PANIC SUR FLORIDA BEACHJoe DanteCarlottaC’est Sam Raimi qui m’a fait prendre conscience qu’un film se faisait avec une caméra. Avant ça, pour moi, un film c’était un monstre en caoutchouc et il n’y avait besoin de rien d’autre pour dire qu’on faisait un film commeL’Étrange Créature du lac noir, le film qui, bien plus queStar Wars, m’a fait dire que je voulais faire des films. C’est un peu naze quand tu sais que d’autres revendiquentRaging Bulletmais comme je l’ai vu avec mon psy récemment, j’ai fait une assimilation chelou entre mon père et les monstres de caoutchouc qui n’intéressera personne mais me permettra d’annoncer que Carlotta sort le légendaire Matinee(le titre américain, donc) de Joe Dante. Si tu me demandes, je te dirais quePanic sur Florida Beachest un des derniers excellents films des années 1980 bien qu’il date des années 1990, un film engagé en faveur du cinéma et une revendication psychanalytique de l’esprit garage. Comme quoi tout ça n’est pas totalement insensé.COSTA GRAVOSSOLDAT BLEURalph NelsonStudio CanalJ’ai souvent envie de parler de films porno dans ces colonnes mais les sorties actuelles ne me permettent que peu d’être excité et je me retrouve à devoir évoquer l’incessante collection de Wild Side qui sort ce mois-ciPlato’s the Movieavec les délicieuses Seka (la blonde platine) et Lisa de Leeuw (la rousse magnifique). Un jolidouble dogde salopes réunies sur une vieille jaquette, mais il y a assez à faire au bureau à cette époque de l’année pour que je n’aie pas à me retourner sur les fantasmes passés. Ouais, tu sais très bien que je m’adresse à toi ! Bref, autant il y a des mois où je me focaliserais là-dessus, autant il y en a d’autres comme ce mois-ci, oùSoldat bleuressort en DVD et ce bon western montrant la cavalerie américaine telle qu’elle est sur une chanson de Buffy Sainte-Marie me hante depuis trop d’années pour que je m’intéresse à tes fesses et tes aisselles. Salut.SUN RATEMAN WATCHINGFlorence LucasOrbeDepuis que j’ai arrêté de lireLe Nouveau Détectiveparce que c’est quand même des gros lourds qui détestent les gitans et pensent qu’il faut « durcir les lois de la République », il me faut nourrir autrement ma soif de sordide : ça tombe bien, Florence Lucas sort un bouquin de dessins en cette fin du mois de juin, et ça défonce. Celle qui définit le dessin comme un « passe-temps artisanal » n’a pas son pareil pour imaginer des horreurs à partir de situations banales et inoffensives. Par exemple, elle va récupérer une photo de vacances d’une famille de beaufs et, en la recadrant, en tirer une scène obscène. Elle n’a pas d’« univers » : juste des idées perverses. Ses illustrations sont un peu comme un gros doigt adressé à celui qui les regarde. Sur chaque page, elle fait coexister deux dessins : l’intérêt réside alors dans les jeux d’associations qu’on peut en tirer, un peu comme un test psychologique – sauf que je suis sûre qu’un psychopathe qui regarderait les dessins de Florence Lucas y verrait un champ de pâquerettes ou un bel arc-en-ciel joyeux. Tout est affaire de point de vue.KLAUS BERBÈRELITCHI HIKARI CLUBUsamaru FuruyaIMHORien ne va plus dans cette rédaction. Non contents de publier depuis plusieurs années une page consacrée à cette activité puérile qu’est le jeu vidéo, voilà qu’ils m’appellent parce qu’ils ont besoin d’une chronique de livre avec des images dedans pour alléger la colonne littéraire sous prétexte que : « Les livres que je chronique sont un peu lourds. » Et après ? T’as vu l’état du monde ? Qu’importe. Deux coïncidences me poussent à évoquerLitchi Hikari Club. La première, c’est que le matin du jour où on m’a demandé d’écrire un truc, j’avais rendez-vous chez IMHO, un des meilleurs éditeurs actuels. Ces mecs aiment les livres et la culture japonaise et ça se voit. Chopez la sérieBambi, vous aurez dans les mains de petits ouvrages merveilleusement façonnés. La seconde, c’est qu’il y a une interview de Liberatore dans ce magazine et que dans ses meilleurs moments,Litchi Hikari ClubrappelleRanXerox. Le problème c’est que dans ses pires moments, il rappelleFaust, le comics porno démoniaque des années 1990 de Tim Vigil. Mais si tu n’as pas passé les samedis matins de ton adolescence à aller voirHenry, Portrait of a Serial Killerau 14 Juillet Beaubourg, il y a de fortes chances que ça ne te dise rien.JACK CŒURBITE
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