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Crime

En 2019, presque la moitié des appels cellulaires vont être des arnaques

Mais bravo pareil pour ta croisière gratuite.
Photo par Ehimetalor Unuabona via Unsplash

Je fais partie de cette catégorie de personnes qui ne répondent presque jamais au téléphone. Je préfère laisser sonner dans le vide avant de méticuleusement fouiller l’internet pour savoir si la personne qui m’appelle est un malotru qui convoite mes précieux sous.

Peut-être que je suis névrosée. Peut-être que j’ai raison de l’être. Je pencherais plutôt pour la deuxième possibilité, vu un rapport publié la semaine dernière. Les prédictions sont accablantes : dès 2019, presque un appel cellulaire sur deux sera une arnaque.

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L’analyse a été effectuée par First Orion, une firme américaine qui collabore avec les compagnies de télécommunication mobile, notamment pour bloquer les appels non désirés.

La firme se base sur l’analyse de 50 milliards d’appels téléphoniques effectués au cours des 18 derniers mois pour faire ses projections. Elle observe une forte augmentation de la proportion d’appels frauduleux en peu de temps.

« Année après année, l’épidémie d’appels frauduleux bombarde les consommateurs à des niveaux records, qui surpassent les années précédentes, et les arnaqueurs envahissent de plus en plus notre vie privée », a dénoncé le président de First Orion et chef des données scientifiques, Charles D. Morgan, sur le blogue de l’entreprise.

En 2017, 3,7 % des appels cellulaires étaient des arnaques. En 2018, cette proportion a bondi à 29,7 %, soit presque le tiers des appels. On prévoit que l’an prochain la proportion passera à 44,6 %.

En pleine nature avec leurs téléphones fixes non branchés, ces deux jeunes femmes sont à l'abri des arnaques téléphoniques.

Les appels frauduleux seraient plus difficiles à détecter aussi. La compagnie souligne que le recours à « l’usurpation de quartier » est une tendance en plein essor. C’est lorsque les fraudeurs donnent à leur numéro l’indicatif régional de la personne visée.

Par exemple, un scammeur qui appelle à Montréal « emprunte » le préfixe 514, ce qui augmente ses chances que la cible réponde à l’appel, pensant qu’il s’agit d’une connaissance ou, du moins, d’un appel local. Mais, pour ce qu’on en sait, le scammeur du 514 peut en réalité se cacher au fond de son sous-sol en Estonie.

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Cette méthode a connu un réel essor au cours de la dernière année. D’après First Orion, elle représentait 67 % des arnaques téléphoniques en 2018. On prédit qu’en 2019, neuf appels frauduleux sur dix (92 %) vont provenir de numéros d’apparence familière.

Quelles arnaques?

Telle l’évolution d’un Eevee, les arnaques par téléphones prennent plusieurs formes. Au printemps dernier, le gouvernement canadien prévenait les étudiants étrangers d’une arnaque courante dans certaines villes canadiennes, dont Ottawa et London.

Se faisant passer pour des employés du ministère de l’Immigration, les arnaqueurs sommaient les étudiants de faire des paiements au moyen d’une carte de crédit prépayée, d’une carte-cadeau, d’un virement ou d’un transfert électronique, à défaut de quoi les étudiants seraient expulsés ou arrêtés.

Les appels semblaient provenir de numéros locaux, mais le gouvernement soupçonne qu’ils venaient plutôt de l’étranger.

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On a aussi relevé que des Canadiens ont reçu des appels et des messages textes provenant prétendument de l’Agence de revenus du Canada. On leur disait qu’ils avaient des sous à réclamer ou qu’ils étaient poursuivis pour fraude fiscale.

Et puis, on connaît les classiques : un numéro qui devient payant si vous le rappelez, une croisière gratuite… L’arnaque n’a de limite que celle de la créativité de l’arnaqueur.

Sur ce, bonne visite aux Bahamas.

Justine de l'Église est sur Twitter.