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Salut, je cherche un copilote professionnel pour m’aider à choper

C’est excessivement cher mais selon toute vraisemblance, ça marche.

Essayer de choper quelqu’un quand on fait ses courses, dans un parc, dans le train, ou à un feu rouge – pff, c’est dépassé. À tel point que ça peut être considéré aujourd’hui comme une pratique que seuls les gros nazes utilisent encore ; des pré-adultes amateurs de jeux vidéo, des hippies tristes, des junkies qui refusent obstinément de grinder le Net pour faire des rencontres autre part qu’en vrai. Des gros losers, si l’on veut.

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En tout cas, même si on peut leur imputer une nostalgie aveugle, un anticonformisme de façade, ou simplement une connexion Internet de mauvaise qualité, ces gens continuent d’exister. Ils existent via leurs efforts vestimentaires, leurs achats de fragrances inédites, et leur charisme ; puis, lorsqu’ils se sentent prêts, ils crapahutent dans un bar afin d’y dénicher une proie. Pourtant, lorsqu’ils ne disposent pas d’un pote, d’un ami ou d’un copilote (homme ou femme), on les sent désespérés, étranges, tristement impopulaires – et c’est précisément à cause de ça qu’ils ne choperont pas, ni ce soir, ni demain.

Un copilote homme/femme/enfant personnifie une forme de réconfort pour l’observateur occasionnel. Spirituellement proches du garde du corps ou du domestique, ils servent de tuteur, boostent votre égo, et seront toujours là pour vous complimenter devant la personne avec laquelle vous aurez envie d’échanger vos fluides.

Peu importe qui est le copilote, en fait ; l’important, c’est qu’il soit présent. Ça peut être un ami de longue date, un collègue de boulot ou un voisin. Malheureusement, pour certains célibataires, trouver quelqu’un avec qui improviser un rencard pour votre seul bénéfice est un truc difficile. Faites donc entrer votre copilote dûment payé et là – bingo, vous pouvez choper.

Des services tels que Wingman Professionnel (à New York) et Wingman Pro (à Los Angeles) apportent des solutions aux désespérés et à ceux qui n’ont de rencard avec personne. Le prix avoisine les 290 € pour les prestations basiques, incluant séminaire, conseils, et cours sur tout ce que ces pauvres gens devraient déjà savoir : comment s’habiller, comment se tenir à table, comment ne pas être agressif avec la personne assise en face de vous, etc. L’un de ces programmes complets peuvent vous coûter plusieurs milliers d’euros.

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Thomas Edwards, copilote professionnel

Thomas Edward, manager de Wingman Professionnel, explique : « Nous disposons d’autres cours, lesquels comprennent conseils mode, et une possibilité d’assistance d’urgence pendant le rencard. Si la personne habite trop loin, nous lui offrons un coaching et plusieurs conseils via Facebook. Nous organisons également des événements tels que la Confiance déchainée, chaque année à New York ».

Edwards prétend avoir monté sa boîte après avoir pris conscience d’un truc : que son attitude était bien celle d’un socialisateur. Depuis juin, il vit en mettant en valeur les compétences sociales de ses clients, et en les accompagnant dans tous types d’évènements mondains. Sa sociabilité sans limite lui permet également de conseiller les hommes sur la manière dont ils devraient s’adresser aux femmes.« J’ai cerné ce qui les empêchait d’avoir du succès », m’a-t-il dit.

L’entreprise d’Edward est allée très loin depuis ses débuts. « C’était au festival South by Southwest, en 2009, quand un mec m’a demandé d’aller voir une fille pour briser la glace. Si j’arrivais à lui décrocher un rencard, il m’achetait à boire pendant le reste du festival – je l’ai fait, et j’ai eu open bar pendant trois jours. C’est comme ça que l’idée de devenir copilote pro s’est greffée dans ma tête. »

Contrairement à la générosité de Wingman Profesionnel, son homologue de la côte ouest, Wingman Pro, offre le même type de service mais avec des prestations un poil plus onéreuses. En agissant comme un site de rencontre destiné à l’élite, Wingman Pro s’étend en grande partie grâce au bouche à oreille.

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Le propriétaire de Wingman Pro, André, est d’origine iranienne et a une cinquantaine d’années. Il se définie lui-même comme un « self-made businessman ». Il a également investi dans l’immobilier, le cinéma, et ce qu’il appelle « le monde des jeunes talents ». André a eu l’idée de devenir copilote professionnel après avoir été – « souvent » – sollicité pour rameuter des filles dans des voyages d’affaires à Los Angeles.

« Les clients, ce sont des hommes riches qui veulent rencontrer des femmes belles, m’explique André. D’autres recherchent des putes. Je ne juge pas. C’est honnête et plutôt simple ; ils cherchent à rencontrer des femmes, dans des conditions OK, des filles avec lesquelles ils veulent rester en bonne relation et qu’ils pourraient, pourquoi pas, revoir lors d’un prochain voyage à L.A. Ces hommes n’en ont souvent pas les moyens ; notre job, c’est de leur donner les moyens. »

André dispose de sept copilotes, utilisables à tout moment. Ils sont acteurs, mannequins, et on compte également un agent de sécurité. Après une longue tentative de persuasion, André m’a permis de m’insérer discrètement avec l’un de ses employés ; celui-ci avait un client pour la nuit. Plutôt que d'interagir et de compliquer les choses, je devais garder une distance de sécurité tandis que les tourtereaux s’aventuraient dans les bars les plus sordides de Los Angeles : le Sky Bar tout d’abord, puis tout Sunset Boulevard.

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Le Sky Bar est – comme son nom le laisse entendre – cheesy, surpeuplé et beaucoup trop cher. Une bouteille coûte, à titre d’exemple, 800€. Perdu dans une marée de minijupes pastels et d’uniformes Abercrombie, je suis resté au bar à mater les progrès de Roger [ce n’est pas son vrai nom] et de son copilote Todd, acteur originaire de Chicago récemment échoué LA.

Ils ont passé la ligne de front et se sont mis à flâner dans la boîte. Pourvus d’un taux anormalement élevé deconfiance en eux, ils serrent d’abord tous les deux la main au videur, avant d’entrer. Ceux qui attendent patiemment à l’entrée nous regardent avec envie.

Roger est un ingénieur allemand. Il vit à Francfort et passe à L.A. chaque fois qu’il se déplace en Amérique centrale, où il remet à neuf des machines d’exploitation minière et d’autres trucs tout aussi chiants. Légèrement en surpoids, il est habillé en vacancier de L.A. random : polo turquoise, pantalon kaki et chaussures bateaux. En dépit de sa calvitie bien entamée, au Sky Bar, il a tout à fait sa place. Todd le regarde, amusé, du haut de son mètre quatre-vingt-quinze.

Résolument « black », athlétique, et en possession d’une confiance en lui à toute épreuve, Todd explique que dans une carrière, « c’est vraiment le job parfait pour un acteur. Tu joues un rôle et tu uses de tes charmes pour aider un mec qui n’y arrive pas avec les femmes – tout le monde gagne. C’est super pour mon CV. »

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« J’aime aider ces mecs. Ils n’ont pas la moindre connaissance de L.A. ; je crois qu’en fait, ils pourraient juste faire la tournée des bars ou pécho une pute pour le même prix qu’ils me payent. Pourtant, ils préfèrent me payer. »

Todd et Roger sont des amis improbables. Pourtant, tous deux parlent à des étudiantes sud-coréennes de leurs études et de leurs jobs à mi-temps. Roger fait montre d’un swag sans commune mesure. Après deux tournées, lui, Todd et les deux meufs forment deux couples dansants. Tous transpirent. Roger a mis la main sur l’une des deux et semble plutôt satisfait. Il revient sur les détails de ses récents voyages et bavarde tranquillement ; sa timidité s’est visiblement envolée.

55 minutes plus tard, c’est fini. Les filles doivent rentrer pour être fraiches le lendemain et se rendre à leur « boulot à temps-partiel du vendredi » (pas sûr que ce soit vrai). Roger est demeuré souriant ; malgré l’impossibilité d’avoir un orgasme décent ce soir-là, il n’avait pas l’air contrarié, d’autant plus qu’un diner était prévu le samedi suivant. Avant de partir, il envisageait l’idée de continuer sa quête dans d’autres « endroits sympa » de L.A., type le Pink Taco ou le Château Marmont. Au dernier moment, il s’est ravisé : « C’était ma première soirée avec un copilote et après tout, je préfère pas aller trop loin, trop vite. »

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