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Sports

Almagro fond en larmes en plein match à Roland-Garros

Scène de détresse insoutenable du côté de la Porte d'Auteuil, où l'Espagnol n'a pas supporté de devoir abandonner. Del Potro, son adversaire du jour, l'a réconforté avec classe.

Le tennis fait partie de ces sports policés où les effusions de sentiments sont socialement prohibées, aussi bien pour les spectateurs, très souvent rappelés à l'ordre par les arbitres et leur sempiternel « un peu de silence, s'il vous plaît merci », que pour les joueurs, dont les râles, les cris ou les coups de gueule sont sévèrement sanctionnés par des amendes ou des points de pénalité.

Pourtant parfois, les joueurs craquent, chacun à leur manière. Certains explosent leurs raquettes de colère comme Safin ou insultent copieusement l'arbitre façon John McEnroe. D'autres enfin réagissent aux situations d'extrême détresse, comme Nicolas Almagro. Le joueur espagnol, spécialiste de la terre battue, a en effet montré qu'il était un grand sensible jeudi 1er juin, à l'occasion du match qui l'opposait à Juan Martin Del Potro à Roland.

Alors qu'il s'était déjà blessé au genou, il sent que son articulation va le lâcher sur un service de son adversaire et reste figé sans pouvoir esquisser le moindre geste. C'est là qu'il comprend que le match est fini pour lui, qu'il va falloir abandonner. Pour un combattant hors pair comme lui, c'est la pire des défaites. Il s'effondre alors littéralement sous les yeux du public avant d'éclater en sanglots. De longs trémolos dans la voix qui résonnent dans le silence de manière presque insupportable.

Si le public est interloqué par la situation, Juan Martin Del Potro, habitué des blessures et des infirmeries, a immédiatement compris ce qu'il se passait. Du haut de son mètre 98, il enjambe le filet pour venir au chevet de son malheureux adversaire du jour, qu'il tente de réconforter comme il le peut. La situation est touchante, mais aussi surprenante car quelques minutes plus tôt, c'est l'Argentin qui avait fait appel au kiné. Mais in fine, c'est bien le corps d'Almagro qui a lâché le premier.

On ne va pas dire que cette scène nous réjouit, mais elle remet un peu de spontanéité et d'humain sur les courts de tennis, où les joueurs sont trop souvent tenus à un comportement lisse et froid sous couvert de respecter l'esprit du jeu et la correction qu'il requiert.