Photo : Peter Beste
Lil Mama est une petite New-Yorkaise de 16 ans. Un beau jour, elle a décidé d’écrire un rap sur son gloss au lieu d’aller en cours. Le résultat est un tube incroyable, avec des références à son lycée, aux brosses L’Oréal et aux lipsticks Mac à la pastèque. Le pompon du truc, c’est quand elle raconte que la directrice la fait venir dans son bureau et, alors que Lil Mama pense qu’elle va se taper deux heures de colle, la bonne femme lui demande où elle a acheté son gloss parce qu’il est trop phat. C’est la meilleure histoire depuis le mec de Sugarhill Gang qui parlait d’aller se baigner dans sa piscine verticale en rentrant de l’école.
Vice: Tu dis que tu viens à la fois de Brooklyn et de Harlem. C’est quoi la différence?
Lil Mama: C’est super différent. Si tu viens de Harlem, tu penses d’une certaine façon, tu t’habilles d’une certaine façon, et si tu viens de Brooklyn, ça n’a rien à voir. À Harlem, les meufs s’inspirent de Manhattan, c’est tout près, donc tu vas voir des sacs Bergdorf, des trucs comme ça. Les filles de Brooklyn restent à Brooklyn, donc elles ont leur propre mentalité. Mais c’est pas parce qu’elles sont bien sapées que les meufs de Harlem sont pas des tepu. La vérité, c’est qu’il y en a des pires qu’à Brooklyn. Tu les vois, elles n’ont pas de priorités, tout ce qu’elles veulent, c’est être bien habillées. Elles courent après les mecs qui ont du fric comme ça elles peuvent être bien habillées sans avoir un sou. Trop connes.
Et elles portent toutes du gloss?
Ben, disons que toutes les meufs avec qui je traîne, moi, sont connues pour leur gloss. C’est nécessaire. Il y a des jours où tu te réveilles et t’es trop dégoûtée: tes cheveux sont pas faits, tu t’es pas fait payer, t’as rien à te mettre donc ton grand frère doit te filer un de ses vieux hoodies. Mais si t’as du bon gloss tu t’en tires, t’as l’air sexy.
Moi j’ai vu des meufs partager leur gloss. C’est pas dégueu, ça?
Ça arrive, ça arrive. Mais si tu partages ton gloss avec une autre meuf, ça doit vraiment être une bonne amie. Pas une amie MySpace. En fait, ça dépend qui sont tes amies MySpace. Il y en a qui peuvent être de bonnes amies, ou des gens que t’as jamais rencontrés, des gens que tu vois dans la rue. Tu sais, des fois, il y a des gens que tu croises dans ton quartier sans leur parler. MySpace peut te rapprocher d’eux parce que si vous avez des hobbies en commun, tu peux le voir sur leur page et là tu peux devenir leur bonne amie.
Ouais ok. Mais est-ce que tu partagerais ton gloss avec moi?
Jamais de la vie! Je t’ai dit, ça doit être une fille que je connais depuis toujours. Genre quelqu’un que je vois tous les jours. Par exemple, soit ma cousine Shaniqua, soit Naima, mon autre cousine, soit Maricel. Tu sais quoi? Enlève Maricel, je partagerais même pas mon gloss avec elle. Mets Emerald au lieu, elle est cool. Elle, je lui file mon gloss.
T’achètes ça où, au fait?
Va dans une pharmacie qui s’appelle Duane Reade. Il y en a partout à New York, je te montrerai. Ils ont de tout. Ça ou Rite Aid. Moi, je préfère pas utiliser les trucs trop cheap, mais ce qui compte c’est la qualité, pas le prix. Il y a du gloss à 2 dollars qui peut être bon pour une meuf, il y a du gloss à 14 dollars qui peut être bon pour une autre meuf. Ça dépend. Essaie juste d’éviter les sortes qui te font des grumeaux dégueu sur les lèvres, ça vaut pas la peine.
Et les Blanches, elles, quelle sorte de gloss tu leur recommanderais?
Est-ce que les Blanches ont des lèvres?