Expérimenter avec le speed dating

Le monde du dating est comparable à une partie de roulette russe über stressante, qui transforme votre vie en vous faisant trop penser, insécuriser, et parfois, arriver en tête. On a voulu comprendre pourquoi des gens voudraient se lancer dans une situation où l'intensité et le chaos du dating seraient amplifiés par des limites de temps et des interactions forcées. On a envoyé notre chroniqueur Vaughn Jakobek pour une nuit de speed dating avec 25 personnes qu'il ne connaissait pas du tout, pour un total de 3 minutes chacune. Tout ça dans l'espoir de comprendre pourquoi quelqu'un pourrait penser deux secondes à rencontrer l'âme sœur dans ce genre d'évènements.

J'avais entendu parler du speed dating auparavant, mais vu que je suis le genre de gars qui aimerait mieux se coincer violemment la graine dans une porte de char que d'aborder quelqu'un dans un bar, je n'avais jamais pensé l'essayer. C'est pourquoi j'ai hésité à prendre part à une session de speed dating en mode tir rapide avec plein d'illustres inconnues, sans ailiers pour couvrir mes inévitables faux pas. Avant la soirée, je n'arrêtais pas de penser que ça serait aussi agréable que de taponner ma première blonde en-dessous des estrades aux partys du secondaire, c'est-à-dire douloureux et embarrassant. Tout ce que je voyais dans ma tête, c'était des hommes et des femmes complètement difformes tout entassés dans un genre de gymnase, en train d'essayer désespérément de ramener un compagnon à leur repère glauque.

Lorsque je suis arrivé, j'ai tout de suite remarqué que le lieu en tant que tel était plutôt classe, dans le genre lounge. Quand on a annoncé que le party commençait dans 30 minutes, j'ai tout de suite fait la file au bar en essayant de me concentrer sur comment ne pas être en état de crise panique. La première fille que j'ai rencontrée a réussi à me donner espoir en la soirée. Elle était vraiment hawt et je me voyais très bien coucher avec elle et ne pas me/la détester après. Et juste comme je me demandais pourquoi je m'en faisais autant, la cloche a sonné, la date s'est terminée et toute mon angoisse de merde est revenue.

J'ai essayé de jaser avec ma date suivante, une fille plutôt courte sur pattes, en disant, en disant : « C'était vraiment ma marche la plus courte à date », mais je pense qu'elle a dû entendre quelque chose comme « t'es vraiment ma date la plus courte à date », parce qu'elle m'a répondu « pis toi, t'es grand comment, chose !? »

Après, tout s'est rapidement transformé en succession haute vitesse de noms, faces et tentatives désespérées de sortir des lieux communs comme « euh… cool», après avoir absolument rien entendu de ce que ma date disait tout le temps de la rencontre. Disons que même en n'apprenant pas tout sur elles durant les 3 minutes allouées, c'est quand même assez facile de voir qui on aime et qui on aime pas – on peut déjà voir en 3 minutes celles qui sont complètement folles et les autres qui vont devenir des vieilles en appart', seules avec 45 chats.

Quelques jours après, les organisateurs m'ont envoyé les résultats de mes dates. Apparemment, 7 personnes m'avaient choisi pour une deuxième date, ce qui veut dire que j'ai scoré .1428 au bâton. L'expérience n'a pas été le douloureux cauchemar auquel je m'attendais; en fait, ça m'a donné un coup de pied à l'égo, en plus de célébrer le chaos inhérent au fait de parader rapidement devant des dates potentielles dans une salle pendant une heure et demie. Pas la pire façon de dépenser 50 dollars et son jeudi soir. Mettons.

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