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LE NUMÉRO MODE 2011

Mae

Mae a 19 ans et une carrière de mannequin qui démarre bien, à en juger par le cri qu'elle a poussé au téléphone en apprenant qu'elle avait décroché un contrat avec une grosse marque...

Lunettes de déguisement avec verres de correction, top Cheap Monday, veste Vans, veste April 77, manteau Noir Kennedy

Mae a 19 ans et une carrière de mannequin qui démarre bien, à en juger par le cri qu’elle a poussé au téléphone en apprenant qu’elle avait décroché un contrat avec une grosse marque qui commence par L. Elle s’habille de façon tellement marrante qu’on lui a apporté une valise de fringues pour qu’elle joue avec et les mélange aux siennes. Elle aime bien sortir avec un bonnet de bain sur son chapeau haut de forme et un foulard en guise de robe. Elle fait aussi de la musique. On a discuté de trucs à voix basse pour pas que ses parents entendent et arpenté avec elle les galeries sinueuses de son cerveau, qui est aussi son dressing.

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Vice : Ça a commencé comment ce délire avec les fringues ?

Mae :

Bah, j’ai fait toute ma scolarité dans un bahut du VIe arrondissement, catholique, privé, avec des petits riches…

Sion ?

Ah, ah, comment tu as deviné ? En primaire, t’as toutes les nanas en Petit Bateau. Moi, mes parents ne m’en achetaient pas. Je récupérais les sapes des enfants des amis de mes parents. Et les chaussures, c’étaient des chaussures vraiment pas chères que ma mère achetait dans les trucs genre Kata. C’étaient des espèces de compensées de ouf – je les adorais – nacrées, bleues. À chaque fois que je les niquais, je pleurais.

Et ça se passait comment ?

On se foutait de ma gueule. Je n’avais jamais de cartable à roulettes, parce que c’était trop cher. Et après, ­arrivée au collège, je n’ai pas eu tellement de potes. C’est après, en première, que j’ai commencé à sortir. Et là, j’ai rencontré plein de gens qui me disaient : « Mais en fait t’as un bon look ! » Et du coup je me suis dit : « Tant qu’à faire, autant y aller pour de bon. » Et j’ai commencé à écumer les friperies.

C’est quoi tes critères ?

C’est vraiment par coup de cœur. Des pompes en poil de vache. J’ai une adoration pour les creepers… J’adore les chaussures. Les pulls de mec, les car­digans de mec, les vestes de mec… À Londres, j’ai chopé une veste de la révolution de la République tchèque avec des franges, pour vingt livres.

C’est quoi le truc le plus cher que tu aies jamais acheté ?

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C’est une veste Vava Dudu. J’en avais fait une avec des Converse sur les épaules et j’ai découvert cette veste à Kokon to Zai, avec des escarpins rouges dessus. Lady Gaga l’a portée une fois. Je l’ai payée… un bon prix. Vava aurait pu la vendre à n’importe qui mais est-ce qu’ils l’auraient autant aimée que moi ?

Si tu pouvais t’habiller dans une marque, tu choisirais laquelle ?

Les archives Mugler, Jean Paul Gaultier ou Castelbajac.

Et dans ce qui se fait aujourd’hui ?

J’aime bien April77. Je me rappelle d’un pull blanc avec des grosses notes de musique.

Et au fait, pourquoi tu te sapes comme ça ?

C’est un peu une carapace. Ça met quelque chose entre les gens et moi.

Chemise Nina Ricci, pantalon Zara, bretelles, lunettes et chaussures vintage, bonnet vintage customisé avec un caribou Fnac Éveil & Jeux

Bonnet de bain, chapeau et vestes vintage

Bob le perroquet

Pantalon Versace, perfecto Schott, collants American Apparel, manteau et rollers vintage, chapeau haut de forme en jean fait maison

Chemise Levi’s, superposition de perfectos vintage

Pull Sonia Rykiel, combinaison Wochdom, chapeau, manteau et chaussures vintage, dino en peluche

stylisme : Mae Lapres