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Crime

Les FARC et le gouvernement colombien annoncent la paix pour dans 6 mois

Leur poignée de mains à La Havane est une image d’espoir de réconciliation entre le gouvernement colombien et l’armée rebelle, qui sont en conflit depuis 1960 — faisant de cette guerre en Colombie l'un des plus vieux conflits du monde.
Le président colombien Juan Manuel Santos, et le commandant des FARC, « Timochenko, » se serrent la main. (Photo par Desmond Boylan / AP)

Le président colombien Juan Manuel Santos, et le commandant des FARC, « Timochenko, » se sont serré la main, ce mercredi, pour annoncer des avancées majeures menant à la possible fin à l'un des plus vieux conflits du monde. La poignée de main a été ferme et s'est faite sous les yeux de Raul Castro, le président cubain, qui supervisait la rencontre et qui a un peu forcé le serrage de mains.

Ce moment historique, bien que bizarre, qui s'est déroulé à La Havane, la capitale cubaine, est une image marquante de réconciliation entre le gouvernement colombien et l'armée rebelle après des décennies de mépris mutuel et de méfiance. En Colombie, l'image est décryptée avec scepticisme — cela fait plus de 50 ans que les camps s'affrontent.

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Les deux leaders ont annoncé que les négociations de paix seront conclues « au plus tard dans 6 mois, » ce qui signifie que la Colombie pourrait théoriquement parvenir à un accord de paix courant mars 2016. Une fois l'accord final signé, les rebelles auront 60 jours pour abandonner les armes et se démobiliser.

« Nous n'échouerons pas, » a déclaré le président colombien. « L'heure de la paix est arrivée. »

Un développement de dernière minute a aussi marqué l'annonce de mercredi.

Il a été prévu que les belligérants qui acceptent d'être reconnus coupables de violation des droits de l'homme et de crimes de guerre seront emprisonnés entre 5 et 8 ans dans des prisons dites « ordinaires ». Ceux qui n'accepteraient pas de reconnaître leur culpabilité pourraient encourir jusqu'à 20 ans d'emprisonnement.

Jusqu'à ce mercredi, les pourparlers de paix avaient été compliqués à cause cette question des peines de prisons . Le négociateur des FARC, Ivan Marquez, avait expliqué à des journalistes en février dernier, que « pour les rebelles il n'y aurait pas de prison ».

Comme cela avait été pressenti, le FARC-EP — pour Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes / Armée du Peuple — va devenir un parti politique légal, ont annoncé les leaders présents à La Havane.

Ce mercredi, Timochenko semblait accepter le projet des peines de prison imposées aux rebelles, qui sont accusés de nombre d'abus contre des citoyens non-combattants au cours de la campagne des FARC contre le gouvernement. Les forces militaires et paramilitaires colombiennes sont aussi accusées d'assassinats extrajudiciaires et d'exécutions de civils innocents.

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« La juridiction exceptionnelle pour la paix doit s'appliquer à tous les acteurs du conflit, » a déclaré Timochenko.

Le président colombien était assis à un fauteuil de Timochenko — le nom de guerre de Timoleón Jiménez — avec le président Castro qui trônait entre les deux hommes. Après leurs déclarations, Castro a persuadé les deux leaders d'échanger une poignée de main.

Plus de 220 000 personnes sont mortes à cause de la guerre en Colombie, qui a débuté en 1960. Plus de 6 millions de personnes ont été déplacées.

Les avancées de ce mercredi ont été accueillies avec méfiance par les Colombiens actifs sur les réseaux sociaux. « Les narcoterroristes des FARC et de l'EP tuent la moitié du pays et ne font que 5 ans en prison, au pire 8 ans. On se moque du peuple, » a écrit un Colombien sur Twitter.

Joe Parkin Daniels et Joan Camejo ont contribué à la rédaction de cet article.