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LE NUMÉRO DES CAUSES PERDUES

Video Games Killed The Radio Star

Parmi les différentes écoles de joueurs, il y en a une qui m’horripile : les mecs axés techno.

ZOMBIE U
Éditeur : Ubi Soft
Plates-formes : Wii U

Parmi les différentes écoles de joueurs, il y en a une qui m’horripile : les mecs axés techno. D’habitude, je les oppose aux mecs qui kiffent simplement jouer. Les mecs axés techno sont des mecs qui ont oublié la foi, l’âme et ce genre de trucs grâce auxquels on invente des religions et en conséquence, ceci les rend terriblement antipathiques à mes yeux. Ces mecs-là vont soutenir que la PS3 est la meilleure console actuelle parce qu’objectivement, elle est la plus puissante. Pour tomber dans le grivois le plus total, c’est comme dire qu’une grosse bite baisera mieux qu’une autre. C’est vrai, mais pas forcément. Quand votre mère vous explique gamin que c’est la manière de l’utiliser qui compte, c’est vrai. La PS3 a beau être mieux montée que la Xbox, c’est la console de Microsoft qui remporte mon suffrage quand on me demande : « Quelle console je dois choper pour jouer ? » Autant dire que les réactions de ces joueurs face à l’arrivée de la Wii U sous prétexte que « c’est pas une next gen » m’ont exaspéré au plus haut point. Pour la simple raison que Nintendo fait encore des consoles de JEU, et que l’esprit ludique qui doit définir un JEU habite tous les recoins de cette console. Il suffit de transférer des données de la Wii – qui était une console pourrie – sur une Wii U pour comprendre que Nintendo a encore un truc que les autres n’ont pas et dont ils se foutent éperdument : le fun. Et les Pikmin. On est deux à jouer sur la Wii U au bureau, et notre avis est assez similaire : c’est plutôt prometteur. N’en déplaise à un pote qui essayait de me piéger le jour de la sortie de la console en me demandant : « Naaaan mais si tu l’avais PAYÉE, ta console !? Tu serais content ? T’es pas objectif ! » Fred, lui, l’a payée, et il est content. Et Fred est notre directeur de post-prod. Autant dire qu’il sait « compter les lignes », comme on dit dans le jargon. J’ai payé ma PS3, et j’en étais pas content. J’ai pas payé ma Wii et j’en étais pas content non plus. Alors OK, j’ai pas payé ma Wii U, je suis une victime du Doritos Gate si ça fait plaisir à certains, mais j’assume le plaisir quand je le rencontre, et la Wii U, sa spatialisation musicale et son simili réseau social, m’ont procuré du plaisir. J’ai pas encore pécho dessus, mais ça devient l’une de mes perspectives quand je réussis brillamment à me débarrasser d’un zombie dans Zombi U, le seul jeu qui mérite à peu près qu’on s’intéresse à la console depuis qu’elle est sortie, pour peu qu’on ait déjà joué à Batman et Mass Effect 3 sur une autre console. C’est une machine qui veut aimer son possesseur, comme ces enfants un peu en retard qui comblent la déception masquée de leurs parents en leur offrant le plein d’un amour sincère. Et j’ai toujours préféré ça à un cheval de course qui ne rapporterait que des bonnes notes en n’étant jamais fier que de ça et pas de la fois où le seul stratagème qu’il aurait trouvé pour éviter d’arrêter de lire un bouquin parce qu’il aurait une envie pressante serait de se chier dans la main.

PERSONA 4 GOLDEN
Éditeur : NIS
Plates-formes : PS Vita Les deux jeux sur lesquels j’ai bien bloqué en fin d’année 2012 étant Paper Mario Sticker Star sur 3DS (génial) et Far Cry 3 d’Ubisoft (très, très cool), et que je ne me sens pas super fier de m’être donné pour mission de défendre l’honneur d’une console sur cette page, je vais plutôt parler de l’autre jeu qui m’a tué en décembre : Persona 4. Ce truc est le remake vraiment soigné d’un jeu PS2 tiré de ce qui reste à mes yeux la seule série de jeux de rôles qui vaille encore le coup aujourd’hui. Et ce, pour deux raisons : d’abord je trouve ça mortel qu’un jeu se soit mis en tête d’ouvrir ses joueurs à la pensée de Carl Jung, et ensuite parce qu’il a l’ambition d’apprendre à vivre à ceux-ci, la clé de la réussite dans Persona résidant dans le simple fait de tisser des liens sociaux dans un univers où l’on interagit plus avec les gens qu’on ne se bat contre des monstres au design hallucinant. Tout ça se déroulant dans un univers cathodique qui me fait penser à Videodrome – le cul en moins, certes. Je me dis que je pourrais bien jouer à Persona 4 pendant encore longtemps, genre les deux prochains mois.