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LE NUMÉRO « LE MONDE VOUS HAIT »

Une drogue à la hauteur de l'austérité

Debout dans les quartiers généraux de la police d’Athènes, au beau milieu d’un entretien avec le directeur des stups, j’ai réalisé que j’avais un paquet d’un produit à base de méthamphétamine dans la poche.

Une rencontre avec un anarchiste à Exarchia, un quartier d'Athènes. Photos : Henry Langston.

Debout dans les quartiers généraux de la police d’Athènes, au beau milieu d’un entretien avec le directeur des stups, j’ai réalisé que j’avais un paquet d’un produit à base de méthamphétamine dans la poche. J’avais acheté cette dope la veille à un sans-abri grec et j’avais oublié de la jeter. Après l’entretien, je suis sorti fumer une cigarette, et là, plusieurs agents de police ont remarqué l’équipe de tournage qui m’accompagnait. Quelques instants plus tard, les flics nous traînaient dans une salle de détention. Le petit paquet de drogue était toujours au fond de ma poche. Après avoir passé quelques coups de fil et nous avoir longuement dévisagés, leur regard noir s’est dirigé vers la porte. Ils devaient finalement nous relâcher, à contrecœur – et pour mon plus grand bonheur, sans m’avoir fouillé. En sortant, j’ai balancé le petit paquet dans la première poubelle que j’ai croisée. Ces derniers mois, plusieurs commissariats de police du pays ont été victimes d’attentats à la bombe, c’est pourquoi les flics ont des raisons d’être nerveux, surtout lorsqu’on les filme. Au cours de notre première soirée dans la capitale grecque, un autre groupe de policiers nous avait approchés ; lorsqu’ils ont aperçu notre équipe de tournage en bas de la rue, ils nous ont demandé nos papiers. Après avoir supprimé les images qu’on avait tournées, ils nous ont enfermés quatre heures, le temps qu’on réussisse à se faire apporter nos passeports au commis­sariat. En ce moment, la Grèce nage en pleine parano. La police, des fascistes, des anarchistes, des revendeurs de toute sorte et des camés se disputent le territoire ; évidemment, personne ne fait confiance à personne. Le soir précédant notre visite pour le moins tendue au QG de la police d’Athènes, j’avais été abordé par un groupe de personnes sans domicile. L’un des mecs fumait une came qui puait horriblement ; on aurait dit une pipe à méthamphétamine élaborée à partir d’une ampoule. Même si je ne parle pas un mot de grec, je suis parvenu à lui faire comprendre que je cherchais à acheter un peu de cette drogue qu’on appelle communément sisa. Le gars à la pipe est parti avec mon billet de 5 euros et l’instant d’après, un vieil homme attrapait mon bras en gueulant : « Non, non, pas prendre ! Très mauvais. » Je ne comptais pas en fumer, mais j’étais d’autant plus curieux ; cette nouvelle drogue grecque avait l’air encore plus abominable que je l’imaginais. En 2012, Charalampos Poulopoulos, directeur de la KETHEA, une organisation gouvernementale qui aide les victimes de la drogue, publiait une étude intitulée « Crise économique en Grèce : dangers et défis de la politique et des stratégies antidrogue » dans le magazine Drug and Alcohol Today. Dans cette étude, il détaillait les conséquences de la catastrophe économique grecque en s’appuyant sur la consommation de drogue, de plus en plus importante dans le pays, et affirmait que « les taux de consommation de drogue et d’alcool, ainsi que les pathologies et autres problèmes mentaux en découlant devraient continuer d’augmenter aussi longtemps que durera la récession ». Ce rapport mettait des chiffres sur le spectacle qu’offrent certaines rues d’Athènes à l’heure actuelle : la pauvreté qui touche tout le pays – et qui ne cesse de s’aggraver – a pour conséquence une instabilité qui amène avec elle son lot de désespoir, de problèmes de santé et d’automédication : les drogues de rue. Charalampos note qu’« au cours des deux dernières années, les consommateurs sont devenus de plus en plus autodestructeurs. C’est particulièrement le cas dans la région d’Athènes où les effets de la crise économique sont les plus flagrants. » D’après lui, c’est à cette époque que la sisa est arrivée sur le marché. La méthamphétamine est l’un des composants de base de la sisa. Certains toxicomanes racontent qu’elle peut être coupée avec de l’acide de batterie, de l’huile de moteur, du shampooing et du sel de cuisine. « Il n’y a aucune donnée officielle à ce propos, m’a dit Charalampos. Le laboratoire général d’analyses de l’État n’a, pour l’instant, pas obtenu assez d’échantillons pour arriver à des conclusions. » Quoiqu’on y trouve, la sisa est, à de nombreux égards, l’exemple type de la drogue engendrée par l’austérité. La quasi-totalité des consommateurs vit sous le seuil de pauvreté, et la plupart sont sans abri. Tous sont des citadins frappés de plein fouet par les conséquences physiques et psychologiques qu’implique la vie dans un pays en proie à un cataclysme économique absolu. Dans un territoire si ruiné que, le soir de Noël, certaines familles de la classe moyenne supérieure ont dîné sans chauffage pour pouvoir se payer leur dinde, la plupart des stupéfiants sont devenus inabordables à leurs consommateurs. Ceux-ci, ne pouvant plus s’offrir d’héro, de crack ou de meth, se sont tournés vers la sisa, et pour cause : un shoot coûte, en général, deux euros. Comme souvent avec les drogues cheap, la sisa possède son lot d’effets secondaires indésirables. D’après Charalampos, parmi ceux-ci, on trouverait « des risques d’insomnie, des hallucinations, de potentiels infarctus et une irritabilité constante ». Il ajoute que, bien que les effets de cette drogue soient souvent comparés à ceux de la coke, elle agit plus rapidement et les effets durent deux fois plus longtemps. « C’est la vraie drogue de rue. Elle est produite dans des laboratoires clandestins, la plupart installés dans les maisons alentour. » Après le krokodil, ce cocktail d’opiacés venu de Sibérie qui vous bouffe la peau, le nouvel intérêt des Sud-Africains pour cette dope à base de médicaments anti-VIH, et la folie des sels de bain aux États-Unis, la sisa est le dernier exemple d’une tendance mondiale : les drogues de synthèse produites en masse. Ces moyens de défonce DIY étant peu coûteux, il n’est pas étonnant que la sisa ait été si bien accueillie dans une Grèce ravagée par la pauvreté.

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La rue Kapodistriou, une longue artère du centre d'Athènes, où se rassemblent les consommateurs de sisa.

Le jour de notre arrivée à Athènes, nous avons approché un type à Exarchia. Ce quartier, foyer de l’extrême gauche grecque, est aujourd’hui connu pour rameuter une importante population toxicomane. Le type en question avait les yeux en l’air, le regard mauvais ; il jurait et criait. Je pensais qu’il s’en prenait à Dieu, mais il s’est avéré que le type râlait à cause d’un feu de signalisation défaillant. Les voitures passaient devant lui dans un flot ininterrompu, leurs conducteurs ne lui laissant pas la moindre chance de quémander à la fenêtre de leurs voitures. Le type était inconsolable, il passait de la rage aux larmes. Quand je lui ai ramené un jus d’orange, il s’est détendu, m’a dit qu’il s’appelait Konstantinos et s’est mis à me parler de la sisa. « La cocaïne du pauvre ! C’est la cocaïne du pauvre ! » m’a-t-il crié. Il m’a dit que, parmi les gens qu’il connaissait, ceux qui en fumaient trop perdaient leurs membres. « Et si t’en fumes six mois, t’es mort. » Il a aussi affirmé ne pas être consommateur, mais le jour suivant, je suis retombé sur lui et il m’a invité à le suivre. Il s’est accroupi derrière une voiture et a fumé une pipe chargée de sisa. Il devait être 3 heures de l’après-midi. La sisa est devenue une sorte de légende urbaine à Athènes. Tout le monde sait que ça existe mais personne ne sait exactement ce que c’est. Les seules personnes qui savent vraiment quelque chose, ce sont les consommateurs, les flics qui leur tombent dessus et les dealers. Le reste de la population est trop occupé à essayer d’ignorer le taux de chômage de 58 % chez les moins de 30 ans, la montée des extrêmes – droite et gauche – un système judiciaire de moins en moins efficace, une classe politique qui ne sert plus qu’à vendre les îles du pays et les appels de l’Union européenne à prendre des mesures d’austérité dont nul ne sait si elles produiront les effets escomptés. Dans ce climat, les études sur la sisa ne sont pas légion dans les médias grecs. « Nous avons découvert la sisa dans un papier du Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies » nous racontait Dani Vergou, rédactrice de la rubrique santé de l’hebdomadaire Efsyn. Pour elle, la sisa demeurait un mystère. Elle avait entendu des rumeurs, mais elle m’a certifié « qu’on ne compte que peu de recherches sur le sujet de la part des autorités grecques ou du ministère de la Santé. Ça a juste l’air dangereux. » Pourtant, dans les rues, les gens savent tout de cette drogue. Rue Kapodistriou, l’un des coins favoris des junkies de la capitale, j’ai rencontré Kostas, Stathis et Panagiotis, des toxicomanes SDF de longue date qui ont tous trois tenté de se débarrasser de leur addiction à la sisa, sans succès. Stathis, la quarantaine, nous raconte : « Il y a trois façons de prendre de la sisa. Avec une pipe, une seringue, ou un bout d’un papier d’alu ; j’ai aussi vu des gens la sniffer. Mais laisse-moi te dire un truc : celui qui se pique n’en a plus pour longtemps. Ça détruit tous les organes vitaux de l’intérieur. » J’ai demandé à Stathis s’il connaissait des gens qui étaient morts à cause de la sisa. « Beaucoup de gens. Trop. Pour certains, j’ai vu leurs entrailles pourrir… Ça peut te faire attraper tous types de maladies. Ça peut attaquer ton foie, ton cœur, tes reins… Partout. »

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Une dose de sisa qu'on a acheté pour 5 euros. On est presque sûrs de s'être fait avoir. 

Tous trois parlaient de la sisa d’un air sinistre. Panagiotis nous racontait : « La première fois que j’en ai pris, ça m’a vraiment fait peur. Je n’ai pas du tout aimé. Ça m’a tendu et je ne me suis pas senti bien. » Kostas a ajouté : « Ça te fait fondre. Ça attaque ton système nerveux. Ça fait apparaître des plaies sur le corps, et ces plaies ne guérissent pas, elles ne se referment jamais. Ça commence par un bouton, et au lieu de guérir, ça grossit. Du coup, le visage des toxicos est couvert de crevasses. » Et Panagiotis d’ajouter, d’un air désolé : « Tu vois des mecs qui ont entre 50 et 60 ans accros à la sisa. Des hommes, des femmes. Partout à Athènes : dans les allées, les places, ils sont là, toute la journée en train de fumer et de chercher leur sisa. On n’entend plus parler d’héroïne, d’herbe ou de cachetons. La sisa ne coûte rien… À mon avis, la sisa est la drogue qui va détruire la Grèce. » Par la suite, les trois compères nous ont conduits au Off Club, un centre de jour pour les accros à la drogue. Là, les travailleurs sociaux nous ont donné des bandes dessinées préventives à propos des dangers de la sisa. Le club est situé à l’extrémité de la place Exarchia, un endroit où se mêlent cafés, bars, gangs, adolescents, immigrés illégaux et autres marginaux. Près de cette place, on trouve aussi l’énorme bâtiment qui abrite l’École polytechnique d’Athènes, l’une des plus prestigieuses universités du pays, dans laquelle des militaires avaient envoyé des tanks en 1973 afin de contrer une révolte étudiante. Cette intervention s’était soldée par la mort de 24 personnes. La police ne vient plus beaucoup par ici ; au lieu de ça, ils préfèrent rester dans leurs camions antiémeutes aux abords de la place pour fumer des clopes, leurs mitraillettes en bandoulière. Plusieurs anarchistes que j’ai rencontrés nourrissaient une théorie fumeuse selon laquelle la police elle-même serait derrière l’arrivée massive de la sisa dans le quartier. Dans un bar tout proche, on a rencontré un jeune anarchiste notoire, Alcander. En 2008, lors des révoltes anarchistes, il aurait soi-disant confectionné des bombes avec de l’essence et en aurait distribué une quantité extraordinaire. Il y a deux ans, Alcander a remarqué que les sans-abri se comportaient différemment, jusqu’au jour où il s’est fait péter la gueule par un groupe de toxicomanes du coin. Il a dit que la sisa était directement responsable de cette agression gratuite ; à l’entendre parler, cette drogue était le fruit du démon en personne. « Comment dire que quelqu’un consomme de la sisa ? C’est pas compliqué. Ces gens sont dérangés, instables émotionnellement, de vrais psychopathes. Ils ont des yeux de fous, parlent tout seuls et sont très agressifs. Je pense que la sisa est la pire drogue du monde. » Je lui ai demandé pourquoi il pensait que la police était derrière la distribution de cette drogue mortelle. « Certains [consommateurs] sont venus nous voir et nous ont dit que les flics leur avaient ordonné d’aller à Exarchia. Ils leur ont dit : “On ne peut pas le faire ailleurs, ils nous foutent dehors de tous les terrains vagues, de toutes les places. Ils nous disent d’aller à Exarchia.” – Donc vous pensez que c’est politique ? ai-je demandé. – Ouais, toute cette contestation sociale commence à faire du bruit. Je crois qu’ils veulent avoir une excuse pour que le peuple grec les voie comme des sauveurs… Ils l’ont déjà fait il y a vingt ans avec l’héroïne. » Les anarchistes grecs ont commencé à se battre contre ce fléau qu’est la sisa, à travers plusieurs offensives coordonnées sur des dealers et des consommateurs, afin d’en nettoyer le quartier. « On veut que les enfants puissent jouer sur la place Exarchia sans qu’on s’inquiète du trafic de drogue », nous expliquait Alcander. Leur objectif ne semble pourtant pas près d’être atteint. Les consommateurs sont disséminés à travers la ville et probablement dans d’autres parties du pays. Et au cours de notre visite, des dealers de sisa étaient sortis de nulle part pour vendre leur marchandise avant de disparaître tout aussi subitement. D’après Alcander, plusieurs femmes auraient été violées dans le quartier par des drogués accros à la sisa. Malgré tout, il se pourrait que ce ne soit qu’une rumeur née de l’idée que la sisa augmenterait la libido, un point confirmé par plusieurs toxicomanes. Konstantinos disait qu’après avoir fumé de la sisa, il finissait généralement par baiser comme un sauvage. Et il ne fanfaronnait pas, bien au contraire ; cette histoire avait l’air de beaucoup le contrarier.

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Un consommateur de sisa fume sa pipe dans la rue Kapodistriou.

Pas plus loin qu’en 2009, il était encore très rare de croiser des sans-abri à Athènes. Mais depuis, le nombre de SDF aurait augmenté de 25 %. Aujourd’hui, une virée en voiture dans les rues d’Athènes s’apparente à la traversée de Hamsterdam dans The Wire. La police s’est même mise à remplir ses camions de sans-abri afin de les conduire hors de la capitale, à Amigdaleza, un centre de détention pour immigrés. Cette opération s’appelle Opération Thétis. Le mot thetiko, dérivé de son nom, signifie « positif », mais dans l’esprit des sans-abri et de ceux qui travaillent avec eux, ce n’est rien d’autre que du fascisme. Charalampos nous a dit : « C’est fou, ce que fait la police. Ils poussent les gens qui ont des problèmes vers l’extérieur de la ville, vers la criminalité. » Pendant notre séjour en Grèce, les sans-abri avec qui nous avons discuté nous racontaient que la police organisait des rafles dans le centre-ville d’Athènes à raison de deux fois par jour, afin de rassembler sans-abri et toxicomanes. Alors que je l’accompagnais au cours d’une ronde nocturne à travers les coins les plus fréquentés par les toxicomanes, une travailleuse sociale me confiait : « Nous ne savons pas où ils les emmènent et pourquoi ils le font. C’est un mystère. » Elle feignait de ne pas savoir ; il était manifeste qu’elle connaissait les plans de la police : nettoyer les rues de ses indésirables. Quelques jours plus tard, nous avons visité la place Kaningos où se rassemblent prostituées, toxicomanes et autre dealers. L’atmosphère était tendue : plus tôt ce jour-là, une vingtaine de flics en uniforme avaient rassemblé les sans-abri du quartier et les avaient entassés dans trois gros bus. À notre arrivée, des flics en civil allaient et venaient autour d’une foule de consommateurs de sisa et d’héroïne dont les visages suintaient le désespoir. Le sergent qui nous avait arrêtés et qui avait supprimé nos images à notre arrivée à Athènes était là, lui aussi. Du coup, nous avons caché nos caméras et sommes allés voir ses collègues. Ils nous ont dit d’aller nous renseigner au QG local, et c’est comme ça que j’ai introduit, accidentellement, de la sisa dans un commissariat grec. Là, j’ai rencontré George Kastanis, directeur des stups de la capitale. Il m’a dit que, d’après lui, la sisa venait d’Afrique, et même s’il était de plus en plus préoccupé par la popularité de cette drogue, il ne pensait pas qu’elle transforme ses consommateurs en fous dangereux et en prédateurs sexuels. Sur ce point-là, nous étions d’accord. Parmi tous les toxicomanes que j’avais rencontrés, peu d’entre eux s’étaient montrés agressifs. Quand j’ai demandé à George des informations sur l’opération Thétis, il m’a dit qu’elle n’avait été menée qu’une seule fois. « Mais ce que j’ai vu ce matin, ça ressemblait beaucoup à une rafle en pleine rue. C’était Thétis ? » J’essayais de me renseigner.
George m’a répondu : « Non. C’était totalement différent. » Il a ajouté que ces détenus étaient emmenés aux commissariats où la police vérifiait qu’ils ne soient pas sous le coup d’un mandat d’arrêt, et que le plus souvent, ces gens étaient libérés au bout d’une heure et demie. Quand je lui ai demandé en quoi des opérations comme Thétis étaient utiles, ses yeux ont trahi un certain embarras. Il a répondu : « Je suis policier, j’obéis aux ordres. » Le lendemain, avant de rentrer à la maison, nous sommes retombés sur Konstantinos, qui nous a accompagnés dans une boulangerie en quête d’un repas. On s’est installés au soleil et on a mangé des petites boules de pâte recouvertes de miel, tandis que Konstantinos essayait de nous expliquer quelque chose dans un anglais des plus approximatifs. Il passait rapidement ses doigts sur son cou pour clarifier ses explications, mais je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il voulait dire. C’est un bon gars. Fils d’une prostituée, il avait toujours baigné dans la drogue, et sa qualité de vie avait énormément chuté depuis l’affaissement économique de la Grèce. On lui a donné les tirages de photos que nous lui avions promis quelques jours auparavant, et il est parti, sourire aux lèvres, en disant qu’il nous aimait beaucoup. Plus tard, mon traducteur m’a pris à partie : « Tu sais ce qu’il essayait de te dire tout à l’heure ? Il disait qu’il vous aimait mais que si vous l’aviez approché en anglais, ce fameux jour où il pestait contre le feu de signalisation, il aurait demandé à ses dealers de sisa de vous faire la peau pour vos caméras. »

VICE NEWS - SISA, la cocaïne du pauvre

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Regardez la suite du reportage : VICE NEWS - SISA, la cocaïne du pauvre, partie 2