Le magazine MATTE présente : Molly Matalon

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Le magazine MATTE présente : Molly Matalon

Les mamans du sud de la Floride conduisent des voitures de sport, mangent plein de bagels et sont mieux foutues que leurs filles.

Le magazine MATTE est une publication dédiée à la photographie que j’ai commencée en 2010, afin de mettre en valeur le travail de photographes émergents. Chaque numéro s’attache au travail d’un artiste, et je shoote un portrait de lui ou d’elle pour la couverture. Sur les 20 numéros que j’ai publiés à ce jour, dix ont été achetés par la bibliothèque du Museum of Modern Art, et 6 ont été inclus dans l’exposition triennale de l’International Center of Photography. En tant que nouveau photo editor de VICE US, je suis hyper excité à l’idée de partager mes découvertes avec un public plus large.

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Le numéro 21 de MATTE présente le travail de la photographe basée à New York, Molly Matalon, et qui consiste en une série de photos de sa mère. Molly vient du sud de la Floride, un endroit où les mamans conduisent des voitures de sport en mangeant des bagels. Parfois, elles sont mieux foutues et plus en forme que leurs propres filles. En ce qui concerne Molly et sa maman, l’interaction entre sujet et photographe est devenue indissociable de leur relation mère-fille. Modèle de bonne volonté, la mère de Molly se présente à l’objectif sans une hésitation – il s’agit d’une femme qui, par exemple, est allée à Disney World avec les deux yeux au beurre noir, juste après son lifting des paupières. Au cours de notre collaboration pour ce numéro de MATTE, j’ai pu avoir un bon aperçu de la nature unique de leur relation.

MATTE : Quand as-tu commencé à photographier ta mère ?
Molly Matalon : J’ai commencé à le faire sérieusement en 2011.

Ça ne lui pose pas de problème que tu la mitrailles ?
La plupart du temps, ma mère adore se faire prendre en photo. Elle aime être au centre de l’attention, même si c’est juste pour un instant. Parfois, elle se sent frustrée parce que je lui dis de tenir la pose afin de pouvoir réaliser un cliché. Et le temps que je fasse mes réglages, elle est là : « Allez, Molly ! » Peut-être que tout le monde pense comme ça au moment de se faire tirer le portrait, mais ma mère l’ouvre toujours. On peut très bien discerner sa personnalité sur les photos.

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Ça te fait quoi de la photographier ?
J’aime bien. C’est une façon, pour moi, de développer un ensemble d’idées, en utilisant ce sujet avec lequel j’entretiens des rapports très personnels. Mon travail est très actuel – à quoi ressemblent les mamans en 2014, la manière dont elles se comportent, comment elles sont perçues par la société.

Qu’est-ce que ça vous apporte, à chacune ?
La photographie, je pense, nous aide à combler notre besoin de l’autre ; ma mère a besoin de se sentir importante dans ma vie, et la distance que l’appareil photo apporte m’aide à mieux la comprendre. C’est ma muse, vraiment.
Des doubles pages du numéro 21 du magazine MATTE : Molly Matalon

Comment ont évolué tes photos, avec le temps ?
J’ai remarqué que les clichés que je faisais sentaient beaucoup moins l’angoisse. La voix de ma mère ressort plus à travers les images, aussi. Je garde le contrôle, au final, mais je me suis un peu assouplie. Je pense que c’est important. Chaque fois que je me rends en Floride pour prendre des photos, j’ai une petite voix dans ma tête qui me guide, qui me dicte ce sur quoi je devrais me concentrer. Par exemple, il y a deux semaines, quand j’étais en Floride, je me suis dit que j’allais prendre des photos « marrantes » de ma mère.

De quelle façon photographier ta mère a fait évoluer votre relation ?
Prendre ces photos de ma mère m’a aidée à réaliser que c’était une personne réelle et pas juste une idée, ou une figure présente dans mon enfance. Je pense à la façon dont elle interagit dans les sphères publique et privée sans moi. Bien que les photos la prennent pour sujet, elles parlent aussi de moi. À travers la photographie, je peux regarder ma mère avec plus d’objectivité.

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Molly Matalon étudie actuellement à la School of Visual Arts à New York. Le numéro de MATTE qui lui est consacré peut être acheté ici.

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