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Des chiens pour lutter contre le stress de l’avion

Une journée avec les bénévoles canins du programme « Pets Unstressing Passengers » de l’aéroport international de Los Angeles.

Ce sont des réalités de la vie moderne : les chiens sont cool, les aéroports sont nuls, et il n'y a rien que Los Angeles aime plus que de réunir le bon et le mauvais (voir aussi : les paleo donuts, Vin Diesel et Paul Walker dans Fast and Furious). Il est donc logique que le programme « Pets Unstressing Passengers » (PUP), dans lequel des chiens affublés de vestes écarlates traînent dans des aéroports afin de réconforter des passagers stressés, ait été lancé à l'aéroport international de Los Angeles (LAX) en 2013.

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Lorsque je suis arrivé dans les bureaux du PUP samedi dernier, les animaux bénévoles présents à ce moment-là – deux Labrador retrievers, Ryu et Echo, et un bouledogue français corpulent nommé Pierre – dormaient sous une table. La table était jonchée de cartes à collectionner à l’effigie des 72 chiens affiliés au programme, mentionnant leurs « statistiques » (« Récompense préférée : Des caresses sur le ventre ! », « Friandise préférée : Du poulet ! »).

« Les enfants deviennent fous en voyant les cartes », me dit la directrice du programme, Heidi Huebner, avant de saisir la laisse de son chien et de se diriger vers le terminal 5. Le programme de Huebner, le premier du genre, propose de calmer les voyageurs dont les nerfs ont été ébranlés par des bagages perdus, de longues escales, des correspondances ratées et, bien sûr, la crainte toujours présente de l’avion ; les chiens du programme PUP ont été particulièrement demandés suite à la fusillade survenue à l’aéroport en 2013, faisant un mort et plusieurs blessés.

Les chiens étaient également de garde lorsque des milliers d'Angelenos ont afflué à LAX en janvier dernier afin de protester contre le décret migratoire de l'administration Trump. « Le visage des gens s’illumine quand ils voient les chiens », déclare Naomi Jost, bénévole du programme et propriétaire d'Echo.

Pour prendre part au programme, tous les chiens doivent être enregistrés auprès de l'Alliance des chiens de thérapie, quelle que soit leur race ou leur taille. Leur journée de travail – qui consiste principalement à se faire caresser avec plus ou moins de tendresse – dure en moyenne deux heures, juste assez longtemps pour les fatiguer (cf. la photo ci-dessous).

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Les chiens policiers sont les animaux les plus courants dans les aéroports, mais une politique stricte de non-fraternisation a été mise en place entre les chiens d’intervention et les chiens bénévoles. « Les chiens policiers sont là pour travailler et nous nous assurons de bien les garder séparés », m’explique Huebner (À ce stade, j’ai dû m’empêcher de marmonner dans mon magnétophone : « Idée de scénario : un reboot de La Belle et le Clochard, où un chien renifleur et un chien thérapeutique tombent amoureux contre toute attente. »)

Les chiens du PUP génèrent certainement plus de plaisir que leurs homologues portant l'insigne. En les voyant, les enfants hyperactifs et les parents épuisés cessent de se chamailler, de bâiller ou d’envoyer des textos et se précipitent vers les chiens avec une expression béate.

À un moment donné, une jeune femme tombe à genoux et commence à lancer des « Je t’aime » à Ryu. « Ça a été le meilleur moment de ma vie, mais je dois y aller maintenant », crie-t-elle par-dessus son épaule en tentant de se détacher, rayonnante, de l'emprise du chien.

Bien que les chiens du PUP aient pour vocation de « déstresser » les voyageurs, le degré d'excitation qu'ils déclenchent chez certains enfants ne semble pas vraiment atténuer le stress de leurs parents. En voyant Pierre et Echo, Sebastian, un petit catalan âgé d'un an et affublé d’une chemise à l’effigie de Mickey, laisse échapper un cri primal qui dure une minute entière. « Il adore les chiens », soupire sa mère avec lassitude.

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Tandis que nous avançons dans le terminal, Pierre se met à renifler un grand homme avec un bandana sur la tête, appuyé contre un pilier. L’homme, qui se penche immédiatement pour caresser Pierre, s’avère être Mister T, une star de la télévision des années 1980.

Pierre, visiblement ravi de rencontrer Mister T

« Même Mister T aime les chiens », rigole l'ancienne vedette de L'Agence tous risques. Il prend Pierre dans ses bras et émet le genre de sons aigus que les gens ont tendance à pousser lorsqu'ils bercent un bouledogue. « Wow, ils sont incroyables », s'étonne Mister T quand Ryu et Echo se glissent à ses côtés. « J'avais entendu parler de ce programme, mais c'est la première fois que j’en témoigne. »

Alors que leur moment sous le feu des projecteurs touche à sa fin, Echo, Pierre et Ryu laissent échapper une symphonie de bâillements et se pelotonnent sur le tapis de l'aérogare, visiblement apaisés par le bruit ambiant – ce sont des chiens de LA, après tout.

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