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Culture

Le disco-pop pas du tout académique du docteur Radiant Baby

Ce n'est pas de la musique de macho.
Photo: Laurence Philomène

Lorsqu'on pense à un artiste du Mile End, ce qui vient en tête, c'est souvent le cliché du hipster moustachu qui se gave de lattes le jour et d'ecstasy à Durocher la nuit. Et quand on s'imagine un artiste qui fait dans le néo-disco, on ne pense certainement pas un doctorant en psychologie. Comme les idées préconçues sont faites pour être détruites, heureusement, Radiant Baby existe.

Depuis la parution en mai dernier de son premier EP, le jeune montréalais ne cesse de faire parler de lui. Cet été, il a fait le circuit des festivals québécois, question de solidifier sa fanbase, avant de retourner en studio pour plancher sur son prochain album.

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« Au cégep, j'avais un band de rock », me raconte-t-il en riant. « On jouait beaucoup de Pink Floyd. J'avais tenté d'étudier la musique à l'école, mais c'était du classique et c'était un peu trop strict pour moi; ce n'était pas trop mon style. »

Puisant son inspiration autant chez Bowie que dans la pop contemporaine, Felix Mongeon travaille depuis maintenant deux ans sur le projet Radiant Baby. N'ayant pris aucune pause dans son long parcours scolaire, l'artiste avait besoin de s'échapper des contraintes rigides du milieu universitaire. « Je sortais beaucoup, j'allais dans les fêtes, alors que mes camarades de classe étaient plus calmes. J'avais le goût de m'impliquer dans la scène musicale. La musique, c'est un endroit où je pouvais me relâcher et montrer des côtés plus libres de ma personnalité. »

Au début de l'été, Felix a terminé son doctorat, après avoir fait un internat en thérapie. Il m'avoue que, bien qu'il essaie de garder une distance entre ses carrières universitaire et musicale, l'une a forcément une influence sur l'autre. « Le programme de psychologie est majoritairement féminin, surtout quand on fait de la thérapie. De l'intervention, c'est beaucoup de compassion, d'empathie et d'autres qualités qui sont plus valorisées chez les femmes. J'ai cette délicatesse dans ma musique. Il y a un côté playful et ludique que je n'ai pas honte de montrer; ce n'est pas de la musique macho. »

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Le parcours de Radiant Baby est très atypique pour un musicien électronique, tout comme l'est sa musique. Son premier EP, It's My Party, nous donne une perspective révélatrice du processus créatif de l'artiste. « C'était une façon de me libérer du milieu académique. Je pouvais tout de suite composer sans passer par les étapes», me dit-il.

Avec l'aide de batteries percutantes et de synthés rétro, Radiant Baby arrive à faire une musique léchée et complexe, tout en étant groovy et décontractée. Sa musique contraste avec beaucoup des sons actuels que nous propose présentement la scène culturelle du Mile End. Elle sonne plus comme celle de ses amies L.A. Foster et Mozart's Sister que comme celle que l'on entend tard le soir dans les sous-sols de bâtiments commerciaux au nord de Van Horne.

Crédit photo: Cameron Mitchell

Bien qu'il soit fans d'afters, il m'avoue avoir un amour profond pour le Piknic Électronik, événement auquel il participera cette fin de semaine, au côté de la légendaire Black Madonna.

« Le Piknic, c'est friendly, et le public est divers, c'est toujours une bonne vibe. Faire la fête dans un club sombre, ça peut devenir stressant parfois. Danser sous le soleil avec plein d'étrangers, c'est spécial et rassurant. »

Billy Eff est sur internet ici et .