La maladie mentale a réussi à s'ancrer dans notre culture et nos conversations. Pourtant, trouver une photo qui réussit à illustrer de façon précise un concept aussi compliqué que la dépression semble aussi ardu qu'y trouver le remède.Afin d'illustrer le sujet, nombreux sont les médias qui ont – par exemple – utilisé des photos qui représentent des larmes de maquillage ou des boites de pilules. Pourtant, ces images sont loin de réussir à illustrer les batailles internes quotidiennes qui conduisent à ces situations.
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Jackie Dives, photographe de Vancouver, présentera prochainement une exposition consacrée à son propre combat contre l'anxiété et la dépression quand elle était adolescente. Par ce projet, elle a tenté de représenter ce qui disparait systématiquement à travers le filtre d'un appareil photo. Elle a ainsi récemment fait développer pour la première fois de vieux rouleaux de films auxquels elle n'osait pas toucher.Dives affirme que plusieurs décennies lui ont été nécessaires afin de réussir à trouver le courage pour se confronter à ces vieilles photos et à cette période de sa vie. « J'ai toujours ressenti quelque chose de très profond au sujet de ces images, explique-t-elle. Je n'avais aucune idée de ce qui se trouvait sur ces films, mais j'avais le sentiment qu'elles étaient comme des pièces manquantes de ma carrière. »
On pourrait considérer le résultat comme une métaphore de la maladie mentale – quelque chose qui, par nature, reste invisible et difficile à partager. Même quand les apparences semblent joyeuses, Dives suggère qu'il serait peu raisonnable de faire comme si la dépression avait disparu.« Si aucune photo isolée de tout contexte dépeint véritablement l'anxiété ou la dépression, en tant que leur auteur, j'ai conscience de l'histoire qu'il y a derrière, dit-elle. J'ai toujours fait semblant de ne pas être déprimée, au lieu d'essayer de parvenir à vivre avec la dépression. »
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« Une photo montre ma voiture sur le parking d'un motel. Elle a été prise durant la nuit. Ce même soir, j'ai montré à mon amie Claire mes poignets scarifiés la veille. Quand je la regarde, j'y pense automatiquement, mais il faut l'expliquer. »Dives compare ces images et leur histoire à la thérapie comportementale et cognitive. « [Développer ces images] et les exposer m'a permis de ressentir un énorme sentiment de libération. J'aurais pu les développer et les garder pour moi, mais j'estime que je dois les montrer aux autres. »
Pour plus détails sur l'événement, cliquez ici.Suivez Jackie Dives sur Instagram.Suivez Sarah Berman sur Twitter.