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LE NUMÉRO MODE 2012

Video Games Killed the Radio Star

Les vrais joueurs qui lisent la presse spécialisée comme Gameblog considèrent probablement que VICE se fourvoie en demandant à Al Batard – qui a tout d’un imposteur...

NEVERDEAD
Éditeur : Konami
Plates-formes : 360, PS3

Les vrais joueurs qui lisent la presse spécialisée comme Gameblog considèrent probablement que VICE se fourvoie en demandant à Al Batard – qui a tout d’un imposteur en n’écrivant rien sur les jeux qu’il évoque – de s’occuper de la page « jeux vidéo » du magazine. Ils n’ont pas tout à fait tort, j’avoue moi-même avoir parfois l’impression d’une imposture flagrante pour une bonne raison : je n’ai pas dans le domaine le passif de certains des journalistes qui forment l’équipe du site susnommé et dont j’apprécie au plus haut point la qualité rédactionnelle. Ma mère n’a jamais voulu m’acheter d’Amstrad – « je veux bien t’acheter un ordinateur, mais un McIntosh » : traduire, en 1984, une machine triste sur laquelle on ne peut pas jouer –, et la première console que je me sois achetée était une Nintendo 64 américaine, parce que c’était plus rapide à l’époque, mais trouver un jeu compatible à Paris était quasiment impossible. Une forte déontologie m’avait fait boycotter la Playstation, et ce n’est donc pas avant la découverte très tardive de Metal Gear Solid que je me suis mis à jouer sérieusement, revendiquant à sa sortie que Metal Gear Solid 2 était le plus grand jeu de l’histoire. Si on me demande aujourd’hui, je le pense encore. Les situations que Kojima, son producteur, arrive à créer entre le jeu et son joueur sont encore inouïes dix ans après sa sortie, ce qui rend le remake HD des épisodes 2 et 3 de la série (avec en bonus relativement inutile, le remake d’un opus PSP) ABSOLUMENT indispensable à qui n’y a jamais joué. Je pèse mes mots. Malgré son gameplay d’un autre âge, ces jeux, une fois pris en main, sont en tout point ahurissants dans ce qu’ils apportent de réflexion au joueur sur son état sans jamais être ni sentencieux, ni démonstratif, ni moralisateur. À cause de ça aussi, je n’ai jamais joué à genre, Soulcalibur parce que j’étais trop bloqué sur Street Fighter et que pendant longtemps « la 3D » ça a été « de la merde pour les cons ». Il se trouve que j’adore Soulcalibur V, surtout grâce à son éditeur de perso parfait : le motif pied-de-poule qu’on peut appliquer à tous les costumes et surtout l’accessoire « boulon » qui, bien placé, permet au personnage créé d’arborer un gigantesque pénis. C’est un peu puéril, certes, mais quand tu peux te créer un personnage tout droit sorti des ténèbres cimmériennes qui porte un pantalon pied-de-poule et que tu peux de surcroît lui coller une bite en métal, je vois difficilement comment ne pas kiffer le jeu qui te le propose.

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En plus de

, l’autre jeu qui m’a remis le pied à l’étrier vidéoludique, c’est Katamari Damacy ; il m’a fait réaliser que les studios pouvaient enfin se lâcher sur le côté graphique, créatif et débile dans leurs jeux. De fait, je garde une sensibilité pour ce genre de prods inventives et parfois boiteuses qui louchent du côté de ce qu’est devenu l’indie game. Ça m’amuse aussi de voir une major comme Konami proposer un jeu audacieux et pas complètement réussi comme NeverDead plus qu’un petit jeu mortel apparaître sur Steam parce que le manque de paradoxe le rend moins surprenant. Je conseille de jouer à NeverDead sinon je ne trouverai personne avec qui jouer en ligne à ce jeu débile dans lequel à défaut de pouvoir mourir, le personnage principal au design un peu moche se fait démembrer ou se démembre lui-même pour utiliser un bras ou une jambe comme une barre de fer ou une grenade. Le concept serait déjà assez cool si les développeurs ne l’avaient pas en plus abouti en trouvant des idées de gameplay extravagantes comme les passages de plate-forme où on ne fait rouler qu’une tête – un astucieux détournement de Metroid. Une grosse série B pleine de punchlines stupides aussi surprenante et maladroite qu’un vieux film de Jack Hill sur VHS.

PUDDLE
Éditeur : Konami
Plates-formes : XBLA, PSN Alors là j’ai un peu l’air con parce que je me rends compte qu’on pourrait avoir l’impression que Konami a acheté cette page, ce qui n’est pas le cas. D’ailleurs, pour la forme, je dirais que j’encule Konami qui, pour survivre, se repose sur un jeu de foot et des licences fatiguées. Et faire NeverDead ou publier Puddle. Un jeu auquel tu continues à jouer deux heures, après t’être dit « allez, c’est la dernière », n’est pas attaquable. J’ai pourtant eu des doutes à ma première approche de Puddle en me demandant pourquoi ce truc n’était pas sorti sur iPad puisque le gameplay conviendrait parfaitement à cette plate-forme. Mais trois heures plus tard, j’étais accro à ce jeu débile qui consiste à mener une certaine quantité de liquide aux facteurs chimiques divers d’un bout à l’autre de différents environnements en me disant qu’il y aurait bien un moment où je devrais guider une quantité donnée de sperme à bon port. Mais je n’ai pas encore vu ce tableau.