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Mercure ressemble bien plus à la Terre que nous ne le pensions

C'est la seule autre planète de notre système solaire qui soit tectoniquement active.

Mercure nous avait caché un étonnant secret : la planète la plus proche de notre Soleil rétrécit en permanence, selon des nouvelles données de la NASA, qui révèlent l'apparition de nouvelles failles à la surface de Mercure baptisées "escarpements". Cela signifie que Mercure et la Terre sont les deux seules planètes tectoniquement actives de notre système solaire, puisqu'elles possèdent des croûtes qui en modifient la surface de l'intérieur.

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Ces résultats ont été obtenus grâce à des images collectées par la sonde MESSENGER (MErcury Surface, Space ENvironment, GEochemistry and Ranging) de la NASA, et seront publiés dans le numéro d'octobre de la revue Nature Geoscience. La sonde est restée en orbite de Mercure à une altitude très basse au cours de sa mission, ce qui lui a permis de saisir des détails de la surface de la planète de plus près que jamais. Toutes ces images ont été obtenues au cours des 18 derniers mois de sa mission, avant que la sonde ne s'écrase sur Mercure le 30 avril 2015.

"Mercure n'est pas une planète dont l'activité remonte à un passé lointain, a expliqué à Motherboard Thomas Watters, auteur principal de l'article. Ces failles sont si petites qu'elles se sont forcément formées récemment." Étant donné que Mercure est tectoniquement active, à l'instar de la Terre, ce sont les contractions de la planète qui ont donné naissance à ces failles.

"Mercure rétrécit petit à petit car elle est toujours chaude à l'intérieur et elle refroidit progressivement. en se refroidissant, son volume interne change et se contracte", explique Watters. Les petites failles qui en résultent sont semblables à l'apparition de gaules sur un arbre que l'on croyait mort, ajoute-t-il.

Les flèches blanches indiquent la présence de failles à la surface de Mercure. Image: NASA/JHUAPL/Carnegie Institution of Washington/USGS/Arizona State University

Des failles plus grandes, qui ressemblent à des collines rocheuses, ont été découvertes pour la première fois sur Mercure au milieu des années 1970 et ont à l'époque confirmé que la planète s'était contractée par le passé. Si les failles les plus grandes de Mercure sont d'une taille comparable à la faille de San Andreas, les petites failles découvertes récemment ne font que dix mètres de profondeur et quelques kilomètres de large. Et comme Mercure ne possède pas d'atmosphère protectrice comme celle de la Terre, ces failles doivent être assez jeunes pour avoir survécu à un bombardement météorique permanent. Elles sont comparables en taille aux failles découvertes sur la Lune, qui est elle aussi tectoniquement active.

Si ces failles avaient été bombardées il y a un million d'années, les chercheurs n'auraient pas pu les voir aujourd'hui, selon Watters. Observer ces failles a été "particulièrement intéressant", dit-il, car cela prouve que la planète n'a pas encore totalement refroidi - contrairement à ce que sa taille suggère. "Elle est si petite qu'elle aurait déjà dû refroidir depuis des milliards d'années, mais il s'avère que ce n'est pas le cas, dit-il. Mercure a conservé sa chaleur interne."

Cela signifie donc que les planètes les plus petites de notre système solaire ne se comportent pas comme le croyaient les chercheurs. La théorie selon laquelle les petites planètes comme Mercure deviennent "géologiquement inactives très rapidement" s'avère être fausse. "Ce que cela implique, c'est que nous ne comprenons peut-être pas vraiment comment les planètes telluriques ont évolué", ajoute Watters.

Quand le système solaire et ses planètes se sont formés il y a 4,6 milliards d'années, la Terre et Mercure ont évolué différemment et n'ont pas du tout pris la même taille. Le diamètre de Mercure est d'environ 4800 kilomètres, alors que celui de la Terre est d'environ 13.000 kilomètres. Si ces nouvelles découvertes n'indiquent pas que Mercure pourrait abriter des formes de vie (les températures à sa surface sont beaucoup trop extrêmes), elle pourrait en revanche avoir d'autres caractéristiques similaires à la Terre.

"Je pense que tout cela va nous permettre de mieux comprendre à quoi peuvent ressembler les planètes comparables à la Terre, et plus globalement les planètes telluriques de notre système solaire", affirme Watters.