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LE NUMÉRO PERSISTANCE RÉTINIENNE

Un groupe de pédales

Dimitri et Thomas, un étudiant en langue espagnole et un jeune lycéen inscrit en filière scientifique, ont décidé il y a quelques mois de monter un groupe dans le but de faire la pop la plus ralentie du monde. Tellement ralentie que la plupart de leurs...

Photo : Loan Calmon

Dimitri et Thomas, un étudiant en langue espagnole et un jeune lycéen inscrit en filière scientifique, ont décidé il y a quelques mois de monter un groupe dans le but de faire la pop la plus ralentie du monde. Tellement ralentie que la plupart de leurs morceaux durent dix minutes. Quand on est allé leur parler, ils devaient enchaîner leur premier concert à Paris et une date à Londres pour le premier de l’an. Du coup, ils ont été obligés d’embaucher un bassiste. Mais ils n’avaient toujours pas de batteur officiel. C’est pour ça qu’ils ont décidé de compenser leur manque d’effectifs par une dizaine de pédales d’effets. Vice : C’est quand que vous avez commencé à jouer ensemble dans Windy Morning ?
Dimitri : C’est au moment où je suis revenu d’Argentine. J’avais pour projet de jouer de la musique avec un pote de Bordeaux, mais on ne s’y est jamais mis. Puis on a passé pas mal de temps dans la cave des parents de Thomas à jouer des morceaux ensemble. On s’est finalement mis à composer. Ça faisait pas chier tes parents d’entendre deux mecs faire de la musique super ­bruyante un étage juste en dessous d’eux ?
Thomas : Ma mère aime beaucoup Dimitri. Elle a l’air un peu brute de décoffrage au premier abord, mais elle devient très amicale quand tu réussis à te faire adopter.
Dimitri : On entretient de très bonnes relations ensemble. Elle m’a accepté. Je crois même qu’on a un lien.
Thomas : Elle lui a offert une bouteille de pinard pour fêter leur amitié. Comment vous faites pour enregistrer vos morceaux ?
Dimitri : Pendant longtemps, on s’est enregistrés seuls, sur mon mini studio une piste, puis chez un mec qui s’appelle Igor.
Thomas : Phil Spigor pour les intimes.
Dimitri : Après, c’est Pascal d’Alba Lua qui passait ses après-midis à nous enregistrer. Et depuis récemment, on fait ça chez Stéphane, un vieux. C’est le mec de la prof d’anglais de Thomas. On m’a dit que vous utilisiez plein de pédales d’effet. Vous faites un genre de collection ou vous vous en servez vraiment ?
Thomas : On considère qu’il n’y en a jamais trop. Arthur en a plus que nous, puisqu’en tout, il doit en avoir cinq. J’en ai trois, et Dimitri n’en a qu’une seule, qu’on lui a donnée. Ça en fait neuf en tout. J’aime bien l’idée d’en avoir plein autour de nous. Ça fait vachement Primal Scream.
Arthur : C’est plus visuel que sonore, en fait.
Thomas : Je crois qu’en plus de ça, avoir un maximum de pédales tend à inspirer le ­respect. Il n’y a pas vraiment d’avantage, au bout du compte.
Arthur : Comme on aime bien la distorsion, on les utilise quand même autant qu’on le peut. On s’en sert pour créer des sons qui font des vagues, enregistrer des boucles, ce genre de trucs.
Thomas : De toute façon, quand tu répètes une seule note pendant tout un morceau qui dure lui-même dix minutes, t’as plutôt intérêt à te servir de cette fonction « boucle ». Vous aimez bien les sons qui ressemblent à des bruits de vagues ?
Dimitri : Ouais, c’est vrai qu’on aime bien ces sons de guitare aérienne.
Thomas : Ça nous permet aussi de faire les intro et outro des morceaux. On s’est même dit qu’avec cette fonction, tu pouvais faire un groupe tout seul sans que personne ne s’en aperçoive. D’ailleurs, vous comptez avoir un batteur, un jour ?
Thomas : On est sur plusieurs pistes, notamment sur celle d’un mec qui s’appelle « Luc », et qui porte un sac à dos partout où il va.
Dimitri : Sinon, on pensait à Thomas, le mec des Bombardiers, un groupe de oï bordelais.
Arthur : On espère renforcer notre crédibilité hooligan nineties grâce à lui. JULIEN MOREL