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LE NUMÉRO NÉANDERTHAL

De l’herbe au milieu du désert

Ces mecs sont nés à la mauvaise époque et au mauvais endroit. Pour oublier qu’on n’est pas dans les années 1970 en Californie, ils se sont laissé pousser la moustache et se sont mis à jouer du rock psychédélique qui ressemble à la rencontre de Charles...

Photo: Pierre Ollier

Ces mecs sont nés à la mauvaise époque et au mauvais endroit. Pour oublier qu’on n’est pas dans les années 1970 en Californie, ils se sont laissé pousser la moustache et se sont mis à jouer du rock psychédélique qui ressemble à la rencontre de Charles Manson et Ozzy Osbourne période chauve-souris. Vice: Alors les voyous, vous avez eu des problèmes avec la police? Jason: Ouais, encore. On était en plein désert, dans l’Arizona, et on passait tout près de la frontière mexicaine. Il faut que tu saches que dans ce coin il y a des rangers un peu partout, et que leur hobby c’est la chasse aux clandestins, ils les cherchent dans ton coffre, sous tes sièges et dans ta boîte à gant. D’habitude ils regardent juste vite fait dans la voiture, mais là, pas de bol. Des potes qui avaient pris de l’avance sur la route nous ont appelés en panique et nous ont avertis à temps. Ils ont été obligés d’écraser par terre deux petits joints, la tête baissée, et se sont fait réprimander. Steve: En gros, les flics allaient retourner notre van. Jason: Alors on a pilé en plein milieu du désert et on a caché une énorme jarre pleine de weed derrière un buisson. Ça nous a déchiré le cœur. Donc il y a un trésor caché dans le désert depuis un mois, il est où? Jason: On est les seuls à avoir les coordonnées. On va le laisser pour les générations futures. Après l’apocalypse, quelqu’un qui errera seul et sans but dans le désert trouvera ce bocal. Stephen: On n’a pas eu le temps, mais j’y aurais bien mis un parchemin avec le mot «Espoir» écrit dessus. Il préférerait pas un bon verre d’eau? Stephen: Tu ne sais pas de quoi tu parles. En écoutant votre disque, j’ai eu l’impression de faire une surdose de champignons et de contracter un cancer du poumon… Steve: C’était pas notre but premier, mais si on arrive à provoquer des maladies, alors on peut dire qu’on est plus forts que le sida. Stephen: Ouais. On plante les graines de la folie dans l’esprit de la jeunesse. Ok. Bien. Bon. Sinon là, on est à quinze minutes de votre concert, vous avez l’air fins saouls. Vous n’avez pas peur de jouer comme des brêles? Stephen: On ne joue jamais comme des grosses merdes. Steve: Et puis là on a une heure et demie d’attente, on n’a que ça à faire. Et puis à cause de toi on diminue notre rendement. C’est quoi l’endroit rêvé d’un concert de Dead Meadow? Steve: Au milieu d’un cercle de monolithes. Tu penses à Stonehenge? Stephen: Stonehenge, c’est surestimé. J’y suis allé, j’étais entouré de touristes. Je me suis fait chier. Jason: Ouais, ou alors à Gizeh, ou plutôt au Machu Picchu. Enfin, près d’un temple des temps anciens où en background on pourrait sacrifier des vierges. L’album Old Growth de Dead Meadow vient de sortir sur Matador/Beggars