FYI.

This story is over 5 years old.

Crime

« Le dernier roi de Rome » : un gangster néo-fasciste borgne au coeur du procès de la mafia romaine

Massimo Carminati, est accusé d’avoir dirigé une organisation criminelle qui a détourné des millions d’euros provenant de contrats de la ville. 45 autres membres présumés de l’organisation sont jugés.
Photo via MEDICI/AP

Le procès de 46 membres présumés de la mafia a démarré à Rome, ouvrant ainsi le nouveau chapitre de la saga d'une enquête longue de plusieurs années, qui a déjà exposé des politiciens, des hommes d'affaires et d'autres responsables qui seraient impliqués dans le détournement de millions d'euros sur des contrats passés par la mairie.

Parmi les prévenus se trouve un ancien gangster néo-fasciste qui n'a plus qu'un seul oeil, qui est membre d'un célèbre gang d'extrême droite de Rome, le Magliana Gang. Les enquêteurs disent que Massimo Carminati, qui serait surnommé « le dernier roi de Rome », et son acolyte Salvatore Buzzi, un criminel condamné, étaient les chefs de ce réseau de malfrats. Selon les procureurs, ce réseau s'étendait bien au-delà des zones d'extorsion traditionnelles de la mafia, en s'introduisant dans des activités ancrées dans un système de corruption, incluant des appels d'offres publics allant de la création de centres de réfugiés à la collecte des déchets.

Publicité

Les deux hommes nient les faits qui leur sont reprochés, dont une connexion avec une quelconque mafia. Ils assisteront au procès via un système de vidéo, depuis les prisons de haute sécurité où ils sont détenus. Le procès devrait durer jusqu'à juillet 2016.

« Dans cette histoire, la chose qui a vraiment embêté Carminati, c'est le fait que son nom ait été associé avec les mots mafia et drogue. Il n'a rien à voir avec la mafia », a déclaré son avocat Giosue Naso à des journalistes devant le tribunal.

Durant l'enquête, les procureurs ont obtenu près de 36 000 heures d'écoutes sur lesquelles ils ont monté leur dossier, selon les médias italiens. Les enquêteurs ont également tourné des vidéos qui montrent les accusés recevant des pots-de-vin et discutant de la manière dont ils manipulaient le système.

Lors d'un premier procès en procédure accélérée qui s'est terminé jeudi, lié à ce scandale, quatre prévenus ont été reconnus coupables et condamnés à des peines de prison allant de quatre à cinq ans. Le juge a reconnu que le mécanisme utilisé constituait un véritable réseau de crime organisé.

La police dit que le réseau opérait comme le clan d'une mafia, mais indépendamment des mafias italiennes établies dans le sud de l'Italie, comme Cosa Nostra en Sicile, 'Ndrangheta dans la région de Calabre, et Camorra à Naples.

Les procureurs pensent que les truands ont prospéré à Rome après l'élection en 2008 du maire de droite Gianni Alemanno, qui fait l'objet d'une enquête pour corruption, mais qui n'est accusé d'aucun crime en lien avec la mafia. Il n'est aucunement cité dans ce procès.

Le successeur d'Alemanno, l'homme politique de centre-gauche Ignazio Marino, n'est pas impliqué dans l'affaire, mais a été forcé de démissionner la semaine dernière après un scandale de dépenses, là non plus sans lien avec le procès.

Suivez VICE News sur Twitter : @VICENewsFR