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Crime

« Ce n'est que le début », à Hong Kong, les manifestants promettent de revenir

Les manifestants prodémocratie ont été évacués, les leaders arrêtés. C'est le probable épilogue de ces 75 jours de mobilisation qui ont secoué la ville.
Image via Reuters

La police de Hong Kong a fondu jeudi sur les manifestants et leur village de tentes pour évacuer le principal site d'occupation du mouvement prodémocratie qui secoue depuis 75 jours cette ville, territoire sous contrôle de la Chine.

Les activistes se sont engagés à poursuivre leur combat même après que les policiers ont commencé à casser le noyau dur de la résistance, arrêtant ceux qui refusaient d'abandonner leur poste les uns après les autres. Mais il semble — du moins pour le moment — que le dernier chapitre de ce soulèvement est en train de s'écrire.

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Au cours d'une opération lente, des policiers, des huissiers et des ouvriers ont opéré dans le quartier d'Admiralty à partir de midi jusqu'en début de soirée.

Des habitants de Hong Kong avaient érigé des tentes et des barricades dans ce quartier central de la ville pour protester contre les propositions de Pékin sur les modalités de l'élection du prochain chef de l'exécutif en 2017. Le projet, mis en place par les autorités chinoises en août, requiert que les candidats obtiennent l'approbation d'un comité loyal à Pékin. La police avait utilisé des gaz lacrymogènes lors des premières manifestations.

Photo de Kim Moore

Après des mois pendant lesquels différents slogans et symboles ont été utilisés, le message du jour jeudi était « Nous serons de retour, » griffonné sur des murs et des banderoles sur le site.

Alors que les camions de police se rapprochaient, les manifestants, menés par le leader d'HKFS Alex Chow, scandaient : « Je veux une véritable démocratie. »

Des ouvriers ont commencé à démanteler les barricades faites de barres de fer et de bambous, qui avaient été laissées sans surveillance.

Photo par Kim Moore

Le nombre de manifestants a gonflé pendant la nuit, grâce aux renforts appelés par les groupes étudiants Scholarism et le Hong Kong Federation of Students (HFKS).

Le spectacle de personnes repliant leur tente et l'ambiance générale de résignation donnait une ambiance de dernier jour de festival.

En faisant tomber la plus grande barricade de bambou, haute de six mètres, ils ont aussi retiré un grand signe sur lequel on pouvait lire « Ce n'est que le début. »

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Photo par Kim Moore

Après avoir bloqué l'accès autour de Harcourt Road, la police a dit aux manifestants qu'ils devaient partir avant 14 heures, sans quoi leur identité serait relevée.

Quand les policiers se sont rapprochés, arrivant des deux côtés, ils ont évacué les manifestants, détruisant les tentes sur leur chemin.

À partir de 17 heures heure locale, seul un petit groupe de près de 100 manifestants est resté, assis dans la rue, dans le but de se faire arrêter.

Parmi eux se trouvait le leader du parti travailliste de Hong Kong et magnat des médias locaux Jimmy Lai.

Photo de Kim Moore

La police a menacé de les arrêter s'ils ne partaient pas. La nuit tombée, ils ont commencé à arrêter les manifestants les uns après les autres, dont M. Lai le milliardaire, Chow et Leung Kwok-hung, un membre de gauche du conseil législatif de Hong Kong.

Des camions-grue ont été envoyés pour évacuer les restes du camp, tandis que le gouvernement publiait un communiqué saluant le « professionnalisme et la retenue de la police pour restaurer l'ordre et protéger le droit des citoyens à utiliser la route. »

M. Chow a dit à VICE News qu'il « demeurait plein d'espoir et optimiste » même si l'occupation touchait à sa fin.

Il a déclaré : « Vous pouvez voir que le gouvernement n'a pas d'autre tactique que la violence pour lutter contre le problème. »

Il a insisté sur le fait que le mouvement n'était pas terminé, et a indiqué que d'autres moyens pourraient être utilisés, comme le travail ou une grève des impôts.

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Photo de Kim Moore

D'autres camps du même genre avaient fleuri dans Hong Kong, notamment à Mong Kok sur la péninsule Kowloon. Ce site là avait été évacué par la police antiémeute le mois dernier, après des semaines de batailles entre les manifestants et les forces de sécurité pour l'artère Nathan Road.

Cette crise politique est le plus gros défi pour le pouvoir chinois dans l'ancienne colonie britannique depuis qu'il a été rétrocédé en 1997, avec le statut de Région administrative spéciale.

Le chef actuel de l'exécutif de la ville, Leung Chun-ying, est devenu une sorte de paratonnerre du mécontentement. Les manifestants, qui au plus fort du mouvement étaient 100 000 ont demandé plusieurs fois sa démission. Pékin a soutenu Leung Chun-ying tout au long du mouvement, et aucune concession n'a été faite.

Suivez James Legge sur Twitter: @James_Legge