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Drogue

Le « Prince du pot » essaie, sans succès, de se faire arrêter à Montréal

Marc Emery souhaitait se faire arrêter pour la vente illégale de produits à l’effigie de feuilles de cannabis.
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Photo par Simon Coutu

Il y a près d’un mois, le 17 octobre dernier, le Canada devenait la première nation du G7 à légaliser l’utilisation récréative du cannabis. Bien entendu, Marc Emery, le personnage le plus coloré et controversé de la communauté canadienne d’activisme prolégalisation, n’allait pas célébrer ce moment historique en silence. Le propriétaire de Cannabis Culture, une entreprise de dispensaires avec des succursales un peu partout au pays, s’oppose au modèle de légalisation mis en place par le gouvernement fédéral et les différents paliers gouvernementaux provinciaux.

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M. Emery est très vocal par rapport à son opposition au projet de loi 157, qui encadre la réglementation sur le cannabis et sa vente au Québec. Cette loi stipule que « l’exploitant d’un commerce ou un producteur de cannabis ne peut vendre, donner ou échanger un objet qui n’est pas du cannabis si un nom, un logo, un signe distinctif, un dessin, une image ou un slogan qui est associé directement au cannabis, à une marque de cannabis, à la Société québécoise du cannabis ou à un producteur de cannabis figure sur cet objet. »

Cela signifie que tout objet portant une image ou la forme d’une feuille de cannabis, un symbole fort et important pour le mouvement, est interdit à la vente. Dimanche dernier, vers midi, Emery a installé une table devant la succursale de la SQDC du centre-ville de Montréal pour y vendre une panoplie d’objets interdits. Le militant offrait des chandails, des briquets, des autocollants et même des moules à biscuits. Son but était de se faire arrêter afin de contester cette loi, qu'il juge comme étant anticonstitutionnelle.

« Le gouvernement tente d’usurper notre culture. Ils la prennent et la monopolisent, et après ils interdisent nos références culturelles », a-t-il affirmé en entrevue avec The Montreal Gazette.

Pendant plus de deux heures, celui qu’on surnomme le « Prince du pot » a tenté de vendre au rabais ses produits aux clients qui attendaient devant la SQDC. Il a rapporté les avoir achetés à des magasins d’accessoires de cannabis locaux qui ont dû retirer la marchandise de leurs étagères lorsque la loi a été adoptée. Toujours selon le projet de loi 157, « un commerce qui contrevient aux dispositions […] commet une infraction et est passible d’une amende de 2 500 $ à 62 500 $. »

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Malheureusement pour M. Emery, il n’a pas été arrêté pour la vente de ses produits. Il a toutefois été interpellé par des policiers aux alentours de 14 h 30, car il contrevenait à une loi municipale qui stipule qu’il est interdit de vendre des produits dans la rue sans permis. Lorsqu’il a expliqué aux policiers qu’il aimerait être arrêté pour la vente de ses produits illégaux, ils lui auraient dit qu’ils n’étaient pas encore préparés à appliquer cette loi. Ils ont ajouté qu’ils confisqueraient sa marchandise pour infraction à la loi municipale. Emery a plié bagage et aurait quitté les lieux. « Je devrai trouver une nouvelle stratégie où la loi municipale ne me fera pas obstacle », aurait-il affirmé selon la Gazette.

Emery a été arrêté à Montréal à la fin 2016 pour avoir ouvert illégalement six succursales de Cannabis Culture dans la ville. Pendant un peu moins de 24 h, il a vendu du cannabis à des clients enthousiastes, alors que la vente de cette drogue était encore illégale. Il a plaidé coupable à ses accusations et a été condamné à payer 6 500 $ d’amendes.

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