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Wikileaks bâtit une "armée" pour lutter contre la "désinformation" sur Twitter

La Task Force sera chargée de vérifier les faits et de répondre à la "désinformation" concernant Wikileaks sur Twitter.

Wikileaks est en train de former une soi-disant "Task Force" constituée de volontaires et destinée à lutter contre les critiques et à corriger les erreurs factuelles prononcées par ceux qui s'attaquent au site, comme l'a annoncé l'organisation lors d'une conférence de presse mardi à Berlin.

"Il va nous falloir une véritable armée", a déclaré au cours de la conférence Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, qui s'exprimait en vidéo depuis Londres. La conférence intervient dans un contexte tendu puisque Wikileaks s'apprête à publier de nouvelles révélations dans le cadre de l'élection présidentielle américaine.

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Si la majorité de la conférence a été consacrée aux révélations passées de l'organisation, il a également question des critiques intenses dont Wikileaks a récemment été la cible, surtout depuis la publication des e-mails du Comité national démocrate (DNC), et l'accusation (fausse) d'avoir divulgué les informations personnelles de citoyens ordinaires dans le cadre d'autres révélations.

"Il ne s'agit évidemment pas d'une armée au sens propre, mais nous allons tout de même avoir besoin d'une armée pour nous défendre contre l'immense pression que nous allons subir, a ajouté Assange. Nous nous sommes lancés dans un nouveau projet ; recruter des gens partout dans le monde pour défendre nos publications."

Cette "nécessaire défense de Wikileaks" passera donc par la fameuse Task Force, qui vient de créer un compte Twitter et un hashtag spécifique, #defendWL.

La bio du compte Twitter de la Task Force est la suivante : "Compte officiel de soutien à Wikileaks. Nous vérifions les faits, et nous répondons à la désinformation sur Wikileaks. Rejoignez la Task Force !"

Il est amusant de noter que parmi les tout premiers abonnés du compte, on trouve Guccifer 2.0, le hacker qui affirme avoir transmis les données du Comité national démocrate (DNC) à Wikileaks, et que de nombreux experts considèrent comme un membre d'une opération orchestrée par la Russie.

Au cours de la conférence de presse, Assange a également évoqué un autre compte Twitter créé récemment, et baptisé Wikileaks Community.

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"Soutenez Wikileaks. Aidez-nous à diffuser les révélations de Wikileaks ou rejoignez la Task Force", dit simplement la description du compte.

Quels genres de comportements seront tolérés, ou encouragés, par Wikileaks ?

Assange assure qu'il en dira plus sur la Task Force au cours des prochaines semaines, et que des instructions claires seront données aux volontaires concernant la façon de promouvoir les publications de Wikileaks et de lutter contre la censure.

Ceci étant dit, on ne sait pas exactement ce que fera la Task Force : les volontaires seront-ils chargés de répondre par tweets interposés à ceux qui auront publié des articles supposément inexacts à propos de Wikileaks, ou seront-ils libres de choisir leurs propres cibles ? Quels genres de comportements seront tolérés, ou encouragés, par Wikileaks ? Jusqu'où pourront aller ces volontaires ?

Ces questions sont particulièrement importantes au moment où Twitter cherche à lutter plus efficacement contre le harcèlement sur son réseau.

À première vue, cette Task Force pourrit nuire à l'image de Wikileaks : recruter des gens pour riposter sur Twitter pourrait se retourner contre eux, et la rhétorique autour du thème de "l'armée" n'aide pas vraiment.

La plupart des critiques adressées à Wikileaks tournent autour de l'idée selon laquelle l'organisation tente délibérément (ou imprudemment) d'influencer l'élection américaine, en particulier grâce au timing des révélations des données du DNC.

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Les commentateurs ont également fustigé Wikileaks pour avoir publié les données personnelles d'un grand nombre de femmes turques. Wikileaks n'a toutefois pas publié directement ces documents, ce qu'Assange n'a pas manqué de rappeler aux journalistes au cours de la conférence de presse.

Et d'ailleurs, une bonne partie de la conférence de mardi visait à réfuter "des contre-vérités" concernant Wikileaks.

"Wikileaks est-il un 'agent' d'un gouvernement, par exemple de la Russie ? Non", pouvait-on lire sur un livret distribué aux journalistes.

"Wikileaks souhaite-t-il jouer un rôle partisan dans l'élection américaine ? Non", pouvait-on ensuite lire.

Lors de son discours, Assange a indiqué que les publications futures concerneraient trois "organisations très puissantes" différentes, dans trois Etats américains différents.