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LE NUMÉRO ENTRE CHIEN ET LOUP

Les ravages de l’alcool

Ce groupe va te faire regretter ta vie d’avant. Tu sais, quand, insouciant, tu écoutais de l’electro saturée en souriant à la vie. Le chanteur et le bassiste jouaient dans Botch, groupe de hardcore aussi important pour la musique que Pol Pot pour l...

Photo : Antoine Capet

Ce groupe va te faire regretter ta vie d’avant. Tu sais, quand, insouciant, tu écoutais de l’electro saturée en souriant à la vie. Le chanteur et le bassiste jouaient dans Botch, groupe de hardcore aussi important pour la musique que Pol Pot pour l’extermination humaine. Mais ils en ont eu marre et deux d’entre eux ont monté un projet un peu moins vénère, un truc rock’n’roll plein de sueur et carrément excité. Steve Snere, le chanteur, c’est un Iggy Pop en plus con qui jouerait parfois du clavier, et qui finirait en cochon pendu quelque part autour de la scène à se cracher dessus avec un air distingué. Une personne informée m’avait dit que pour réussir mon interview il fallait que je balance deux mots clés, genre l’alcool et le sexe, et que j’avais plus qu’à attendre que le petit chanteur m’enchaîne. J’ai même pas eu le temps de les placer. Vice: Vous avez l’air limite en pleine forme… Steve : Ah ouais tu trouves ? Parce que ça fait sept semaines qu’on est sur la route, et on est bien claqués. Je crois que c’est l’alcool qui nous a sauvés pendant cette tournée. En Russie notamment, j’imagine. Brian : Ouais ! On buvait de la vodka douze heures par jour pour 5 $. On se baladait totalement arrachés un peu partout, dans des coins bizarres. Mais on s’en souvient pas trop. Steve : Le premier jour on s’est rendus dans ce complexe artistique sur 6 étages et il y avait plein de DJ mais surtout les plus belles filles que j’aie vues de toute ma vie, et de la picole partout. De quoi me masturber et faire des éjac nocturnes pendant au moins un bon mois. La population locale était cool ? Steve : Le premier matin à Saint-Pétersbourg, Dave de Russian Circles est allé dans un Carl’s Jr., une sorte de MacDo, et dans les chiottes il a vu une fille se faire tirer… Quand le mec a enfin fini son truc, il a commencé à lui mettre une bonne branlée et elle s’est barrée en criant. Ça change de votre tournée avec Underoath. Steve : Me parle pas de ça. On a fait cette tournée avec eux parce qu’on voulait jouer en face d’un public différent. Sur le coup, ça nous a semblé être une bonne idée. Dès le premier concert on était là, genre, « putain… c’est bien un sticker Georges W. Bush sur sa guitare, là ? ». Ils étaient très sympa, ceci dit. J’en doute pas. Steve : On se disait, leur public est jeune, ça doit être des gens normaux, bien que chrétiens. Mais en fait c’était flippant. Récemment, Eugene d’Oxbow me racontait que leurs fans se suicidaient. Et les vôtres ? Steve : Selon notre tour manager, nos fans sont des freaks. Des bons gros parias, des filles avec des scarif et des tatouages. Des idiots qui ramènent des boîtes de céréales aux concerts, juste pour faire une photo de nous avec ce truc dans les mains. J’ai sûrement dû les engendrer en me branlant sur scène il y a quelques années. On ne m’autorise plus à faire ça, heureusement. Merde, tu dois te faire chier alors ? Steve : Non ça se passe bien, il y a du monde, si je me faisais chier tu le verrais… C’est-à-dire que le flingue, il serait dans ma bouche, là. JÉRÔME LOISY
Tail Swallower and Dove, le dernier album de These Arms Are Snakes, est sorti en octobre sur Suicide Squeeze Records