Au Brésil, on joue au football avec des flashballs

Pour quiconque n'habite pas au Brésil, les manifestations en marge de la Coupe des Confédérations ont de quoi déconcerter. Tout ce qu'on nous raconte sur cet endroit se résume à quelques anecdotes sur Pelé ou sur Neymar. Pourtant, des Brésiliens invitent la FIFA à se carrer sa Coupe du Monde dans le cul.

Dimanche soir, l'équipe nationale de football du Brésil a explosé l'Espagne (3 – 0) en finale de la Coupe des Confédérations, à Rio de Janeiro. Des milliers de personnes se sont réunies dans les rues autour du stade où se jouait la finale pour manifester leur mécontentement face à ce qu'ils considèrent comme des priorités erronées de la part du gouvernement du pays : financer des événements sportifs internationaux comme la Coupe du Monde et les Jeux Olympiques au lieu d'investir dans la santé et le développement humain.

Dimanche, le quartier de Tijuca, au nord de Rio de Janeiro, était sécurisé par 6000 agents de la police routière, de l'armée fédérale et de la police nationale. Un « périmètre FIFA » a même été établi dans un rayon de 3 kilomètres autour du stade. Seules les personnes munies d'un ticket pour le match étaient habilitées à pénétrer dans ce périmètre, et les riverains ne pouvaient rentrer chez eux qu'après avoir prouvé qu'ils habitaient bien là.

Les manifestants présents dans le périmètre de sécurité portaient des tee-shirts noirs, des masques à gaz et des vêtements sur le visage. À mesure que l'heure du match approchait, la foule s'amassait devant les barricades. Quelques personnes se sont assises face à la police et, comme on pouvait s'y attendre, dès que les arbitres ont sifflé le coup d'envoi, les lacrymogènes et les balles en caoutchouc ont commencé à pleuvoir. J'ai reçu un coup au mollet et je n'ai pas pu suivre la cadence de la foule qui se retirait, du coup, je me suis retrouvé à distribuer des coups de pied aux grenades et à lancer des cailloux et des cocktails Molotov. La police a rapidement dispersé la foule et les rues ont retrouvé leur calme.

Le Brésil a gagné sur le terrain et la police l'a emporté dans la rue face aux manifestants, mais comme chacun sait, la Coupe des Confédérations n'est qu'un échauffement, une mise en jambes, avant le véritable événement.

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