Écrire ça libère

Seriez-vous prêt à envoyer un message pour faire libérer un innocent de prison ?

C'est l'idée de la campagne « Écrire, ça libère » que vous pouvez soutenir en quelques clics.
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PHOTO : RYAD KRAMDI / AFP VIA GETTY IMAGES

Depuis 2001, Amnistie internationale mène la campagne « Écrire, ça libère », encourageant ses sympathisants à écrire des messages pourraient mettre fin aux violations des droits humains. Cette année, VICE s’est associé à Amnistie internationale pour mettre en lumière certaines des histoires de celles et ceux qui ont participé à la campagne de cette année, et pour vous encourager à vous impliquer. Vous pouvez en savoir plus et écrire ici ou si vous êtes au Canada !

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Pour de nombreuses personnes, le monde devient un endroit de plus en plus hostile.

Avant même qu'une pandémie meurtrière n'éclate dans presque tous les pays du monde, notre planète connaissait une situation historiquement chaotique. La montée de la haine, des coups d'État, des crises et des mesures de répression, les catastrophes naturelles qui noircissent le ciel de Seattle à Sydney, avec en toile de fond une catastrophe climatique imminente, ont précipité le monde au bord du gouffre.

En d'autres termes, il n'a peut-être jamais été aussi essentiel que les gens défendent leurs droits et agissent contre l'injustice. Face à une telle horreur apparente, nous avons besoin de celles et ceux qui sont prêts à lutter pour la justice. Tout risquer, pour le bien de tous.

Partout sur la planète, ils sont nombreux : des gens ordinaires qui se retrouvent dans des circonstances extraordinaires, obligés de se battre pour leur vie ou celle des autres. Mais, qui sont-ils ? À quoi ressemblent-ils ? Où vivent-ils et que font-ils ?

Il y a Jani Silva, qui a passé sa vie à défendre les ressources naturelles et la biodiversité de l'Amazonie dans sa Colombie natale contre des intérêts économiques et politiques mal intentionnés, pour se retrouver ensuite confrontée à des menaces de mort répétées, à la surveillance et à l'intimidation.

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JANI SILVA. PHOTO © NUBIA ACOSTA

Il y a les étudiants Melike Balkan et Özgür Gür, qui risquent chacun jusqu'à trois ans de prison en Turquie pour avoir organisé une marche pacifique de la fierté LGBTI sur le campus de l'Université technique du Moyen-Orient l'année dernière.

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Il y a aussi Khaled Drareni, un journaliste algérien qui a été condamné à deux ans de prison pour avoir commis un « crime » de journalisme. Il a été arrêté alors qu'il couvrait une manifestation antigouvernementale et s’est vu accusé d'« incitation à un rassemblement non armé » et d'« atteinte à l'intégrité du territoire national ».

Il y a les familles de Popi Qwabe et Bongeka Phungula, qui se battent pour la justice après que ces deux jeunes femmes noires ont été abattues en mai 2017 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Leurs corps ont été retrouvés sur le bord de la route, à des endroits différents. On sait qu’elles avaient interpellé un minicab. Malgré les preuves existantes, leurs proches affirment que la police n'a jamais mené d'enquête sérieuse sur ces meurtres.

Nous pouvons citer également Paing Phyo Min au Myanmar, Germain Rukuki au Burundi et Idris Khattak au Pakistan, tous actuellement en détention pour, respectivement, des crimes comme interpréter un poème critique du régime, défendre les droits humains ou enquêter sur des disparitions forcées.

Enfin, il y a des personnes comme Gustavo Gatica, qui est devenu aveugle à cause de la police alors qu'il participait à une manifestation, ou Nassima al-Sada, une militante des droits des femmes qui est incarcérée en Arabie saoudite pour avoir protesté contre des lois qui restreignent les libertés et les droits des femmes. Des gens comme les trois jeunes garçons connus sous le nom des trois de l'El Hiblu, qui risquent la réclusion à perpétuité à Malte pour s'être opposés à un retour illégal à la torture et aux abus potentiels de la part des milices en Libye.

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POPI QWABE ET BONGEKA PHUNGULA. PHOTO © privé

La liste des injustices et de celles et ceux qui sont prêts à les combattre est interminable. Ce sont ces dix histoires qui, cette année, sont au cœur de la campagne d’Amnesty international « Écrire, ça libère ».

Cette campagne a incité des personnes dans plus de 170 pays et territoires à écrire des lettres, des courriels, des tweets et des pétitions en novembre et décembre de chaque année depuis 19 ans, afin de soutenir les personnes harcelées, menacées et injustement emprisonnées. Rien qu'en 2019, plus de 6,5 millions d'actions ont ainsi été entreprises.

Chaque année, ces millions de messages atterrissent dans les boîtes de réception et sur le pas de la porte de celles et ceux qui ont subi ou ont résisté aux violations des droits humains.

Une seule action peut changer le monde. Mais cette action a besoin du soutien de dizaines, de centaines, de milliers ou de millions de personnes, pour exercer la pression nécessaire, qui ne peut être obtenue que si nous crions tous ensemble.

Cette pression a entraîné de réels changements. Elle a transformé ou sauvé des vies. Des personnes comme Moses Akatugba, 15 ans, (qui a été arrêté par l'armée nigériane et, dit-il, a reçu une balle dans la main, a été frappé à la tête et dans le dos, puis accusé d'avoir volé des téléphones portables) ont été libérées de prison après que des partisans d'Amnesty ont écrit plus de 800 000 lettres aux autorités du pays en 2014.

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La pression exercée par les auteurs de lettres a aussi le potentiel de provoquer un changement significatif pour certains des plus grands combats auxquels l'humanité est confrontée aujourd'hui. Depuis plus de 50 ans, la communauté autochtone de la Première Nation de Grassy Narrows subit les effets de l'empoisonnement au mercure dans le cadre de l'une des pires crises sanitaires au Canada. Après des décennies de plaidoyer par la communauté, et plus de 400 000 actions en solidarité avec Grassy Narrows lors de l'opération « Écrire, ça libère » l'année dernière, un accord de 19,5 millions de dollars canadiens pour la construction d’un centre de traitement du mercure a finalement été signé le 2 avril 2020.

La campagne, qui encourage également les gens à envoyer des lettres et des messages de soutien aux personnes qui se battent ou sont persécutées, peut apporter de l'espoir à celles qui vivent les moments les plus sombres de leur vie.

En 2018, j'ai fait partie des quinze personnes qui ont été condamnées pour des infractions liées au terrorisme à la suite d'une action visant à empêcher un vol d'expulsion au départ de l'aéroport de Stansted. À la suite de la condamnation, l'avenir s'annonçait sombre, car nous envisagions une éventuelle peine de prison à perpétuité. Les partisans d'Amnesty au Royaume-Uni ont écrit par milliers. Ces lettres ont joué un rôle essentiel pour que nous n'allions pas en prison. Les messages de soutien et de solidarité que nous avons reçus, quelque 11 000 au total, signifiaient tout pour nous. Ils nous ont rappelé que nous n'étions pas seuls à un moment où nous en avions vraiment besoin.

Alors, qui sont ces gens qui combattent l'injustice ? Ce sont ceux que j'ai mentionnés ici, et les milliers d'autres que je n'ai pas cités. Cependant, comme je l'ai vu de mes propres yeux, ce sont aussi des personnes comme vous et vos proches. Vous avez tous le pouvoir de faire entendre votre voix dans un certain nombre de luttes mondiales contre l'injustice : en écrivant ce qui peut sembler une simple lettre, vous êtes potentiellement en train de changer ou de sauver la vie de quelqu'un.

Quand le monde a sombré dans l'obscurité, ce sont des gens comme vous qui ont le pouvoir de l'éclairer à nouveau. En décembre, faites entendre votre voix. Participez à la campagne « Écrire, ça libère » et contribuez à rendre la planète un peu plus lumineuse.

Cliquez ici pour participer à Écrire, ça libère ou ici si vous êtes au Canada. Un simple geste de votre part pourrait changer la vie de quelqu'un.

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