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Crime

Les Sud-Coréens qui trompent leurs femmes n'ont pas le droit de demander le divorce

Dans le même temps, les femmes qui le veulent peuvent divorcer des maris qui les ont trompées. La loi de la Corée du Sud dit que la personne responsable de l'échec du mariage ne peut pas demander le divorce.
Photo par Jeff Belmonte

Les Sud-Coréens qui trompent leurs conjointes ont eu un coup de pouce cette année lorsque la Cour constitutionnelle a mis fin à une loi qui pouvait condamner l'adultère jusqu'à deux ans de prison. Mais ce mardi, une décision de cette même cour a indiqué que ces maris trompeurs n'avaient pas le droit de demander le divorce à leurs femmes.

Le cas en question concerne un homme de 68, connu sous le surnom de Baek. Baek a abandonné sa femme et trois enfants, pour s'installer avec une autre femme il y a quinze ans. Depuis, il a eu un enfant avec sa nouvelle compagne. Il n'a pas été en mesure de se mettre d'accord sur un divorce avec sa femme. Du coup il a porté l'affaire en justice en 2011.

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La loi en Corée du Sud dispose que la personne responsable de l'échec d'un mariage n'a pas le droit de demander le divorce. En revanche, les femmes trompées qui le souhaitent peuvent demander le divorce. La décision du tribunal maintient ce dispositif. Une première cour avait débouté Baek parce qu'il avait  une relation extraconjugale. Baek et ses avocats ont fait valoir la légitimité de sa demande devant la plus haute autorité de justice du pays, expliquant qu'une personne devait pouvoir obtenir le divorce, même si un des partenaires ne voulait pas en entendre parler.

La Corée du Sud est un pays plutôt conservateur qui est encore en train de mettre à plat le cadre légal des maris ou épouses infidèles. La décision de la Cour constitutionnelle en février de décriminaliser l'adultère — c'est la cinquième fois que la Cour se penchait sur la question — était basée sur l'idée que le droit d'une personne à prétendre au bonheur incluait la liberté de mener une vie sexuelle privée avec la personne de leur choix. Les critiques avançaient leurs craintes que cela affaiblisse l'idée de famille.

La décision de la Cour sur le cas de Baek a fait l'objet d'un débat, avec sept juges contre six. La liberté de choix dans la sphère privée a pesé, mais ce qui a été retenu ici c'est l'intérêt du conjoint et de l'enfant. La Corée du sud n'a toujours pas de loi concernant la pension alimentaire ou la garde d'enfant dans les divorces. Les contrats de divorce statuent généralement sur ces points, si les conjoints se mettent d'accord. Si la cour autorisait les maris infidèles à divorcer de leur épouse, d'après elle, cela pourrait précipiter beaucoup de femmes lésées dans des difficultés financières.

Malgré l'élection de Park Geun-hye en tant que première femme présidente il y a deux ans, l'inégalité entre les sexes persiste en Corée du sud. Les données de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) montrent que la Corée du Sud possède le plus grand écart de salaire en fonction du sexe des 33 pays membres, avec une variation médiane des salaires de 36,6 pour cent en faveur des hommes. Selon l'indice de l'inégalité entre les sexes du Forum économique mondial de 2014, la Corée du Sud se classe 117ème sur 142 pays.

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Photo via Flickr