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Dominique Strauss-Kahn et les femmes : la timeline

Retour sur les scandales sexuels dans lesquels s'est noyé DSK.
Image via « Le JDD »

Ce lundi s'est ouvert à Lille le procès de l'affaire dite du Carlton, dans laquelle Dominique Strauss-Kahn et treize autres prévenus comparaissent. Soupçonnés par la justice d'avoir été au cœur d'un réseau de prostitution du nord de la France et d'avoir organisé et financé ce que la justice française nomme sobrement des « parties fines », les accusés risquent jusqu'à dix ans d'emprisonnement et 1,5 million d'euros d'amende – la peine prévue par le code pénal pour proxénétisme aggravé.

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Ce n'est pas la première fois que le nom de DSK apparaît dans une affaire de mœurs. Avant de se retrouver à la barre du tribunal de Lille en compagnie notamment du désormais célèbre Dodo la Saumure, gérant de maisons closes, et de Fabrice Pazskowski et David Roquet, entrepreneurs nordistes et libertins assumés, Dominique Strauss-Kahn s'est à plusieurs reprises fait remarquer pour sa sexualité selon toute vraisemblance débridée.

Affluence de journalistes — VdeSenneville (@VdeSenneville)February 2, 2015

Dès 2006, le livreSexus Politicus le décrivait comme adepte d'un « art de la séduction qui confine chez lui à l'obsession » et faisait état de ses sorties aux Chandelles, célèbre club échangiste de Paris. Alors député du Val-d'Oise et figure du Parti socialiste, l'homme qui deviendrait président du Fonds monétaire international (FMI) un peu plus d'un an plus tard n'a à l'époque pas le moins du monde été inquiété par ces accusations. Ce n'est que deux ans après que le monde politico-médiatique commençait à sérieusement s'interroger sur les déviances sexuelles présumées de l'homme politique alors en plein essor.

À l'occasion de ce nouveau procès dans lequel Dominique Strauss-Kahn comparait, VICE revient sur quelques-unes de ses frasques sexuelles les plus médiatisées, des années 1990 jusqu'à sa chute finale dans la chambre 2 806 de l'hôtel Sofitel de New York en 2011.

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DÉBAUCHE À DAVOS
Dans une vidéo postée sur YouTube en mai 2013, la journaliste italienne Myrta Merlino accuse Dominique Strauss-Kahn d'avoir tenté d'abuser d'elle à la fin des années 1990 au forum de Davos. Selon ses dires, elle aurait reçu une note l'invitant à se rendre dans la chambre d'hôtel de l'homme politique dans le cadre d'une interview. Le ministre de l'Économie de l'époque lui aurait alors ouvert la porte en robe de chambre, avant de lui demander de faire patienter son cameraman dans le couloir. Peu après, il aurait tenté de l'embrasser en la poussant vers le mur. La jeune et jolie journaliste l'aurait alors giflé et se serait débattue avant de prendre la fuite.

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TRISTANE ET LE SOUDARD
En 2007, dans l'émission « 93, faubourg Saint-Honoré » présentée par Thierry Ardisson, la romancière Tristane Banon raconte comment DSK a essayé de la violer quatre ans auparavant lors d'une interview. Par la suite bipée au montage, elle y comparait l'homme à un « chimpanzé en rut » et expliquait « qu'à l'Assemblée nationale, plus aucune petite nana veut s'occuper de son bureau ». Banon déposera plainte en 2011. Dans le cadre de l'enquête, sa mère, Anne Mansouret, vice-présidente du conseil général de l'Eure, déclarera aux enquêteurs qu'elle-même avait eu une relation « consentie mais clairement brutale » avec DSK. Elle ajoutera qu'il se comportait avec « l'obscénité d'un soudard ». Strauss-Kahn, qui a toujours nié les faits, n'a jamais été inquiété et la plainte a été classée sans suite.

GÂTERIES AU FMI
En 2008, le Wall Street Journal dévoile une liaison entre DSK, alors président du Fonds monétaire international, et Piroska Nagy, économiste hongroise alors âgée de 50 ans. L'information déclenche une enquête interne de plusieurs mois au sein de l'institution sur le comportement de son directeur général à l'égard des femmes. La relation aurait commencé à l'automne 2007, à la suite d'une réunion. Très vite, selon Libération, DSK lui a fait part de son désir d'une relation sexuelle – ce qui se concrétisera quelques mois plus tard, à l'occasion du forum de Davos de 2008. La relation prendra soudainement fin quand le mari de l'économiste, furieux, découvrira le pot aux roses.

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Image via Wikimedia Commons

PAS DE SODO POUR LA FEMME DE DODO
Toujours dans le cadre de l'affaire du Carlton, les enquêteurs ont interrogé Béatrice Legrain, compagne de Dodo la Saumure et elle aussi gérante de bars à filles. Elle leur a expliqué que, le 6 mars 2009, dans le sous-sol du club L'Aventure à Paris, DSK lui avait fait des « avances » alors qu'elle accompagnait une jeune fille « blonde, jolie » promise à l'homme. « Il m'a suivie lorsque je suis descendue aux toilettes. C'est à ce moment-là qu'il m'a dit : "C'est toi que je veux !", en me mettant les bras autour du cou. Je l'ai repoussé et il m'a laissée tranquille. […]. Ensuite, il est allé comme prévu dans un salon privé avec la fille et tout s'est bien passé. La fille ne s'est pas plainte de lui », a-t-elle expliqué dans une interview à La Voix du Nord. « Il n'a pas été violent du tout avec moi, mais le fait qu'il me choisisse moi, alors qu'il y avait une fille beaucoup plus jeune que moi juste à côté, ça m'a tout de même interpellée. Je me suis dit qu'il devait aimer l'interdit », a-t-elle ajouté.

ESCAPADES ROMANTIQUES
En 2011, dans le cadre de l'enquête sur l'affaire du Carlton, les enquêteurs tombent sur d'étranges SMS échangés entre DSK et Fabrice Paszkowski stockés dans le téléphone de ce dernier. L'homme est aujourd'hui accusé d'avoir organisé des « parties fines » à Paris et Washington pour DSK. Dans ces messages révélés par le journal Libération, DSK écrit notamment : « J'emmène une petite faire les boîtes de Vienne (Autriche) le jeudi 14 mai. Ça te dit de venir avec une demoiselle ? » Deux mois plus tard, les deux hommes projettent une nouvelle rencontre, cette fois en Espagne : « Veux-tu (peux-tu) venir découvrir une magnifique boîte coquine à Madrid avec moi (et du matériel) ? », lui propose ainsi DSK.

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« RAPPORTS BRUTAUX »
En mars 2010, Mounia Rabou, ancienne prostituée et témoin clé dans l'accusation de « proxénétisme aggravé » dans l'affaire du Carlton, rencontre DSK et d'autres prévenus à l'hôtel Murano, à Paris. « [Ce soir-là,] j'ai eu des rapports sexuels complets avec DSK. Je me souviens qu'il s'agissait de rapports brutaux avec sodomie. Il ne m'a pas violentée, mais on sentait qu'il aimait les rapports de force », a-t-elle expliqué aux enquêteurs. Mounia, à qui il avait été promis une rémunération de 1 500 euros pour la soirée, se plaindra ensuite d'en avoir seulement reçu 900.

Image via Flickr

ÉCHANGISME À L'HÔTEL W
Le 11 mai 2011, trois jours avant son arrestation à New York, Strauss-Kahn participe à une soirée échangiste en compagnie d'amis lillois à l'hôtel W, à Washington. Florence, une call-girl présente ce soir-là et interrogée par la suite par la police, décrira un DSK « très attentionné avec les femmes » et « jamais violent ». Selon elle, il se serait ensuite plaint à ses camarades du « puritanisme hypocrite des Américains » et expliqué qu'il était « content » de voir ses amis qui, eux, en tant que Français, « assumaient leurs choix libertins ».

TROUSSAGE DE DOMESTIQUE AU SOFITEL
Le 14 mai 2011, DSK est arrêté à l'aéroport de New York pour avoir agressé sexuellement Nafissatou Diallo, femme de chambre, à l'hôtel Sofitel de la ville. Dans sa plainte, la femme l'accusera de l'avoir attaquée avec « violence et sadisme », de « comportement humiliant et dégradant » et « d'atteinte à sa dignité de femme ». Un an plus tard, DSK déposera plainte à son tour pour « accusations infondés et diffamation ». S'il reconnaît avoir eu une brève relation sexuelle « inappropriée » avec la femme de chambre qu'il ne connaissait pas, il a nié toute violence ou contrainte. Fin 2012, un accord financier entre l'accusé et la victime mettra finalement un terme à la procédure judiciaire. Cette affaire retentissante réduira à néant les ambitions politiques de l'homme politique et signera le début de sa série de comparutions judiciaires.

Glenn est sur Twitter.