La Passion du Christ

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La Passion du Christ

À Strasbourg, plus d'un millier de catholiques, protestants et évangélistes se sont réunis par amour de Jésus.

Toutes les photos sont de Gaspard Glanz

La marche pour Jésus existe depuis 1991 en France, mais elle n'a commencé qu'en 2000 à Strasbourg, où j'ai pris ces quelques photos. En gros, il s'agit d'une manifestation annuelle de chrétiens (toutes églises confondues : catholiques, protestants et évangélistes) réunis par amour de Jésus. Il devait y avoir 1 000 à 1 500 personnes réparties derrière trois camions, sur lesquels étaient juchés des groupes de gospel et de christian rock. Les marcheurs de ce cortège de près de quatre kilomètres avaient des feuilles sur lesquelles étaient inscrites les paroles qu'il fallait chanter en rythme avec les groupes. Toutes étaient en rapport avec Jésus et le Seigneur – et il y avait même des phrases en latin que je n'ai absolument pas compris.

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Personnellement, je n'ai aucune religion et que je n'ai jamais été baptisé par qui que ce soit. Par ignorance, je m'attendais à me retrouver avec les tarés vêtus en rose de la Manif pour tous, mais ce n'était absolument pas le cas. Il s'agissait d'une foule bien moins revendicative, beaucoup plus tolérante envers les passants. C'était un défilé de croyants les bras tournés vers le ciel, chantant et souriant, louant leur Seigneur environ tous les trente mètres.

Avant le départ de la manifestation, il y a eu des « consignes de sécurité » à respecter. Il y avait un service d'ordre au nombre excessif, comparé à n'importe quelle autre manifestation. Après ces consignes, il y a eu une prière en l'honneur du Seigneur et de la météo (il avait cessé de pleuvoir entre le matin et l'après-midi). Ça a duré environ deux minutes, mais ensuite, il y a eu l'appel aux dons – lequel a duré cinq fois plus longtemps. Le curé, perché sur le haillon d'un camion comme un gréviste de la CGT, a expliqué calmement – mais à plusieurs reprises –, que « les dons en espèces étaient acceptés » mais que « les dons par chèque étaient préférables » car cela permettait à l'organisation de la marche de délivrer « des certificats pour réduire ses impôts ». Sur le coup, je me suis dit que la foi était un truc assez rentable.

Par moments, les manifestants m'ont fait penser aux évangélistes américains qui entrent en transe lors des grands meetings, lorsqu'ils tapent dans les mains et qu'ils font la danse du ventre les yeux fermés. J'ai trouvé ça intéressant, parce que c'était la première fois que je voyais ça en France. Ici, on a trop souvent tendance à voir les Chrétiens comme des curés, des vieux ou des sœurs un peu coincées – pas comme des gens qui expriment leur amour pour Jésus avec autant de passion.

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