Photo par Tom Pilston de l'ONG Save the Children
Face à la violence et aux intimidations qui ont émaillé les élections présidentielles controversées du Burundi — qui ont eu lieu sur fond de tirs d'armes à feu et de grenades le 21 juillet dernier — plus de 165 000 personnes ont déjà fui vers les pays voisins, comme la République démocratique du Congo, le Rwanda, la Tanzanie et l'Ouganda.Si les élections présidentielles sont désormais finies, les violences continuent au Burundi.Dimanche dernier, le général Adolphe Nshimirimana, ancien chef de la sécurité intérieure et bras droit du président Pierre Nkurunziza, réélu pour un troisième mandat consécutif, a été tué à Bujumbura. Ce lundi soir, le défenseur des droits de l'homme, Pierre-Claver Mbonimpa, a été blessé par balles dans la capitale burundaise. « Des hommes à moto suivaient sa voiture. À un moment, ils l'ont dépassé et lui ont tiré dessus, » expliquait au journal Jeune Afrique, un membre de sa famille. Mbonimpa est conscient, mais une balle est toujours logée dans son cou. Les médecins estiment qu'il est, pour le moment, trop dangereux d'essayer de la retirer.Ces violences qui courent depuis la fin avril, lorsque Nkurunziza avait annoncé sa volonté de conquérir un troisième mandat — ce qui est jugé comme inconstitutionnel par ses opposants — avaient forcé nombre de Burundais à quitter leur pays. Dans le camp de réfugiés surpeuplé de Nyarugusu, à l'ouest de la Tanzanie, il y a près de 80 000 réfugiés burundais. Au moins 60 pour cent d'entre eux seraient des enfants.Le nombre de jeunes isolés et souvent traumatisés qui affluent vers le camp aurait sensiblement augmenté depuis la fin du mois de mai dernier, passant d'environ 1 600 à plus de 2 600 personnes le 19 juillet.Regardez notre documentaire : Une journée d'élection au BurundiSi l'on se base sur l'ensemble des réfugiés qui ont dû quitter le Burundi, près de 25 pour cent seraient de jeunes enfants âgés de moins de 5 ans, dont la plupart présentent des symptômes de malnutrition, d'anémie, de malaria, de diarrhées et de maladies respiratoires.« La pression psychologique qui pèse sur les réfugiés, surtout les enfants, est presque impossible à mesurer mais nous avons remarqué que beaucoup d'enfants arrivent désormais dans des conditions physiques et mentales bien pires qu'il y a quelques semaines, » a déclaré, Lisa Parrott, qui gère temporairement la mission de l'ONG Save the Children en Tanzanie.« Les enfants, qui ont réussi à parvenir jusqu'au camp la semaine dernière, ont marché des jours entiers. Ils sont arrivés sans rien d'autres que les vêtements qu'ils portaient sur eux. Certains de ces enfants ont été témoins d'épisodes de violence extrême et de menaces, soit dans leurs foyers au Burundi ou sur la route de l'exil, et certains ont vu leurs parents et d'autres membres de leurs familles exécutés par des milices. »Toutes les photos sont de Tom Pilston de Save the ChildrenL'ONG Save the Children travaille avec des partenaires locaux pour développer des programmes de protection infantile et d'éducation, dans trois Espaces pour les enfants (CFS pour Child Friendly Spaces) et trois Espaces temporaires d'apprentissage (TLS pour Temporary Learning Spaces). Près de 1 200 enfants seraient pris en charge par ces deux programmes.
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