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En Guyane, les « 500 frères » se mobilisent contre la criminalité

Dans le département le plus violent de France, un collectif de Guyanais multiplie les actions coup de poing.

« Mon neveu est décédé d'une balle perdue. Il avait 12 ans. » Des histoires comme ça, Mickaël Mancée pourrait en raconter des dizaines. Cet ancien policier est le porte-parole du collectif des « 500 frères », révélateur du mal-être de la Guyane face à une hausse de la criminalité.

Vendredi 17 mars, une quarantaine de « frères » cagoulés avance d'un pas décidé. Les 500 frères forcent les grilles et pénètrent dans la CTG, salle de délibérations de la Collectivité territoriale de Guyane, à Cayenne. En sous-effectif, les gardes du corps les laissent passer. Dans l'auditorium, 25 délégations sont venues siéger à la Convention de Carthagène, une réunion portant sur la protection de l'environnement dans les Caraïbes. Cagoulés et vêtus de tee-shirts noirs, quarante hommes crient leur slogan « Nou bon ké sa ! » (« On en a marre de ça ! »). Arrivés devant la présidente de la réunion, Ségolène Royal, la ministre de l'Environnement française, ils l'interpellent : « En Guyane, on a eu 4 morts en 4 semaines » crie le leader en brandissant les quatre doigts de sa main droite. « On est venu vous dire : au secours ! »

L'opération de la CTG est le déclencheur de l'action des « 500 frères ». Pourquoi « 500 frères » ? « 500, parce qu'en pratiquant le bouche-à-oreille, on s'est aperçu qu'on était beaucoup », explique Mancée. « Frères, parce que la Guyane est notre mère. » Le collectif dénonce l'abandon des pouvoirs publics. « La Guyane est devenue une zone de non-droit », s'emporte Mancée. Selon une étude du Figaro, publiée en 2016, la Guyane serait le département le plus violent de France, avec un taux de 23 faits de violence pour 1000 habitants. La Seine-Saint-Denis (18) et Paris (15) n'arrivent qu'en deuxième et troisième positions. « Ici, on trouve beaucoup de vols avec arme et de cambriolages » explique Nicolas Mézil, journaliste sur les ondes de Radio Péyi. « On cumule surtout les homicides. D'ailleurs, on a battu le record l'année dernière ». Avec 42 homicides en 2016 pour 250 000 habitants (contre 38 en 2015), la Guyane est le département le plus meurtrier de France.

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