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Sports

Pourquoi la victoire de Golden State est aussi belle que prévisible

Les Warriors ont marché sur la NBA aussi bien lors de la saison régulière que lors des play-offs. Un triomphe sportif qui ne fait que respecter la logique économique.

Une saison passée à marcher sur ses adversaires et des play-offs survolés avec 16 victoires en 17 rencontres : c'est le bilan hallucinant des Golden State Warriors, qui ont repris lundi leur titre NBA des mains des Cavaliers de Cleveland, vainqueurs en 2016 mais incapables de rivaliser cette saison, au prix d'une quatrième victoire dans la série, 129-120. Il n'y a pas eu vraiment match entre la franchise californienne et les coéquipiers de LeBron James, battus 4-1. Un succès annoncé qui n'enlève rien à l'émotion des joueurs présents sur le parquet, au premier rang desquels figure Kevin Durant, grand artisan de la victoire finale, qui a fêté sa bague avec sa mère.

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Il n'est même pas question de contester la supériorité de cette équipe de Golden State, pétrie de talent, mais simplement de la remettre en perspective, de montrer qu'en NBA plus qu'ailleurs, le succès sportif s'inscrit dans une logique économique que tous les acteurs du meilleur championnat au monde, entraîneurs comme joueurs, ont intégré et accepté. La preuve la plus éclatante de ce consensus restant la réaction de King James alors que les Cavaliers venaient d'encaisser une troisième défaite de rang lors de cette finale et se trouvaient au pied du mur : « Je trouve qu'avoir une équipe comme Golden State est génial, c'est génial pour la NBA, il n'y a qu'à regarder les audiences TV, l'argent qui est généré, les supporters qui se passionnent pour notre championnat, pourquoi dirais-je que c'est injuste ? C'est le sport, si une équipe a le possibilité d'avoir les meilleurs joueurs possibles, elle doit le faire. Si jamais je deviens propriétaire d'une équipe, j'essaierai de recruter tout le monde. »

Et c'est bien ce qu'a fait Golden State, en s'attachant les services de Steph Curry, Kevin Durant, Klay Thompson, Draymond Green ou encore Andre Iguodala. La franchise californienne dispose d'une puissance de feu inégalée, que Steve Kerr a parfaitement su intégrer au sein d'un jeu collectif huilé. Avec des équipes de plus en plus compétitives, la NBA offre un spectacle toujours plus bankable, preuve en est la signature du dernier contrat entre la ligue et les diffuseurs, qui rapporte 2,1 milliards d'euros chaque saison, et qui permet aux clubs de reverser des salaires de plus en plus mirobolants aux joueurs. Une dynamique exponentielle, qui a mené certaines franchises à signer des contrats records avec leurs meilleurs joueurs, comme les Raptors qui ont offert 123 millions d'euros à DeMar DeRozan pour les cinq prochaines années.

A l'instar de ce qui se passe dans le foot européen avec ses plus beaux fleurons (Real Madrid, Barcelone, Juventus, Bayern et les clubs anglais) et tous les autres sports florissants économiquement, cette puissance de feu permet aux meilleures équipes d'accélérer saison après saison la concentration des talents sportifs. Et d'inexorablement creuser l'écart entre les meilleurs clubs ou franchises et les autres, malgré l'instauration du système de draft. Mais comme tout blockbuster américain aux ressorts narratifs bien huilés, la NBA doit continuer à tenir les foules en haleine. Et elle peut encore compter quelques saisons au moins sur Steph Curry et ses coéquipiers pour les faire rêver.