Le guide Motherboard des mégastructures extraterrestres
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Le guide Motherboard des mégastructures extraterrestres

Qu'est-ce qui peut bien flotter autour de l'étrange étoile KIC 8462852 ? Petit tour d'horizon des hypothèses offertes par la science et la science-fiction.

Depuis que l'observatoire de Kepler a été lancé en 2009 dans le but de détecter des exoplanètes comparables à la Terre, de nombreuses candidates ont été découvertes, chacune d'entre elles nous laissant croire qu'ils sont peut-être là, quelque part. Mais jusqu'ici, le mieux que les chasseurs d'extraterrestres ont pu espérer trouver grâce à Kepler, ce sont des étoiles dont la lumière vacillante peut éventuellement suggérer la présence de mondes lointains et inconnus.

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Mais en octobre dernier, l'observatoire de Kepler a suscité l'émoi en annonçant que quelque chose qui défie toutes les explications habituelles avait été découvert en orbite autour d'une étoile, la bien-nommée KIC 8462852. Et quand toutes les explications traditionnelles ont été épuisées, il en reste une qui résiste à l'examen rationnel : une gigantesque mégastructure extraterrestre d'un genre encore inconnu.

Alors, qu'est-ce qui peut bien flotter autour de KIC 8462852 ? Nous avons exploré les mondes de la physique, de la science-fiction, et du futurisme le plus débridé pour établir une liste de possibilités. Voici donc quelques suggestions, si l'on veut bien garder aussi à l'esprit que les mégastructures extraterrestres dépassent peut-être tout simplement nos entendements et ce que nos sens peuvent percevoir.

Une sphère de Dyson

L'hypothèse la plus évidente dans notre liste de possibilités relativement improbables, c'est que l'objet en question pourrait être une sphère de Dyson. Ce concept a été mentionné pour la première fois par le physicien Freeman Dyson dans un article publié en 1960 dans Science, dans lequel il imaginait une vaste structure sphérique englobant une étoile dans sa totalité.

Les habitants de la sphère vivraient sur la surface intérieure, bénéficiant ainsi d'un ensoleillement permanent, de toute l'énergie solaire dont ils auraient besoin, et d'horizons qui s'élèveraient aussi loin que l'œil peut voir avant de disparaître derrière le soleil, contrairement aux horizons terrestres qui s'incurvent vers le bas.

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Un essaim de Dyson

Variante de la sphère de Dyson, un essaim de Dyson est moins un objet unique et solide qu'un réseau complexe de structures interconnectées tissé autour d'une étoile à la manière d'une toile d'araignée, afin de maximiser l'énergie solaire. La signature lumineuse de KIC 8462852 fluctue, ce qui indique que l'étoile n'est pas obscurcie en permanence, et rend donc l'hypothèse de l'essaim plus probable que celle de la sphère.

Pour construire une telle structure dans notre système solaire, selon un article publié l'an dernier sur Popular Mechanics, il faudrait démolir les quatre planètes les plus proches du Soleil, c'est-à-dire Vénus, Mercure, Mars, et… la Terre, oui. Mais les bénéfices en seraient immenses, puisque l'énergie ainsi collectée suffirait à bâtir de nouveaux habitats incroyables autour du Soleil, et à fournir à leurs habitants une énergie illimitée et gratuite.

Un moteur stellaire

À moins d'inverser les lois de la physique telles que nous les connaissons, le seul moyen pour une civilisation de produire l'énergie nécessaire à des voyages intergalactiques serait de transformer une étoile en une sorte de moteur. Selon l'échelle de Kardashev – qui mesure le degré d'évolution d'une civilisation à l'aune de sa capacité à produire de l'énergie et de son niveau technologique – transformer une étoile en gigantesque moteur fait de vous une civilisation de type 2 (pour info, comme l'humanité n'est capable que de tirer de l'énergie de sa propre planète, nous demeurons pour l'heure une civilisation de type 1).

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Le problème avec les moteurs stellaires, c'est la vitesse. Si l'on en croit Leonid Mikhailovitch Shkadov, l'un des premiers à avoir émis cette idée, en utilisant notre propre étoile comme moteur, il nous faudrait un million d'années pour parcourir à peine 0,3 années lumière.

En attendant, KIC 8462852 n'a pas encore bougé. Et par ailleurs, il faut garder à l'esprit que la lumière émise par l'étoile a mis 1480 ans à nous parvenir, ce qui signifie qu'elle peut tout à fait avoir disparu depuis, partie Dieu sait où.

Un disque d'Alderson

Le disque d'Alderson, nommé ainsi d'après l'auteur de science-fiction Dan Alderson, est une version un peu moins réaliste de la sphère de Dyson. Le principe est à peu près le même, mais il s'agirait de construire un disque, épais de plusieurs milliers de kilomètres, plutôt qu'une sphère. L'étoile se trouverait au centre du disque, derrière des murs incroyablement hauts, afin que les populations ne finissent pas cuites par la chaleur.

Comme seule une petite partie du disque serait habitable en raison de la température, le disque d'Alderson n'est sans doute pas la solution la plus évidente pour quiconque souhaite bâtir un monde autour d'une étoile. Et comme le ciel serait en permanence dans une sorte d'état crépusculaire, la vie serait certainement un peu nulle pour ses habitants.

Une mégapole dystopique

Le manga Blame ! imagine à quoi pourrait ressembler une ville construite à l'échelle stellaire. Fini les plans d'urbanisme : des êtres mécaniques autonomes bâtissent la ville en temps réel et dans toutes les directions. Le résultat, c'est une jungle mécanique tellement vaste que le système solaire tout entier, jusqu'à Jupiter, a été incorporé en son sein. Quant à la technologie qui construit cette mégapole, elle ne semble pas avoir de but réel, en tout cas pas du point de vue des humains.

Pour l'heure, il ne nous reste qu'à attendre pour voir ce que Kepler a bien pu découvrir à quelque 1500 années lumière de distance de notre planète. Alors que notre planète cherche désormais à écouter ce qu'il se passe du côté de KIC 8462852, espérons que s'il y existe vraiment une mégastructure extraterrestre, elle ne nous soit pas hostile.