Les gamins des HLM roumains

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Les gamins des HLM roumains

Il doit exister peu d’endroits aussi déprimants que ces cités HLM roumaines en ruines, oubliées par le gouvernement ; les enfants qui vivent là m'ont de suite apprivoisée.

Sous le régime communiste, des cités ont été construites un peu partout en Roumanie afin de loger les ouvriers agricoles et industriels ainsi que les mineurs. Cependant, après que la révolution a pointé le bout de son nez et que le capitalisme a fini de balayer les derniers reliquats d’un espoir de monde meilleur, les constructions ont été délaissées et sont tombées dans l’oubli. Les gens qui avaient été incités voire forcés d’y travailler n’ont eu d’autre choix que de rester, malgré les conditions difficiles.

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C’est quand j’ai visité le quartier de Mija, dans les environs de la ville de Ploiești, quem’est venue l’idée de faire cette série de photos. J’ai fait quelques recherches et me suis vite aperçu qu’il existait encore un tas d’endroits comme celui-ci en Roumanie. Je n’ai pas pu tous les couvrir, mais j’ai pu me rendre sur pas mal de sites comme ceux d’Anonoasa (et ses deux pâtés de maisons appelés « les casernes » et « la ville de carton »), Lonea, Petrila, Găești, Anina (et son pâté de maisons appelé « New York ») Horea dans le comté de Baia Mare, et AltânTepe.

J’ai fini par me concentrer sur les enfants qui y résidaient. Je déteste les gosses d’habitude – ils sont infernaux et posent beaucoup trop de questions – mais ceux-ci m’ont immédiatement apprivoisée. Il doit exister peu d’endroits aussi déprimants que ces cités HLM roumaines en ruines, oubliées par le gouvernement ; pourtant, ils ont partagé avec moi le peu de bonbons qu’ils avaient, m’ont câlinée, m’ont tenu la main et ensemble, on a cueilli des fleurs des champs. Ils gardent le sourire malgré les difficultés qu’ils rencontrent chaque jour : les problèmes d’approvisionnement en eau potable et les distances immenses qu’ils ont à parcourir quotidiennement pour se rendre à l’école.

La plupart des adultes sont au chômage puisque les boulots pour lesquels ils avaient jadis déménagé n’existent plus. Aucun autre emploi n’a été créé dans le coin, et se reconvertir pas chose aisée quand vous avez voué votre vie entière à un seul et unique domaine. Leur dire au revoir a été difficile, alors le moins que je puisse faire, c’est de montrer la réalité à laquelle ils sont confrontés.

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