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Crime

2016 est déjà l'année la plus meurtrière pour les journalistes mexicains depuis 2010

Huit journalistes ont été tués au cours de la première moitié de l’année, selon le groupe de défense de la liberté d’expression « Article 19 ». Le nombre d’attaques non mortelles contre les médias a aussi doublé.
Photo de Sáshenka Gutiérrez/EPA

Huit journalistes ont été tués au Mexique au cours de la première moitié de l'année, selon un rapport du groupe de défense de la liberté d'expression « Article 19 ». Ce nombre surpasse les sept personnes tuées durant toute l'année 2015. Ainsi, 2016 est déjà l'année la plus meurtrière depuis l'année 2010, quand 10 professionnels des médias avaient été tués.

Le rapport, publié ce jeudi, rapporte aussi que le nombre d'agressions non mortelles contre les journalistes a doublé.

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Trois des huit victimes couvraient des événements en lien avec la police et diverses violences pour des médias basés dans le Veracruz — l'État le plus dangereux pour les journalistes au Mexique, avec 17 journalistes tués là-bas depuis 2010.

Le rapport estime que deux des meurtres de cette année sont des « exécutions extrajudiciaires », menées par des employés de l'État.

Salvador Olmos García, un animateur radio de la minuscule communauté indigène de Huajuapan de León dans l'État de Oaxaca, a été tué par la police municipale locale. Le groupe « Article 19 » ne croit pas à la version de la police qui assure qu'un véhicule de patrouille a écrasé le journaliste sur un bout de terrain vague par accident. La police a déclaré que les officiers le pourchassaient, après qu'il se soit échappé de garde à vue au moment où les officiers lui avaient retiré ses menottes. Il avait été arrêté pour avoir prétendument fait des graffitis sur un monument.

« L'impunité vis-à-vis des attaques contre la liberté d'expression a transformé le pays en l'un des endroits les plus mortels pour les médias »

En plus de l'augmentation effrayante du nombre de morts, le rapport note aussi une hausse « des agressions contre la presse ». Ceci va des menaces aux kidnappings temporaires, en passant par les détentions arbitraires et les intimidations.

Le groupe dit avoir recensé 218 cas de ce genre entre janvier et juin de cette année, ce qui représente une augmentation de 115 pour cent par rapport au chiffre déclaré pour la même période en 2015. Une petite minorité de ces cas sont du fait du crime organisé. Pour la plupart des agressions, le groupe assure que c'est l'État qui est responsable.

« Une augmentation de cette ampleur dans les attaques contre la presse est due au manque de protection de la police et d'accès à une justice efficace », a assuré Ana Ruelas, du groupe « Article 19 », dans une déclaration. « L'impunité vis-à-vis des attaques contre la liberté d'expression a transformé le pays en l'un des endroits les plus mortels pour les médias dans le monde. »


Suivez Alan Hernández sur Twitter : @alanpasten