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Nouvelle Zélande

Démission surprise du Premier ministre néozélandais qui voulait partir au sommet

Après Matteo Renzi et Manuel Valls, John Key devient le troisième chef de gouvernement à quitter le navire en 24 heures.
John Key (ASSOCIATED PRESS)

Ce lundi, le Premier ministre de la Nouvelle-Zélande est devenu le troisième Premier ministre en 24 heures à annoncer sa démission. Après le président du conseil italien Matteo Renzi et le chef du gouvernement français Manuel Valls, le kiwi John Key a lui aussi annoncé qu'il quittait le navire.

Mais contrairement à Renzi, qui avait déjà annoncé sa démission en cas de victoire du « non » au référendum de dimanche sur la réforme constitutionnelle, ou de Valls, qui se lance dans la course présidentielle, le néo-zélandais Key n'avait apparemment aucune raison de démissionner.

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Il n'était au coeur d'aucun scandale et disposait d'une bonne popularité. C'est pour cela que cette annonce, survenue ce lundi pendant sa conférence de presse hebdomadaire, a été perçue comme une bombe médiatique.

« Cela a été la décision la plus dure que j'ai jamais prise et je ne sais pas ce que je ferai par la suite », a dit le politicien de 55 ans. « Mais pour moi, je sens que c'est le bon moment de partir. »

Huit ans après avoir accédé aux plus hautes fonctions du pays, le gouvernement du Parti national (centre-droit) profite d'une bonne côte de popularité — près de 50 pour cent d'opinions favorables. Le parti de Key est en bonne position pour remporter un quatrième mandat de trois ans, lors des élections générales de 2017.

« Beaucoup de leaders restent trop longtemps au pouvoir », a-t-il dit pour justifier sa décision.

Il a également évoqué la pression sur sa famille, surtout sur ses deux enfants, Stephie et Max, qui ont tous deux la vingtaine. Stephie est une artiste visuelle dont le travail inclut des photos presque nues d'elle-même. Max est DJ. Les deux ont été l'objet de nombreux papiers dans les médias néo-zélandais ainsi que d'une attention accrue sur les réseaux sociaux.

Key n'était pourtant pas un candidat évident pour le pays égalitaire qu'est la Nouvelle-Zélande. Il avait fait fortune en tant que trader, et a connu une très forte ascension lorsqu'il a quitté le monde de la finance pour entrer en politique, en 2002. En 2006, il est alors le leader du Parti national — qui était alors dans l'opposition —, avant de les mener vers le pouvoir en 2008.

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Key est notamment devenu célèbre pour sa propension à se mettre inutilement dans des situations étranges. Il s'est adonné à la pratique du "planking", il a dansé le Gangnam Style, et a surpris des journalistes lors d'une conférence de presse en donnant des détails très précis de sa vasectomie.

La plus grande crise politique qu'il a traversée est tout aussi singulière. Une serveuse d'Auckland a révélé l'année dernière que le Premier ministre avait la fâcheuse habitude de tirer sa queue de cheval à chaque fois qu'il entrait dans le café. Elle lui a fait part de son agacement plusieurs fois.

Mais dans l'ensemble, ces bizarreries ont participé à rendre sympathique le Premier ministre. Son côté décontracté et son manque de prétention ont aussi contribué à cela.

Les huit ans qu'il a passées au pouvoir ont été une période de stabilité pour le pays, qui a dû faire face à la crise économique mondiale ainsi qu'à nombre de tremblements de terre destructeurs. Une situation qui tranche avec l'Australie, où quatre Premiers ministres différents ont défilé pendant la même période.

Au pouvoir, Key a affiché son soutien au mariage gay et a rejeté la politique de division menée par son prédécesseur. À travers ses mesures, celui-ci avait renforcé l'aversion de la population blanche envers les indigènes Maori.

Le départ soudain de Key redonne de l'intérêt aux élections générales de l'année prochaine. Key a déclaré son soutien à son numéro 2 et ministre des Finances, Bill English, pour lui succéder. Mais cet homme politique austère a déjà conduit leur parti à une défaite écrasante il y a 14 ans. Et il lui manque l'étrange charisme de John Key.


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