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LE NUMÉRO MODE 2008

Video game killed the radio star

C’est pas juste. Me demander de chroniquer le nouveau Grand Theft Auto en dix lignes c’est comme si on m’avait demandé d’expliquer le big bang par SMS ou de résumer La Recherche de Proust en trois mots.Idéalement, il faudrait au...

GRAND THEFT AUTO IV
Développeur : Rockstar Games
Support : Xbox 360, PS3 C’est pas juste. Me demander de chroniquer le nouveau Grand Theft Auto en dix lignes c’est comme si on m’avait demandé d’expliquer le big bang par SMS ou de résumer La Recherche de Proust en trois mots. Idéalement, il faudrait au moins trois mois pour découvrir la moitié de ce que le jeu a à offrir, puis tout un roman pour expliquer aux non-initiés pourquoi il déchire autant. Bien sûr, GTA fonctionne sur plusieurs niveaux, propose différentes missions et tous les trucs habituels, mais il y a beaucoup d’autres choses qui le rendent génial. Ce qui, de toute éternité, fait de GTA un jeu si cool, c’est qu’on peut fouiner partout. Par exemple, on trouve un pan de mur incliné et on fonce dessus à vitesse maximale pour voir si on va atterrir dans le fleuve tout là-bas. Ou au-dessus de ce panneau. Ou si l’on va se fracasser contre le petit hélicoptère qui fait le tour de la ville une fois par heure (si vous y y arrivez, vous verrez que la sensation la plus proche c’est celle de tuer Dieu). Eh oui, il y a tout ça dans GTA IV. La nouvelle mouture de Liberty City—une sorte de New York stylisé remplace la ville anonyme de GTA III—est un endroit ultra-grouillant. Avant même de pouvoir sortir son fusil d’assaut et s’exciter sur un mafieux russe, on a des semaines d’exploration devant soi. Il se passe tout le temps des trucs stupides et géniaux. Quand les piétons traversent au mauvais moment, les taxis sortent de leur voiture et ils se bastonnent. Puis les flics arrivent pour calmer l’affaire et vous pouvez les écraser en marche arrière. Si on s’approche des gens, ils lèvent les bras et paniquent, ce qui rend les choses beaucoup plus satisfaisantes quand on leur roule dessus, avant de repasser une fois ou deux pour voir ce que ça fait. En jouant, on n’arrête pas de montrer l’écran du doigt comme un mongol, tellement il y a de chouettes trucs qui se passent dans le décor. C’est complètement futile, et ces pauvres petits concepteurs auraient pu moins se casser la tête. Mais c’est quand même grâce à tous ces petits détails que vous vous retrouvez plongés dans le monde GTA. Et quand la balade en ville est terminée, on peut quand même jouer au jeu, si on veut. Vous êtes Niko Bellic. Il n’a rien à voir avec la mafia, ce qui est rafraîchissant. C’est juste un dur qui débarque en Amérique et veut que toute sa vie ressemble à un épisode de Friends. Heureusement, c’est pas le cas : on est plongé dans un monde d’appartements minables, de boulots de chauffeur de taxi, d’un braquage de banque par-ci par-là pour payer le loyer, et le défi toujours si populaire de trouver une nana sympa qui se laissera toucher entre les jambes. Tous les ingrédients qui font qu’on adore GTA sont là, mais en dix fois plus beaux et vingt fois plus fluides, avec une option jeu en réseau et un mode équipe pour ceux qui ont réussi à développer une vie sociale pendant leurs années d’apprentissage, plus la bande-son à tomber par terre et le simple plaisir d’écouter la radio dans sa voiture. Sur votre télé. Bref, c’est le jeu de l’année. Enfin, de cette année, et de l’année 2009, 2010, même 2011. Ok, peut-être pas si loin, on verra. GARY CUTLACK BEAUTIFUL KATAMARI
Plateforme : Xbox360 Éditeur : Namco/Atari Qui ne connaît pas Katamari Damacy ne devrait pas avoir le droit de parler de jeux vidéo. D’habitude, il suffit que je raconte le synopsis du premier épisode pour intéresser un voisin de table qui n’aurait même pas entendu parler de GTA. Un soir, le roi du cosmos rentre chez lui tout bourré. Mais avant de retrouver femme et enfant cosmiques, il se prend un platane, sauf que le platane en question, c’est la lune et que par la même occasion, il fait valdinguer toutes les étoiles du système solaire, empêchant un brave astronaute de décoller, et accessoirement, déclenchant la tristesse infinie des deux enfants de ce dernier, qui ne voient plus en lui un héros mais un vulgaire papa. Le roi, inconséquent au possible (et qui parle en scratch, il faut le préciser), envoie alors une petite créature de quelques centimètres de haut, son fils, armé d’un Katamari (ou boule autocollante) qu’il devra pousser à travers différents décors afin de le faire grossir et finalement le renvoyer dans l’espace pour le repeupler d’étoiles, de planètes et finalement de la lune, rendant au père astronaute son honneur. Au début, le challenge est de remplir la boule de punaises et chewing-gums divers. Mais, à la fin, il s’agit d’accrocher les chiens, les humains, les voitures, les routes, les ponts, les immeubles, les collines, les nuages… les continents en passant par Ultraman et Godzilla. Tout ça en partant de rien. Et quand vous n’y arrivez pas, le père du gnome lui fait subir mille punitions sadiques. Techniquement, Katamari Damacy est clairement à la masse, mais le design étrange de l’univers est de très loin une des choses les plus belles et les plus singulières que vos yeux verront sur console, le tout étant accompagné d’une bande originale aussi atteinte que le jeu. Il y a toujours un tas de trucs idiots à collecter et à rassembler dans une interface qui à elle seule vous fera passer des heures à tripper sur votre télé sans trop savoir pourquoi. Dans le nouvel épisode, le roi et sa femme, venus faire un tennis sur terre, transpercent le ciel avec leur balle et y créent un trou noir qui aspire toute forme de vie céleste. Au prince de repartir pour un tour de piste, et de coller un max de trucs à sa sticky ball. Franchement, le jeu n’a pas changé d’un iota depuis le premier. Les couleurs pastel, les designs cubiques et les changements d’échelle qui rament un peu, tout y est… Ce nouvel épisode n’apporte rien d’autre que de la HD et un mode online à peine digne, mais si vous n’aviez jamais joué à Katamari Damacy, jeu culte s’il en est, voilà l’occasion de le découvrir. Et si vous connaissiez déjà les anciens épisodes, vous ne pouviez qu’attendre celui-ci parce que le dernier sur PSP ne marchait pas super bien. Il faut remercier Atari de l’avoir sorti en France, où la licence la plus improbable de Namco reste assez méconnue, faute d’information digne de ce nom et d’un public potentiel qu’on oublie d’avertir. C’est maintenant chose faite. AL BATARD SUPER MARIO KART
Plateforme : Wii Éditeur : Nintendo On en rêvait comme de la libération d’Ingrid Bétancourt, sauf que là, c’est arrivé. Mais je m’égare. Parlons donc de Super Mario Kart, enfin sur Wii. Il m’était impossible de ne pas en parler tant j’y ai passé des heures, que ce soit sur Super Nintendo, N64, Gamecube ou DS. On reprend pour les novices, si par miracle il y en a qui lisent cette chronique : tout le monde fait la course, balance des bananes et autres objets stupides à ses camarades pour les ralentir, tout ça pour arriver en premier. En bref, de la course de base, mais avec des gadgets, en kart ou en moto. Eh oui, vous qui savez, vous avez bien lu : ou en moto ! Car là est la première nouveauté du jeu : dorénavant, on peut avoir des deux roues encore moins stables que les plus légers des persos (on retrouve aussi les mini-Mario & Luigi), et je vous le dis tout de go, les motos sont rigolotes mais pas très faciles à diriger, va falloir un peu s’entraîner. On attendait beaucoup de notre bonne petite Wii et des développeurs Nintendo quant à la façon la plus débile de manier karts et gadgets. C’est finalement un volant qui a été adopté. Bon, c’est pas ce qu’ils ont fait de plus original mais c’est cohérent, sauf pour la moto, quand même. Heureusement qu’on peut jouer sans, parce que c’est bien beau un volant, mais si on joue à quatre, v’là encore l’investissement qu’il faut faire. Alors moi, je vais plutôt opter pour « les gadgets dans le jeu mais pas dans les mains » et me comporter comme quand j’ai eu ma première manette à 12 ans (moment émotion). Eh oui, il va falloir tourner comme une nouille en même temps que son perso avec la wiimote à deux mains. Autant à l’époque, j’avais juste l’air neuneu parce que ça n’a jamais servi à rien, autant là, c’est le seul moyen de manier la bête. Sinon, que vous dire de plus ? Pas de grosse surprise chez Mario Kart sur Wii. Les circuits sont plus beaux mais à part ça, c’est pas la révolution. Et vous savez quoi, je dis tant mieux, parce que s’ils nous avaient tout changé, j’aurais sans doute été malheureuse. Moi je l’aime bien comme il est mon Mario Kart… EMMA1212