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Crime

Un nouveau mariage bombardé au Yémen, des dizaines de morts

Les habitants de la ville de Sanban ont expliqué que trois frères attendaient leurs futures femmes quand le missile a touché leur maison.
Photo par Khaled Abdullah/Reuters

Trois frères qui s'apprêtaient à se marier font partie des victimes tuées ce jeudi par des frappes aériennes dans un village du sud-ouest du Yémen. D'après les habitants du village, ces frappes ont été menées par des avions de la coalition menée par l'Arabie Saoudite.

Les habitants de la ville de Sanban ont expliqué que les trois frères attendaient leurs futures femmes quand le missile a touché leur maison. Au moins 10 autres personnes ont été tuées d'après les locaux. Certains estiment même le nombre de morts à une trentaine de convives. Les futures épouses ont échappé à l'attaque.

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L'attaque n'a pas été revendiquée. Le porte-parole de la coalition saoudienne n'était pas disponible pour commenter cette dernière attaque. Mais la Ligue Arabe a fait savoir qu'elle ne ciblait pas les civils. Si l'incident est confirmé, il s'agirait de la troisième attaque en deux semaines visant des civils. Le 28 septembre, 131 personnes avaient été tuées lors d'un mariage yéménite.

À lire : Yémen : 131 civils seraient morts, bombardés pendant un mariage

Cette précédente attaque avait lancé une vague de critiques contre la coalition menée par l'Arabie Saoudite, qui s'oppose depuis mars dernier aux rebelles Houthis, soutenus par l'Iran. Le but de la coalition est de remettre en place le président yéménite, Abd-Rabbu Mansour Hadi, qui avait été chassé du pouvoir par les Houthis.

Ce mercredi, Amnesty International a invité les pays, dont les États-Unis et la Grande-Bretagne, à arrêter de fournir des armes à la coalition saoudienne. Dans un de ses rapports, Amnesty appelle de ses voeux une enquête indépendante sur les violations perpétrées dans ce conflit.

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La coalition saoudienne a commencé à frapper les Houthis et leurs alliés — les forces loyales à l'ancien président du Yémen, Ali Abdullah Saleh — en mars dernier, quand ils ont essayé de s'emparer du port d'Aden au sud du Yémen. Les Houthis étaient jusqu'alors installés dans le nord du pays.

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Le reporter de VICE News, Medyan Dairieh, avait passé deux semaines dans la ville portuaire d'Aden en juillet. Encerclée par les milices rebelles des Houthis, la ville d'Aden se retrouvait assiégée "par la mer, l'air et le sol".

Regardez notre reportage, Le siège d'Aden

Depuis plus d'un mois, la coalition a intensifié ses frappes sur la capitale Sanaa et les autres zones tenues par les Houthis. Cette amplification des frappes est une réaction à une attaque des Houthis. Le 4 septembre, un missile envoyé par les rebelles avait tué plus de 60 soldats des pays du Golfe stationnés dan la province de Marib au Yémen.

Ce jeudi, le gouvernement yéménite a rejeté le plan de paix signé par les Houthis et parrainé par les Nations Unies. Le gouvernement a demandé au groupe soutenu par l'Iran de rendre les territoires dont ils avaient pris possession depuis l'année dernière.

Les Houthis, qui contrôlent la majeure partie du Yémen, avec l'aide des soutiens de l'ex-président Saleh, avaient fait savoir ce mercredi, à Ban Ki-moon (le Secrétaire général de l'ONU) qu'ils étaient prêts à discuter pour mettre fin à un conflit qui dure depuis 6 mois et à cause du duquel plus de 5 000 personnes sont mortes.

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