Gary Robbins est un de ces héros anonymes qui n'accèdera jamais au Panthéon du sport. Pourtant, son mérite est immense. Il fait partie de ces rares coureurs à avoir bouclé les Marathons de Barkley, un ultra-trail bien violent qui se déroule chaque année dans le Tennessee, aux Etats-Unis. Problème, pour être inscrit sur la liste des "finishers", il faut boucler le parcours en moins de 60 heures. Ce que n'a pas fait Gary Robbins, puisqu'il a franchi la ligne d'arrivée avec 6 secondes de retard sur le temps imparti.Pire, il s'est trompé de chemin sur le parcours, ce qui l'a obligé à « nager dans la rivière », comme il l'a expliqué à Global News. Rageant, quand on sait que seuls 15 athlètes ont réussi à passer sous la barre des 60 heures en 31 ans. Cette année d'ailleurs, un seul coureur est parvenu à rentrer dans les délais : John Kelly a réalisé un temps impressionnant de 59 heures et 30 minutes, les 39 autres sportifs triés sur le volet pour participer à cette édition n'y sont pas parvenus.Le cruel échec qu'a vécu Gary Robbins a suscité une grande vague d'émotion dans le public venu assister à l'arrivée. Il a aussi poussé le créateur de la Barkley, Gary Cantrell, à relativiser : « Le temps ne veut pas dire grand-chose ». On n'aura pas l'indécence de dire que l'important, c'est de participer, mais au moins le bon goût de reconnaître l'exploit qu'a réalisé Gary Robbins.