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Qui êtes-vous, les autres partis d’extrême droite européens ?

Une présentation non-exhaustive de nos hommes politiques les plus gratinés.

Illustration : Marta Parszeniew

Si vous n'êtes pas allé voter dimanche dernier, vous n'êtes pas le seul. Si vous vous abstenez, il y aura toujours des gens qui ne suivront pas votre exemple et qui se rendront aux urnes. Le problème, c'est que les gens qui sont les plus motivés à aller voter sont souvent ceux qui ont les opinions les plus arrêtées – ce qui a partiellement aidé des partis d'extrême droite à obtenir d'excellents résultats lors des dernières élections. Les bureaux des pays européens de VICE se sont concertés pour faire un récapitulatif de tous les abrutis désormais représentés au parlement.

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Heinz-Christian Strache, leader du FPÖ. Photo via

AUTRICHE – Le Parti de la liberté d’Autriche
Votes : 20,5% (+7,79% par rapport à 2009)
Députés européens : 4 (+2 par rapport à 2009)

Il y a deux idées fausses qui circulent à propos du FPÖ, ou le Parti de la liberté d’Autriche, et tout le monde semble les partager : les membres de ce parti sont soit des nazis, soit des personnes totalement inoffensives. Ces idées sont un ramassis de conneries qui ont contribué au succès fulgurant du mouvement depuis le début des années 1990. Bien évidemment, les acteurs de ce mouvement sont des nationalistes dont l'élite est constituée d'abrutis incultes qui ont l'air d'avoir passé la campagne électorale à picoler. Mais le mouvement prospère aussi grâce à leurs opposants d'extrême gauche qui sont aussi simples d'esprits qu'eux, et  accusent quiconque leur déplaît d'être nazi. Ces accusations leur donnent l'air stupides. Ils ne font que banaliser le mot « nazi » à force de l'utiliser à tout va. C'est inutile face à la montée des nationalistes, des autrichiens qui se sentent exclus et des véritables nazis ainsi que pour lutter contre le programme du FPÖ qui se résume à dire : « Nous d'abord ». Après tout, le FPÖ est arrivé en troisième position, regroupant un cinquième des votes.

ALLEMAGNE – Alternative pour l'Allemagne
Votes : 7% (Le parti n'existait pas en 2009)
Députés européens : 7

Bien que ce soit la première fois que le parti néo-nazi allemand NPD a réussi à obtenir un siège au Parlement européen, cela ressemble fortement à une victoire bureaucratique. Ils doivent davantage leur siège à l'abolition du plafond de 3% qui était imposé aux partis pour les élections européennes qu'à un gain de popularité. Ils n'ont obtenu qu'1% des votes. Ce n'est pas une bonne nouvelle, mais leur résultat ne pose pas de problème majeur.

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Le succès du nouveau parti eurosceptique, Alternative pour l'Allemagne (Alternative für Deutschland), est plus déconcertant. Le parti a eu de très bons résultats, avec 7% des votes et 7 sièges au Parlement. Il a été créé il y a un an par des universitaires qui préconisent une sortie de l'Allemagne de la zone euro. Il s'est rapidement rapproché d'une populisme de droite à la veille des élections européennes. Le parti semble maintenant attirer de nombreux sceptiques par rapport à l'UE, mais aussi de personnes qui redoutent son influence à l'échelle mondiale, « l'attitude belliciste » de l'OTAN en Ukraine, la « version officielle » de ce qu'il s'est passé le 11-septembre et la famille Rothschild. Aujourd'hui, il est difficile de savoir s'ils auront une réelle influence sur la sphère politique, s'ils disparaîtront ou s'ils se transformeront en une sorte de NPD plus populaire.

Un homme qui se fait habilement passer pour le leader du PVV, Geert Wilders. Photo : via

PAYS-BAS – PARTI POUR LA LIBERTÉ
Votes : 13,2% (-3,8%)
Députés européens : 4 (-1)

Ce qui peut paraître préoccupant pour certains pays européens – à savoir la montée de partis politiques flippants – est devenu une habitude pour les Néerlandais. Depuis une décennie, le Parti pour la liberté (PVV) fait des propositions qui donneraient à n'importe quel être humain des sueurs froides : bannir le Coran, taxer les foulards islamiques, mettre en place un site internet dénonçant les européens de l'est et déporter des millions des musulmans à cause du comportement d'une poignée d'entre eux.

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Même si ces élections européennes ont marqué un léger recul du PVV, le parti enverra 4 députés à Strasbourg (soit un de moins qu'il y a cinq ans) et constitue une des forces centrales de la vie politique du pays. Cela en dit long, surtout après qu'un des députés du Parlement néerlandais a quitté le parti suite aux propos de Geert Wilders, qui a promis à une foule déchaînée de diminuer le nombre de Marocains vivant aux Pays-Bas.

Des rumeurs ont circulé sur la possibilité pour l'Arabie Saoudite de boycotter les entreprises du pays après que Wilders a collé sur sa porte une affiche qui portait une inscription en arabe : « L'Islam est un mensonge, Mahomet est un criminel et le Coran est un poison. » Le résultat médiocre du PVV pourrait éloigner cette menace de boycott, au grand soulagement des hommes d'affaires néerlandais.

Le leader de l'UKIP, Nigel Farage. Photo de Cian Oba-Smith

ROYAUME-UNI – UKIP
Votes : 27,49% (+10,99%)
Députés européens : 24 (+11)

Le Royaume-Uni peut se féliciter de n'avoir accordé aucun siège au Parti national britannique et à son leader Nick Griffin – ouvertement raciste – alors que celui-ci en comptait deux auparavant. Malheureusement, nous devrons supporter pendant cinq ans les 24 députés européens du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni – lequel a doublé le nombre de ses représentants.

Le leader de l'UKIP, Nigel Farage, semble être le seul homme politique digne de confiance selon les électeurs. Ce qui est inquiétant, c'est la capacité de Farage à parler agressivement des immigrés d'une manière socialement acceptée. Son discours a réuni les conservateurs religieux du sud du pays et les ouvriers qui craignent pour leurs emplois au nord. Mais dans une interview récente, le masque de Farage est tombé. Alors qu'on lui demandait quelle était la différence entre avoir un voisin roumain ou un voisin allemand, il a répondu : « Vous savez très bien quelle est la différence. » De nombreux membres de l'UKIP ont été cloués au pilori par la presse pour des attitudes un peu moins subtiles – comme ce candidat de l'UKIP aux tatouages nazis, ou ce responsable qui a déclaré que les gays méritaient peut-être d'être abattus. Mais rien de tout cela n'a empêché les gens de voter pour ce parti qui a remporté une victoire incontestable et va maintenant constituer le centre de gravité de la vie politique britannique.

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La leader du Parti populaire danois Pia Kjærsgaard (à droite). Photo via

DANEMARK – PARTI POPULAIRE DANOIS
Votes : 26,7% (+11,4%)
Députés européens : 4 (+2)

Le Parti populaire danois est arrivé en tête des élections au Danemark, avec près de 27% des suffrages exprimés et quatre représentants à Strasbourg. Sur la présence de musulmans dans le pays, la fondatrice du parti Pia Kjærsgaard a déclaré : « Nous avons une religion dans ce royaume millénaire qu'est le Danemark, et cela doit continuer. L'Islam ne doit pas gagner de terrain, c'est crucial. » Vous vous souvenez des derniers types à avoir évoqué un royaume millénaire ?

ITALIE – LIGUE DU NORD
Votes : 6.2 % (-4 %)
Députés européens: 5 (-4)

La Lega Nord (Ligue du Nord) a vu le jour à la fin des années 1980, et se bat pour l'indépendance du nord de l'Italie vis-à-vis du Sud. Le parti a depuis obtenu régulièrement des sièges au parlement italien et a même participé à plusieurs reprises au gouvernement de coalition de Sivlio Berlusconi. Plusieurs de ses représentants ont été condamnés pour incitation à la haine raciale suite à des campagnes très virulentes à l'égard des immigrés et des minorités. L'ancien maire de Trévise, Giancarlo Gentilini, a exprimé son désir d'un « nettoyage ethnique de toutes les pédales », et a suggéré que tirer à vue sur les immigrants arrivant sur les côtes italiennes seraient une solution au problème de l'immigration. En 2013, Matteo Salvini est devenu le premier secrétaire du parti. Sous sa direction, le parti a abandonné son programme classique axé sur l'indépendance pour se recentrer sur plus de xénophobie. Il s'inspire sans honte de Marine Le Pen, avec qui il devrait probablement conclure une alliance au sein du parlement européen. Mais la Lega Nord a obtenu des résultats décevants à l'issue des dernières élections, perdant 4% des voix et 4 députés par rapport aux dernières élections de 2009. À l'issue du scrutin, Matteo Salvini a déclaré : « On nous disait morts, mais nous sommes toujours là et nous représentons le quatrième parti d'Italie ». La Lega Nord est toujours présente, et compte bien continuer à encourager les pires instincts de la population italienne.

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GRÈCE – AUBE DORÉE
Votes : 9,4 % (+8.6 %)
Députés européens : 3 (+3)

Nous espérions que la condamnation de Nikos Mihaloliakos annonçait la dissolution du parti des néo-nazis. Mais les choses ne se sont pas du tout passées comme ça. L'Aube Dorée s'est imposée comme le troisième parti le plus populaire de Grèce à l'issue du dernier scrutin, ce qui n'est pas rassurant si on tient compte du fait que la police a trouvé des preuves selon lesquelles ces gens se comportent plus comme les membres d'une association de criminels que comme des politiciens.

Ce qui est plus effrayant, c'est que les crimes haineux commis par leurs membres à l'égard d'immigrés, d'homosexuels ou de minorités ethniques n'ont pas suffi à dissuader les Grecs de voter pour eux. Pour une raison inconnue, ils ont l'air de trouver ça cool de voter pour des fascistes qui n'aiment pas vraiment la démocratie, agressent des femmes et se prennent pour des Spartiates.

Jussi Halla-aho

FINLANDE – LE PARTI DES VRAIS FINLANDAIS
Votes : 12, 9% (+3.1 %)
Députés européens : 2 (+1)

Perussuomalaiset (le Parti des Vrais Finlandais) est le troisième parti de Finlande. Un de leurs députés, Jussi Halla-aho, compte parmi les blogueurs politiques les plus influents du pays. Il a dit des trucs comme « C'est dans les gènes des Somaliens de se comporter comme des parasites », et a été condamné pour « agitation raciste ». Ce qu'il a fait pour ça ? Affirmer que l'Islam est une « religion de pédophiles ».

Sur le papier, les Vrais Finlandais sont considérés seulement comme un parti « nationaliste et populiste », mais ils ont tout de même attendu octobre 2013 pour virer le député James Hirvisaari après que lui et son ami Seppo Lehto n'ont pu s'empêcher d'effectuer le salut nazi pendant une session parlementaire – ce dont Seppo s'est par la suite vanté sur Facebook.