gros crétins qui aimaient juste faire de l’argent, qui l’ont fait et qui ont ensuite aimé un truc par la même occasion.

Les journalistes professionnels

Les gens qui écrivent des articles sur la musique parce qu’ils veulent des albums gratuits et/ou espèrent ne jamais déménager de leur vie. Leur seule ambition se résume à trouver un moyen de financer cette décision (notamment grâce à la vente d’albums reçus gratuitement).

Les gens qui aiment avoir leur nom associé aux têtes d’affiche d’une maison de disques et qui appellent ça une « critique » ou une « interview », tant que la maison de disques en question finance aussi des espaces publicitaires dans le magazine où ils bossent.

Les amateurs ou les versions semi-pro des catégories évoquées plus haut

Les amateurs ou musiciens semi-pro aussi connus sous le nom de « barmans ».

Publicité

Les amateurs, les ingénieurs et producteurs semi-pro, plus connus sous le nom de « fils de bourges avec du temps libre ».

Les amateurs ou semi-pro directeurs de labels, maisons de disques, managers, les organisateurs de concerts, agents, attachés de presse ou autres, plus connus respectivement sous le nom de « mécènes de labels », « dealers de coke », « crust punks de 30 ans dont les parents croient qu’ils sont encore à la fac », « potes de soirées » et « potes de soirées qui sont des femmes ».

Les amateurs ou journalistes semi-pro, plus connus sous le nom de « journalistes professionnels ».

Les fans

Les fans complètement fous qui possèdent tous les bootlegs de versions jamais enregistrées, qui vont aux concerts si souvent que leur présence est expliquée aux nouveaux agents de sécurité par un « Lui, c’est Greg », qui tracent en boîte avec un bouquin de photo sur la guerre des Boers en attendant « le groupe avec la bassiste », qui ont publié plusieurs numéros de fanzines sur un sujet extrêmement spécifique dont vous ignorez l’existence – genre, le glam metal italien des années 1980 ou les peep show transexuels de la fin des années 1970 à Time Square –, qui ont un garage et un abri antiatomique remplis de disques et de copies pirates dont ils ne connaissent même pas le contenu et qui ne se lavent pas parce qu’ils ne sont plus sûrs de savoir où se trouve leur douche même s’ils sont sûrs qu’elle est là, quelque part.

Publicité

Les fans moyennement fous dont la technique pour obtenir des CDs consiste à laisser les groupes en tournée squatter leur appart', qui vont aux concerts assez souvent pour que leur présence soit expliquée aux nouveaux videurs par un «  Salut, moi c’est Greg », qui utilisent fréquemment le terme « mec », qui possèdent une pièce dans leur maison où on ne sait pas trop ce qu’ils trafiquent à part rester allongés, entièrement nus, qui vous inviteront après la fermeture du bar chez eux afin de vous montrer ce fameux truc intéressant dont vous aviez discuté mais qui en réalité ne vous intéresse pas mais vous décidez d'y aller quand même parce que vous savez que ces types ont de la drogue quelque part, qui parle de faits super connus et des albums d'un label du gouffre avec des « le nouveau groupe de Paul » ou des « le truc de Dina », genre, «  T'as déjà étendu le nouvel album du groupe de Paul ? Je pense que c’est sur le truc de Dina ».

Les fans normaux en CDI qui achètent un disque ou deux chaque semaine en rentrant du boulot, notamment les bons albums qu’on leur a recommandés pour faire la vaisselle, qui vont aux concerts assez souvent pour pouvoir dire « Salut Greg » au videur, qui jettent un coup d’œil sur trois blogs de musique différents au moins une fois par semaine, qui ont le câble et un canapé confortable, qui organisent occasionnellement des apéros et qui sont de loin les individus les plus équilibrés de leurs groupes d’amis.

Les non fans

Les fans normaux.

Les gens qui détestent la musique.

Les gens qui lisent Pitchfork chaque jour que Dieu fait.