Music Reviews

SPEEDY ORTIZ

FAUVE

CYMBALS

BRETON

Une mixtape de 7 titres, déjà c’est cool – faudrait d’ailleurs imposer une règle limitant les mixtapes à 10 titres parce qu’à ce rythme-là les disques durs des gens n’auront même plus la place pour enregistrer un fichier Word. Ensuite, Trae a eu la bonne idée de demander à DJ Fresh – aka The World’s Freshest – de lui faire des instrus entre du molletonné californien à l’ancienne et des ambiances cloudées comme pas possible, tout en cuttant plein de vocaux de meufs, ce qui donne une sorte de magnifique long slow jam prog-isante sous MIDI. Niveau rap, c’est virtuose mais relax, un truc de virilité de papa en bas de survêt et hoodie moutarde. Cool que cette musique ancienne s’autocurate aussi bien quand elle veut présenter une rétrospective d’elle-même. ÉTIENNE MAINS NUES

TY DOLLA $IGN

Beach House 2

Mixtape

Ce mec est le fils d’un mec de Lakeside, le groupe de funk qui a fait « Fantastic Voyage », samplé par le Coolio pré-« Gangsta’s Paradise », et fait de lui un mec plutôt sympat’ comme ça, à première vue. Son disque n’est pas très clair, ça fait trop L.A. décomplexé, il y a plein de featurings « prestige » limite hors sujet, et son truc de rappeur-chanteur marche pas tout le temps, mais quand il arrive à faire ce que The Weeknd n’arrive plus à faire depuis deux ans ou à perpétuer la néo-tradition du slow jam cloudé, on le laisse se débrouiller et on lui met un bon smile. GLADYS KNIGHT & THE PIPES

YOUNG FATHERS

Dead

Big Dada / Anticon

La révolution indie rap du début des années 2000 a permis l’émergence d’un espace-temps créatif dédié et toujours immuable en ce début des années 2010, fait de la même rage créative à la fois « foutraque » et prétentieuse qui animait des formations aussi mémorables que Rubber Room ou Sonic Sum. Les Écossais de Young Fathers sont signés à la fois chez Big Dada et Anticon, histoire de bien confirmer à tout le monde que cette avant-garde essentiellement financée par la billetterie des festivals de rock français est ENCORE LÀ.

MAURICE M’ÉCŒURE

Qui êtes-vous, Brandt Brauer Frick ? Apparemment, vous aimez les vinyles pressés à la main et les vrais instruments de musique. Sachez qu’à plusieurs moments insignifiants de mon existence, j’ai éprouvé le sentiment d’être emprisonné dans un univers parallèle dont chaque élément était d’un ennui profond. Ça m’est arrivé en regardant des bandes-annonces de films français comprenant systématiquement un titre à rallonge ou une intervention de François Cluzet, en griffonnant des passages de mon cours d’introduction à la linguistique comparative ainsi qu’en écoutant votre album, et j’en suis sincèrement venu à me demander si je n’étais pas devenu le triste porte-parole d’une génération hyperactive incapable de naviguer sur Internet sans accumuler un minimum de 17 onglets. Mais après avoir recueilli plusieurs témoignages de la part de mes collègues de bureau nés avant la chute du mur de Berlin, je peux affirmer avec certitude que cette compilation se situe au point Rohmer sur l’échelle de l’ennui.

JACK BRAUER

PLANNINGTOROCK
All Love's Legal
Human Level Recordings

Avec son visage taillé à la serpe et son discours altruiste, Planningtorock délivre un énième message sur l’égalité des sexes, la théorie du genre et la fin de la patriarchie. Si les bros du monde entier lui en tiendront rigueur, ils sauront quand même reconnaître qu’elle le fait avec plus de violons digitaux et de synthétiseurs froids que toutes les FEMEN d’Île-de-France réunies.

BOB FAGGET

HEARTS
REVOLUTION
Ride or Die
Kitsuné

Tu te souviens quand tu te retrouvais sur Myspace à 3 heures du matin à hésiter entre Uffie et Para One pour la dernière place de ton top 8 amis et où au tout dernier moment tu optais pour A1 Bassline parce que leur dernier remix venait de tomber sur Fluokids et que, whoa, fruité ? Réjouis-toi, cet album de Heartsrevolution va te permettre de revivre ces instants avec une force décuplée par le temps, non pas une ni deux, mais quatorze (QUATORZE) fois.

JAN MICHAEL VINCENT PLACÉ

TENSNAKE
Glow
!K7 Records

Quand j’étais en CE1, j’ai profité d’un moment d’abandon pendant la fête d’anniversaire d’une amie pour esquisser quelques pas de danse embarrassants sous le regard amusé et impitoyable de mes camarades de classe. C’était un après-midi de janvier. Depuis, je suis beaucoup trop consciente de mon ridicule et de mes mouvements disgracieux pour danser en public quand mon sang cumule moins de 2 % d’éthanol et 5 % de sauce El Paso, mais ça ne me dérangerait pas de gêner une fois de plus mes proches en asseyant mon nouveau statut de « brûleuse de parquet » sur le skit de cet album – de loin le meilleur morceau.

TRICKY MARTIN

FRAK

Alice in Acidland

iDEAL

Frak font de la musique électronique suédoise depuis 1987. Le truc, c’est que j’avais jamais écouté jusqu’à aujourd’hui, et les mecs ont l’air d’alterner des sortes de créations très spontax d’obédience pataphysique mais qui gardent quand même toujours un minimum leur forme 4/4 d’origine, avec des morceaux d’apparence plus droite, trop beaux, mais qui recèlent en fait une vibe mystique malsaine super jouissive : on voit les sons vriller, flotter, s’amalgamer, s’érafler, se maroufler même, sans que jamais ça ne charge trop la mule, genre le groove est là, prêt à nous saluer, hyper en place. Vraiment trop, trop beau. MATURE ET DÉCOUVERTE

V/A

The Organization of Pop: 30 Years of ZTT

Salvo

ZTT a été fondé en 1983 par un journaliste, un producteur et une femme d’affaires dotés de blazes de fiction - Paul Morley, Trevor Horne et Jill Sinclair, respectivement. L’acronyme ZTT signifiait Zang Tuum Tumb et le premier logo du label reposait sur les couleurs rose, bleu et jaune. Tout ce qui fait la différence entre les années 1980 et aujourd’hui, c’est qu’aujourd’hui, rien qu’avec ces deux phrases de présentation, vous pourriez vendre un scénario, monter 3 franchises de comics et mettre en place une série en 4 saisons + 1 spin-off + 15 minisodes web, alors qu’eux, tout ce qu’ils ont fait c’est sortir des disques complètements pétés avec Grace Jones, Seal, 808 State, Art Of Noise, Tom Jones, Adamski et Lisa Stansfield, cramé l’ensemble de leurs points de vie et perdu un max de thunes, avant de partir en pédalo vers l’éternité en vous faisant un dernier bras d’honneur, pendant que vous les regardez impuissant, depuis le rivage, avec juste deux doubles CD bourrés de tueries d’un autre âge pour toute compensation. INSPECTEUR DERRICK MAY

Plus que le fait que cet album soit super bien et que je trouve déconneur que la discographie d’un groupe qui a sorti six chansons en 1984 soit rééditée 30 ans plus tard, je pense qu’il est extrêmement important de faire écouter un album aussi sombre à une jeunesse qui croit que l’on peut résoudre le conflit israélo-palestinien avec des gif de chatons qui bâillent ou que l’on peut trouver du travail grâce à Instagram. Breaking news, enculés : dans la vie, on en chie et à la fin, on meurt.

HAÏLÉ SYLLASIÉ 1er DU NOM

CYMBALS

The Age of Fracture

Tough Love

Bien tenté les rosbifs. En glissant deux chansons en français dans votre album, vous cherchiez à nous amadouer et rendre visible votre sujétion à la régulation de l’économie via l’impôt. Mais pas de bol pour vous, puisque j’ai compris qu’il s’agissait simplement d’un trick d’étudiant pour piner les gonzesses du Truskel et ridiculiser ainsi une nouvelle fois notre exception culturelle faite de festivals de cinéma et de chèches en lin. C’est pourquoi je vous le dis : 1. Vous êtes des trompettes, 2. L’Aquitaine nous appartient toujours, dandys de merde.

JOHN & SARAH CONNARD

RED DEATH
Demo 2014
Self Released

Monter un groupe quand on est une bande de jeunes en colocation est une très mauvaise idée, qui convoque généralement des moments de vie tels que « bœuf entre potes », « reprise des Doors », puis « alcoolisme chronique », « retour forcé chez ses parents » et enfin « perspectives d’avenir incertaines ». Sauf quand cette bande de jeunes est composée de membres des meilleurs groupes straight edge de Washington DC : sans alcool, la coloc’ est moins folle, elle représente même d’un coup le contraire du fun, mais je préfère m’identifier à un chauve relou qui porte des maillots de hockey qu’à un poète de merde enterré au Père Lachaise. FLORENCE DEL REY

MODERN BASEBALL

You're Gonna Miss It All

Run for Cover

C’est fou d’être aussi blanc. Je veux dire, je veux bien que vous soyez caucasien de père en fils depuis 200 générations, que vous n’ayez jamais zappé sur MTV Base de votre vie et que vos parents soient effectivement des personnes de classe moyenne assez convenues et que ça vous ennuie, mais honnêtement, s’assumer en tant que rip-off simultané de Offspring, Pennywise et Weezer ? Vous voulez provoquer quoi, une apocalypse pop-punk ?

FRIEDRICH SNITCH

SPEEDY ORTIZ
Real Hair
Carpark

Toujours le même morceau, toujours le même refus nonchalant devant les codes adultes, toujours la même fuite devant les responsabilités, toujours ces mêmes pochettes ratées au crayon gras, toujours ce même toujours ; le nouveau Speedy Ortiz ressemble de moins en moins à Pavement et de plus en plus à la vie.

BASILE POLI

JULIE BYRNE

Rooms with Walls and Windows

Orindal

Les Américains n’ont toujours pas compris que ce qui nous fascine chez eux, c’est leur propension à la violence et à la débilité la plus complète. Parce que si j’ai envie qu’une meuf prétentieuse avec une guitare sèche m’explique que le bonheur, c’est simple comme une maison de campagne, j’ai juste à changer à Strasbourg-Saint-Denis, prendre la ligne 9 et en quinze minutes montre en main je suis à Mairie de Montreuil. SYLLA SAINT-CREEPY

FRANKIE GOES TO HOLLYWOOD

Frankie Said

Salvo

Frankie Goes To Hollywood c’est un peu comme la bibliographie d’Arno Schmidt, l’apiculture ou la série Mad Men : ça a l’air surpuissant à 100 %, mais t’es infoutu de t’y mettre tellement ça te fatigue d’avance et le fait que tes potes qui ont franchi le pas te gavent avec ça te donne encore moins envie. Ce disque, qui regroupe les 7, 8 meilleurs morceaux du groupe dans leur version définitive, la totalité des vidéos, et des conneries genre passages télé et spots publicitaires, est donc probablement la dernière chance pour vous d’embarquer à bord de ce luxuriant paquebot plein de types aux physionomies astucieuses, vivant leur homosexualité dans une forme de totalitarisme reposant sur la détente à tout prix, le port de costumes extrêmement compliqués, et un sens de l’humour semblable à celui des cadres supérieurs férus de sports de combat. DAVID BÉCANE

SUN KIL MOON

Benji

Caldo Verde

« Descente de taz », « Chapitre perdu du livre Suicide, Mode d’Emploi », on ne compte plus les comparaisons morbides qu’on a accolées à l’album Benji de Sun Kil Moon, petit phénomène folk de 2014 ayant provoqué la dépopulation drastique d’une partie de l’Oregon et des quartiers les plus courus des mégalopoles occidentales. La presse subjuguée par les conséquences sociétales portées par un album d’une telle sensibilité apparente – que certains ont alors comparé à un « fléau » – avait fini par porter aux nues un artiste inconnu, prétendument disparu dans la forêt. – Voilà un extrait du livre paru en 2031 à propos de la vague de suicides épidémique qui a suivi la sortie d’un album qui portait pourtant le nom d’un sympathique héros d’une aventure animalière produite par les studios Disney. RUPERT NERDOCH

†††

S/T

Sumerian

Oui. Bien sûr que j’avais envie d’écouter un album de trip-hop écrit et composé par Chino Moreno, aujourd’hui âgé de 40 ans. Je n’y voyais pas de problème. Avec un groupe dont le nom est composé d’une succession de croix chrétiennes ? Oui, tout à fait. Puis, je ne sais pas ce qui s’est passé, j’ai commencé à émettre un doute lorsque j’ai aperçu les premières ondées météorologiques, ce temps maussade, les premières averses, puis la forte vibration Dido qui s’installait petit à petit, lentement, puis de plus en pus sûrement, jusqu’à laisser poindre un tourbillon, un moment Morcheeba, puis un halo post-rock, avec des inflexions-cris comme à l’époque des Deftones par-dessus, et des problèmes, des règlements de comptes avec sa famille, avec la société américaine, une déconstruction minutieuse de l’humanité à l’heure de la gratuité et de l’immédiateté d’Internet, un poing levé en direction de l’ancien président Bush, et alors – ç’en était trop. Je me suis levé, suis sorti du bureau et, haletant, je me suis dirigé vers le G20 le plus proche pour acheter 14 plaquettes de chocolat Côte d’Or. Et je les ai mangées.

CHINO SODEBO

BROKEN BELLS

After the Disco

Columbia

Je suis plutôt sensible aux corps féminins transparents dans le cosmos et c’est pourquoi j’aurais immédiatement écouté cet album, juste pour sa cover, s’il avait été disponible sur une borne d’écoute Gibert en 1999. J’aurais passé le premier morceau beaucoup trop long, puis le deuxième, beaucoup trop mièvre, l’intro du troisième m’aurait bien plu deux secondes puis en fait non, et la guitare pérave du quatrième m’aurait fait raccrocher le casque en pestant. De fait, qu’on soit à la fin du XXe siècle ou à l’ère du 3.0, à part aux amateurs de serviettes hygiéniques, je ne vois pas à qui pourrait plaire cet album. Le seul truc que je sais, c’est qu’ils ont de tout temps été trop nombreux. VINCENT GALLEUX

ST VINCENT

S/T

Seven Four

Si le nouveau disque de St Vincent était une situation, il serait ce jour où vous vous êtes dégoté une place pour assister à l’enregistrement de Late Night With Jimmy Fallon et où, en cherchant les toilettes, vous êtes tombé sur la loge de David Byrne, et l’avez vu se faire sucer par Björk et Kate Bush, la tête renversée en arrière, les yeux fermés, son esprit légèrement parasité par ce déjeuner qu’il a promis à Moby pour jeter une oreille sur la démo d’une artiste française qui traîne en bas de chez lui et qui survit en faisant de petits sacs en velours en forme de Fukomaki (il lui en a déjà acheté deux). GÉRARD JUNINHO

BRETON

War Room Stories

Breton Labs

J’aurais préféré que Breton tire son nom de Breton, l’homme originaire de la région Bretagne, plutôt que Breton, le mec qui écrivait des trucs. Toujours est-il que j’ai bien aimé. Je ne sais même pas ce qui m’a plu d’ailleurs, on dirait un mélange de Woodkid, de Phoenix, de Breakbot et d’un autre truc random genre du riz complet. J’ai donc bien aimé à la première écoute. Je l’ai réécouté, j’ai bien aimé à nouveau et ai eu peur d’être devenu chiant. À la troisième, les morceaux ont continué de me distraire, même si je voyais bien, derrière l’horizon, que certains d’entre eux partageaient le triste destin de cet art qu’on transforme en jingle d’émission prime time sur Canal +. Peut-être étais-je pété sans le savoir. Peut-être ma vie est-elle pétée sans le savoir. Mais voilà, moi, Adolf Hitler, avec mes qualités et mes défauts, depuis l’espace confiné d’où je vous écris ces lignes, j’aime bien.

UN MESSAGE DANS UNE BOUTEILLE

ROCKCRITICS

T.V. Show

Upon Tyne

J’aime ma France, ce pays où d’obscurs critiques rock des années 1970-80 montaient des groupes baptisés Rock Critics et faisaient un album appelé T.V. Show avec une pochette dessinée en noir et blanc, qu’on découvre alors qu’on anime soi-même une émission de critique musicale en noir et blanc en 2014. Luc Marianni, un des membres du projet, a fait plein d’albums thématiques, dont l’un porte le titre alléchant de Souvenirs du Futur. Sur T.V. Show, on entend entre autres choses une sorte de Roedelius en plus lo-fi, avec cette impression unique de mélancolie sereine provoquée par la suspension du temps en société anomique. Il y a aussi des collages sonores abstraits mais au final très français. Aujourd’hui, Marianni enseigne la connaissance humaine à Deuil-la-Barre dans le 95 et je vais sans aucun doute aller le voir bientôt. UNE PÉPITE ROCK

FAUVE

Vieux Frères - Partie 1

Fauve Corp

Ce disque aurait pu donner lieu à un article sur VICE.com avec un angle de type : « Expérience de la haine dans la haine. » Le truc patent, lisible dans à peu près tous les commentaires à propos de l’album de Fauve, c’est que l’on vit sous la pire des dictatures, celles du ricanement. Certes. Mais si c’est pour rester insensible à la vie, autant encore se foutre devant une vidéo de Norman avec des chips. Parce que l’autre lecture, partagée par un grand nombre de mes amis, c’est que ces mecs ont l’air d’avoir pris très au sérieux la proposition artistique de Stupéflip. Ou d’avoir monté un groupe en clonant les cendres de Damien Saez. Et je fais exprès de dire « groupe » parce que je sais que ça fera chier un grand nombre de ces mêmes amis. Mais ils ont raison. Ils ont raison d’avoir un truc contre lequel se battre aujourd’hui. CHE GAYVARA

CHRYSTA BELL

This Train

La Rose Noire

Sacré David Lynch, ça faisait un petit moment qu’il nous avait pas sorti un truc surprenant de son chapeau. En fait, je crois que la dernière fois qu’il m’avait autant surpris, c’est quand j’ai découvert qu’il était à l’origine de la pub Barilla avec Gérard Depardieu et qu’il s’était mis à pratiquer la méditation transcendantale avec une poignée d’hindouistes éclairés. Plus récemment, il a produit et composé les morceaux de cet album de Chrysta Bell, This Train, où il est globalement question de prendre le train de la vie, de déclamer des poèmes polonais en polonais et de survoler les immeubles vertigineux de la ville par un vendredi après-midi d’hiver printanier. Sans surprise, sa volonté apparente de plonger l’auditeur « dans un état de silence infini et de pure félicité » a donné lieu à un album chiant comme la pluie lorsqu’elle se transforme en grêle, puis en -automne – désolée, mais je crois que je suis encore trop jeune pour écouter cette musique de gothique périgourdin. ALANIS MAURI7

TRUST

Joyland

Arts & Crafts

Peut-on me dire pourquoi tous les goth-kids de la fac deviennent systématiquement de gros lourdauds fans de films de Tarantino et de techno virile une fois passée la barre des 27 ans ? Si avoir 27 ans signifie pour une rock star décéder d’une façon outrancière ou pour n’importe quelle autre personne sur Terre débuter un long déclin physique et intellectuel qui trouvera son aboutissement dans la mort, pour les goth-kids de la fac, avoir 27 ans signifie sortir un album d’EBM ridicule influencé par la page Wikipédia de Nietzche et les synthétiseurs de Skrillex. Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi si vous êtes canadien – et ils le sont – mais qui trouve vite ses limites devant un public ayant écouté plus de quatre disques dans sa vie.

KELLY SLAUGHTER