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LE NUMÉRO NÉANDERTHAL

Le nord et la violence

Plein de gens prétendent que le cœur de la scène grime se situe à Bow, alors que nombre de MC’s (Chipmunk, Skepta, Jme, Scorcher) viennent souvent d’autres quartiers de Londres, en particulier du nord. C’est la même chose pour la bassline. Les...

Photo: Henx

Plein de gens prétendent que le cœur de la scène grime se situe à Bow, alors que nombre de MC’s (Chipmunk, Skepta, Jme, Scorcher) viennent souvent d’autres quartiers de Londres, en particulier du nord. C’est la même chose pour la bassline. Les journalistes voudraient nous faire croire que TOUS les producteurs viennent des logements sociaux des quartiers miniers de Sheffield. Dexplicit, 24 ans, originaire de Londres, n’est pas du même avis. Ce producteur, à qui l’on doit «Pow», l’un des plus gros tubes grime, a influencé la scène bassline, presque involontairement. Son morceau «Bullacake» a été repris par des DJ bassline, bien avant qu’il n’apprenne qu’il existait une telle scène au nord de Londres. Ce n’est qu’en 2005, à l’occasion d’un voyage dans le nord de l’Angleterre, qu’il s’est rendu compte que des mecs avaient transformé son titre en tube rave. Depuis, il y a eu plusieurs remixes 4/4 bassline de son tout premier album, sorti sur le label de Jason Kaye & Sticky’s Social Circles. Depuis, son morceau «Might Be» avec Genna Fox a attiré l’attention des foules, et tout le monde s’est mis à parler de Dexplicit comme du plus gros truc venu d’East London depuis Dizzee Rascal. Du coup, des tas de salles ont commencé à vouloir le booker, et on s’est dit que c’était le bon moment pour l’interviewer. Vice: Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir producteur? Dexplicit: Mon père était producteur de reggae, du coup on avait du matos dans le garage. Il m’a appris à m’en servir et j’ai commencé à faire des bidouillages qui ont fini par se transformer en vrais sons. Quand j’étais encore en âge d’aller à l’école primaire, mon père avait aussi une batterie dont il me laisser jouer, je faisais des sortes de morceaux jungle. Ça marchait super bien pour lui d’ailleurs, il partait souvent en tournée, il est allé au Japon et tout. C’est marrant, des tas de types qui font du grime, Jammer par exemple, racontent que leur père était un grand musicien. J’arrive jamais à savoir si c’est pour faire genre. Non, moi c’est une histoire vraie, le groupe de mon père s’appelait Scatta Rocks, et ils étaient soutenus par David Rodigan, qui passait leurs morceaux à la radio et leur a rendu quelques autres services. Ça ressemble à quoi ces soirées bassline dans lesquelles t’as joué, dans le nord? C’est dingue. Je devrais pas dire ça dans un magazine mais c’est violent là-bas. J’ai un pote à Leeds qui m’appelle dès qu’il se passe un truc dingue, et il m’appelle souvent. Il y a même eu une fois où je jouais là-bas, dans un grand club de Leeds, et où j’ai dû arrêter mon set après huit morceaux parce que trop de gens avaient forcé l’entrée et que la caisse avait disparu. Ça a l’air un peu glauque. Qu’est-ce que t’aimes à part ça? Les jeux vidéo. J’aime trop ça, surtout les jeux qui se jouent seul. Là, je joue à Devil May Cry 4, ça défonce. J’aime les jeux d’action et les JdR. Mais je peux pas jouer à un jeu dont la musique est mauvaise. Je me souviens de tas de musiques de jeux auxquels je jouais quand j’étais en primaire, pour te dire à quel point ça compte pour moi. La meilleure musique c’était celle de Street fighter, dans les niveaux où il fallait affronter Ken, Ryu et Guile. Il y avait vraiment les meilleures mélodies. «Might be» sort bientôt sur Gut. Vous pouvez aussi entendre des morceaux produits par Dexplicit sur Black Magic, la mixtape de Black the Ripper sortie en mars.