Sur le terrain quand de nombreux immeubles de Mexico se sont effondrés
Photo by Hans-Maximo Musielik

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Sur le terrain quand de nombreux immeubles de Mexico se sont effondrés

Beaucoup des survivants du tremblement de terre de mardi n’ont trouvé que des ruines où se trouvaient leur maison et leur lieu de travail.

Les secouristes se sont rassemblés au sommet d'une montagne de gravats qui, quelques minutes plus tôt, constituaient un immeuble résidentiel de sept étages dans Condesa, un quartier branché de Mexico. De nombreux résidents attendaient en files, prêts à aider à dégager les décombres.

Une femme nommée Paola est arrivée en courant. Le désespoir d'une personne qui vient de tout perdre se lisait sur son visage. Son appartement situé à l'angle de l'avenue Amsterdam et de la rue Laredo s'est écroulé au cours du tremblement de terre de 7,1 sur l'échelle de Richter qui a secoué la région mardi, faisant plus de 200 morts.

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Un immeuble de quatre étages s'est effondré à l'angle des rues San Luis Potosí et Medellín dans le quartier de Roma North. Photo : Hans-Maximo Musielik

À un peu plus de 11 heures, Paola et des centaines d'autres résidents avaient participé à l'exercice de tremblement de terre numéro 32, car c'est le 32e exercice annuel depuis le terrible tremblement de terre du 19 septembre 1985. C'est maintenant une activité si enracinée dans la culture mexicaine qu'elle est devenue une sorte de tradition nationale. Mais l'inconcevable, une catastrophe réelle, est survenu à peine deux heures plus tard, comme une cruelle plaisanterie de l'univers.

Depuis les gratte-ciel, on pouvait voir des dizaines d'immeubles être réduits en poussière en quelques secondes.

Des médecins légistes examinent le corps d'un homme qui a été sorti des décombres au coin des rues San Luis Potosí et Medellín. Photo : Hans-Maximo Musielik

À l'immeuble de Paola, les secouristes disent qu'il y a des gens coincés à l'intérieur, peut-être des adultes qui n'ont pas pu sortir à temps. Au début, ceux qui secouraient les gens, c'étaient les voisins, les employés de la construction et le personnel de bureau des alentours. Le matériel pour les aider est arrivé à une vitesse surprenante : eau, pansements, seringues, nourriture et même des planches à repasser — pour servir de civières — arrivaient de partout.

Condesa est un secteur prisé de la ville, connu pour ses parcs et sa vie nocturne animée. Mais après le tremblement de terre, un silence sinistre régnait avec une terrible odeur de gaz à cause des nombreuses fuites. Le quartier paraissait avoir été bombardé. Au moins trois autres immeubles de sept étages semblaient à risque de s'écrouler.

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Photo: Daniel Melchor.

Les alarmes municipales de tremblement de terre, un système dont s'est vantée abondamment les autorités locales au cours des dernières années, a fonctionné comme il se doit au cours de l'exercice de l'avant-midi. Quelques secondes après que la secousse a réellement commencé en après-midi, les alarmes ont retenti de nouveau; mais il était trop tard.

Lauro Cantú était sur le point de quitter son bureau pour le dîner quand il a senti le tremblement de terre. Il s'est dirigé vers chez lui, dix coins de rue plus loin, sans voir un seul immeuble démoli, sauf celui où il habitait, dans le quartier Del Valle.

« Je suis célibataire, je vis seul et je viens de perdre tout ce que j'avais, dit-il. J'espère que le gouvernement m'aidera. J'ai voulu entrer et récupérer des choses de chez moi, quoi que ce soit, mais les portes ne s'ouvraient plus. »

Des ambulanciers volontaires transportent une femme après qu'elle a été secourue d'un immeuble effondré. Photo : Hans-Maximo Musielik

L'immeuble de six étages de Cantú s'est écroulé, écrasé subitement comme si on avait déposé un poids insupportable sur son toit. De l'extérieur, on peut apercevoir des objets et des meubles des occupants : une chaise, des téléviseurs, des armoires, ce qu'ils ont mis une vie à acquérir, et perdus en quelques minutes.

Dans le sud de la ville, à Tlalpan, un secteur où se trouve un grand nombre d'écoles, encore plus d'immeubles se sont écroulés. À l'école Enrique Rebsamen, les enfants étaient en classe quand le tremblement de terre a commencé. Les parents sont vite accourus près des décombres et cherchaient désespérément leurs enfants. Beaucoup ont été secourus, mais pas tous. Une vingtaine d'enfants et plusieurs professeurs ont perdu la vie et une douzaine manquent à l'appel.

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Un secteur dévasté de Mexico survolé par un hélicoptère. Photo : Hans-Maximo Musielik

Monterrey Technological, une université du même quartier, a aussi été lourdement endommagé. À une heure à laquelle elle est d'ordinaire bondée, le plancher s'est mis à bouger et les ponts qui relient les facultés se sont écroulés.

« J'étais en réunion quand le tremblement de terre a commencé, raconte Lourdes, une professeure. J'ai dit : "Ça vibre", et personne ne m'a crue parce que nous venions de rentrer de l'exercice de tremblement de terre. Quand ils ont commencé à le sentir, un professeur a essayé de courir et s'est cassé une jambe. »

Au moment de la rédaction de cet article, des articles mentionnent qu'au moins cinq personnes ont perdu la vie à cette université et les noms de dizaines de personnes qui manquent à l'appel circulent dans les réseaux sociaux.

Un volontaire visiblement épuisé, parmi les centaines d'hommes et de femmes qui formaient une chaîne humaine pour retirer des débris. Photo : Hans-Maximo Musielik

Juste après le tremblement de terre, les rues de la ville étaient remplies de gens qui tentaient de s'éloigner des édifices par peur que les vitres éclatent. Certains étaient déterminés à aider leurs voisins alors que d'autres marchaient sans but. Beaucoup avaient sans doute la même question à l'esprit : « Est-ce que ça se produit exactement le même jour que le tremblement de terre de 85? »

À la suite de l'évacuation de l'hôpital sur Álvaro Obregón, une équipe médicale s'occupe de patients. Photo : Hans-Maximo Musielik

Une équipe médicale improvise après l'évacuation des patients de l'hôpital. Photo : Hans-Maximo Musielik

Comme des volontaires pensent avoir trouvé quelqu'un, d'autres font passer un lit d'hôpital à roulettes. En dépit de leurs efforts, c'était le chaos quand les opérations de secours ont débuté. Photo : Hans-Maximo Musielik

Des volontaires fouillent une voiture ensevelie au cas où une victime s'y trouverait. Comme l'immeuble à proximité s'est effondré 30 minutes après le tremblement de terre, beaucoup ont pu en sortir à temps. Photo : Hans-Maximo Musielik