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Le procès d’Amina s’est ouvert aujourd’hui à Tunis

Hier, trois membres du groupe activiste Femen ont protesté seins nus devant le ministère de la justice à Tunis. Elles voulaient attirer l'attention sur leur sœur activiste Amina.

Hier, trois membres du groupe activiste Femen ont protesté seins nus devant le ministère de la justice à Tunis. Elles se sont rassemblées pour attirer l’attention de la communauté internationale sur le fait qu’une de leurs sœurs activistes – la Tunisienne Amina Tyler – pourrait être condamnée à deux ans de prison pour avoir prétendument peint à la bombe de peinture le nom du groupe sur le côté d’une mosquée.

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Les activistes Femen – dont deux sont françaises et la troisième allemande – ont protesté poitrine découverte en chantant les slogans « Libérez Amina » et « Le printemps Femen arrive » pendant quelques minutes avant de se hisser sur les grilles du ministère. Une douzaine de spectateurs offensés – dont beaucoup étaient des avocats qui travaillent au ministère – ont essayé de les recouvrir avec des vêtements. Leurs bannières – sur lesquelles on pouvait lire « Libérez Amina » – leur ont été arrachées des mains bien avant que la police n’arrive pour les traîner à l’intérieur du bâtiment, dans un vacarme de cris paniqués et de furieuses gesticulations.

Apparemment cette protestation féministe seins nus est la première dans le monde arabe – en tout cas la première organisée par les Femen.

« Une enquête a été ouverte et elles seront placées en état d'arrestation et traduites en justice », a déclaré le porte-parole du ministère de la Justice, Adel Riahi, à l'AFP. Il n'a pas précisé de quoi les militantes de Femen pourraient être accusées, mais six journalistes présents à la manifestation, y compris les journalistes de Reuters et de Canal +, ont également été arrêtés.

J’ai traîné avec les Femen assez récemment, donc je suis rentrée en contact avec une des membres fondatrices, Inna Shevchenko, pour savoir ce qu’elles foutaient les loches à l’air en Tunisie.

VICE : Salut Inna. Quelles sont les conséquences de votre dernière manifestation à Tunis ?
Inna Shevchenko, membre fondatrice des Femen : Nous savons que les Femen arrêtées hier sont avec les journalistes qui ont été interpellés au même moment : des journalistes de Reuters. Il y a maintenant un risque qu’elles soient condamnées à 6 mois de prison pour avoir protesté seins nus dans la rue. Elles risquent aussi d’être expulsées en tant qu’étrangères. On ne sait pas pour le moment. Nous n’avons pas plus d’informations à part le fait qu’elles ont été arrêtées. Nous n’avons eu aucun contact avec elles pour l’instant.

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C’est ce que vous espérez ?
Oui, bien sûr.

Que pensez-vous qu’il va arriver maintenant ?
Nous comprenons qu’elles peuvent et seront expulsées. Ce n’est pas une décision basée sur la loi mais davantage une décision politique, donc nous ne savons pas ce qui peut arriver. Je ne sais pas, mais je dirais que pour le moment notre position officielle est que nous ne quitterons pas la Tunisie. Nous serons sûrement expulsées.

Le procès d’Amina est aujourd’hui. Elle risque de 6 mois à 2 ans de prison. Vous avez des informations par rapport à ça ?
Pour l’instant non. Mais nous savons qu’elle est en prison à attendre son procès.

Est-ce que vous avez l’impression que l’action d’aujourd’hui a été un succès ? Ça s’est passé comme vous l’espériez ?
Oui. C’est quelque chose que nous avions organisé et c’était difficile parce qu’au cours de ces derniers jours, nous avons reçu des messages, des appels et des ordres étranges de différentes personnes qui ont appelé pour essayer de savoir si les Femen allaient vraiment venir en Tunisie. Ils donnaient des signes laissant croire qu’ils faisaient partie du service antiterroriste du gouvernement. C’était assez difficile de préparer l’action sans se faire expulser, avant même qu’elle n’ait lieu. La Tunisie a été le premier pays à rentrer dans le Printemps arabe, et maintenant, c’est le premier pays pour nos protestations seins nus. Cette action est la première d’une grande campagne de libération de la femme.

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Est-ce que vous pensez que vous êtes surveillées par le Gouvernement ?
Nous savons qu’ils ont infiltré notre Facebook et notre site Internet plusieurs fois. Nous comprenons qu’ils essaient de nous arrêter et l’action que nous avons menée hier, c’était comme leur cracher au visage. Nous leur avons montré que nous pouvions faire des choses. On peut leur montrer qui est le plus puissant.

Donc votre site web ne fonctionne plus ?
Non, notre site web ne fonctionne plus, nous ne savons pas d’où les attaques ont été lancées.

Merci Inna.

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