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LE NUMÉRO DU VILAIN BOUC

Le Bal du diable

L’État de Californie abrite à l’heure actuelle encore plus de musiciens weirdos qu’à la fin des années 1960, sauf qu’au lieu d’arborer des barbes molles...

Photo Maciek Pozoga

L’État de Californie abrite à l’heure actuelle encore plus de musiciens weirdos qu’à la fin des années 1960, sauf qu’au lieu d’arborer des barbes molles et de manifester leur mécontentement à l’égard des universités du pays, ils détestent les poils et se branlent royalement des droits civiques. Bravo les punks ! Health, tout comme No Age et Crystal Antlers, ont réussi à faire parler d’eux en mélangeant plein d’influences érudites et de références imbuvables, qui vont de A Certain Ratio à My Bloody Valentine, en passant par le punk, Warp, la pop, les chemises à carreaux et les drogues. Alors que Health sort un deuxième album qui reprend les ingrédients qui ont fait le succès du premier (une batterie de rhinocéros, des chants éthérés noyés dans une lave de bruits synthétiques), on est allés discuter avec eux avant leur concert au Nouveau Casino du 31 octobre. Ils étaient dégoûtés de ne pas pouvoir fêter Halloween. Vice : Vous arrivez à la fin de votre tournée ce soir, je crois. Pas trop crevés ?
Jake : Non, non, ça va nickel. Tous les concerts étaient cool. C’est la deuxième fois qu’on joue à Paris cette année et la première avait été un échec total, donc ça ne pouvait pas être pire de toute façon.
Jupiter : Il me semble que tout s’est bien passé à chaque date que l’on avait, à part peut-être le concert à Bergen, en Norvège. Qu’est-ce qui s’est passé, là-bas ?
Jake : C’était un peu dur. On avait pris l’avion toute la journée, puis le train, puis un mec est venu nous chercher pour nous dire qu’il ne savait pas à quelle heure on jouait et qu’il n’y avait plus à bouffer non plus. C’était le pire scénario du monde, du coup on a fini par jouer aux dominos en attendant notre tour.
Jupiter : Il y a peu de chance que ce soit comme ça ce soir. Quoique, avec Halloween, tout le monde peut être bourré très tôt.
Jake : Je crois qu’on ne fête pas Halloween en France. Vous en avez quelque chose à foutre d’Halloween ? La plupart des gens qui le fêtent ici sont des connards, donc ça perturbe ma vision du truc.
Jake : Ouais, alors qu’aux États-Unis, c’est une putain de grosse affaire. Tu marches dans la rue et tu vois toutes les filles sapées comme des chaudasses, tu pètes un câble.
John : Les mecs dépensent des centaines de dollars pour s’acheter des costumes débiles, c’est la fête partout dans les rues.
Jake : Toutes ces conneries sont stupides dans l’absolu, mais en même temps c’est vraiment drôle d’y participer. Surtout quand t’es gosse. C’est pas trop chiant de devoir taper à la porte des gens pour réclamer des bonbons ?
Jake : Non, t’es malade ! T’as juste à faire le con avec tes potes, courir dans le quartier avec un sac rempli de toutes les sortes de sucreries imaginables sur Terre. Le truc relou, c’est de tomber sur des écolos qui te filent une pomme en cadeau.
John : Et aussi, t’es obligé de t’arrêter à partir d’un certain âge. Je me suis pointé devant chez des gens alors que je devais avoir 12 ans, et les vieux ont jeté mon sac par terre en hurlant à l’imposture. Ça craint.
Jake : Une fois, je me suis fait voler mon sac par des sortes de gangster kids qui traînaient dans les parages. Ils étaient aussi plus vieux que nous, et tu vois, ils avaient des battes de baseball pour péter les boîtes aux lettres des gens. On a vite cédé nos bonbons et on est allés se réfugier chez les parents de mon pote Jack. Genre, on était en larmes et son père nous a demandé : « Où est-ce qu’ils sont ? », mais beaucoup trop sérieusement. Il était tout rouge et comptait bien sortir leur botter le cul. Hyper embarrassant.
Jake : Ouais, mais on l’a supplié de ne pas le faire. On préférait avoir perdu nos bonbecs plutôt que son père nous foute la honte. Ça se tient. JULIEN MOREL