« Being Mum and Dad ». Pour son documentaire sur la vie d'après-carrière de Rio Ferdinand, la BBC a choisi un titre tout en douceur pour évoquer une réalité pourtant violente. Le 2 mai 2015, alors qu'il dispute les derniers matches de sa carrière sous le maillot des Queens Parks Rangers, le défenseur central apprend que sa femme, victime d'un cancer du sein, vient de décéder à 34 ans. Le début d'une rapide descente aux enfers pour l'homme aux 81 sélections en équipe d'Angleterre, qui prendra sa retraite quelques jours plus tard.Exposition médiatique oblige, cette partie de sa vie est connue du grand public. Elle avait même suscité une grande vague d'émotion en Angleterre. Ce qui était moins connu jusqu'alors, et que Rio Ferdinand lui-même dévoile dans le documentaire de la BBC, ce sont les conséquences dévastatrices de cette douleur, la déflagration du drame.Père de trois enfants et veuf, le capitaine emblématique des Red Devils réalise alors qu'il est incapable d'élever seul ses gamins, puisque pendant ses 19 années de professionnalisme, il n'a jamais eu à s'occuper de lui-même, comme le rapporte The Independent : « Dans le foot, tu ne lèves jamais le petit doigt, tout ce que tu as à faire se passe sur le terrain, jamais en dehors. Les gens se chargent de tout pour toi. Quand tu arrives dans le vestiaire, ton maillot et ton équipement est déjà dans ton casier. A la fin du match, tu jettes tout au sol sans te soucier de qui le ramassera. Tes crampons ? S'ils sont sales ou boueux, quelqu'un les prend et part les laver. Il va même te demander si tu les trouves assez propres. Tu n'as aucun scrupule à dire "Non, lave les encore un peu". »Pas vraiment la meilleure formation pour devenir un père exemplaire. Les premiers jours de la nouvelle vie de Rio Ferdinand en témoignent, comme l'évoque le néo-retraité : « Le premier jour où ils (ses enfants, ndlr) sont rentrés de l'école, j'ai été pris d'une attaque de panique. Je me suis assis dans une chambre, je ne savais pas quoi faire. je me suis dit "et maintenant, il se passe quoi ?" » Pour apaiser cette angoisse, Rio Ferdinand trouve alors refuge dans la bouteille. Il boit, beaucoup, mais peut compter sur son entourage, et ses enfants, pour se sortir de cette spirale dépressive. « J'ai eu de la chance, pose Rio, certains footballeurs se retrouvent bien plus seuls à la fin de leur carrière. Si j'avais été dans ce cas-là, je ne sais pas comment les choses auraient tourné. »Documentaire disponible en version intégrale sur le site de la BBC à partir du 28 mars.