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LE NUMÉRO MODE 2008

Planète mode 2008, le rapport - New York

Ces jours-ci, la New-Yorkaise n’a plus envie de donner dans le mignon, elle veut avoir l’air sombre, tourmenté et accro au speed. D’où un énième revival du look Edie Sedgwick. N’importe quelle nuit de la semaine, dans n’importe quel bar, on trouve au...

Ces jours-ci, la New-Yorkaise n’a plus envie de donner dans le mignon, elle veut avoir l’air sombre, tourmenté et accro au speed. D’où un énième revival du look Edie Sedgwick. N’importe quelle nuit de la semaine, dans n’importe quel bar, on trouve au moins une fille qui tente désespérément de faire revivre l’esprit de cette pauvre petite fille riche surestimée qu’Andy Warhol exploita honteusement. Ces dames arborent donc d’adorables minirobes, et les talons aiguille les plus dangereux et les plus douloureux qui puissent exister. Si vous êtes un fétichiste du pied ou un suceur d’orteils, New York est votre Mecque, en ce moment.

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Parallèlement aux Edies, on trouve les clones de Mary Kate Olsen. Ce sont ces toutes petites choses que vous voyez faire la queue devant les Starbucks, tapotant frénétiquement sur l’écran de leur Blackberry, portant d’énormes chaussures un peu moches et des pulls à capuche démesurés pour se protéger de leur ennemi naturel : la lumière du jour. Pour réussir ce look, il est indispensable de porter à chaque doigt des bagues si grosses qu’on ne voit qu’elles, et des lunettes mouche bien larges, dont ces jeunes filles seraient horrifiées d’apprendre qu’elles ressemblent beaucoup à celles que portait Bono au début des années quatre-vingt-dix.

Ces filles sans âme s’entourent souvent de garçons manqués. On peut les observer dès 11 heures du matin en train de fumer clope sur clope devant Earnest Sewn. Comme elles sont encore, et pour la troisième année de suite, obsédées par Morrissey, nous tenons à leur redire officiellement qu’à cause d’elles, jolies pétasses riches et branchées pour qui tout va à peu près bien, les vrais fans des Smiths se sentent dépossédées de leur droit à la souffrance, et les emmerdent.

Quant aux diverses tendances vestimentaires masculines, elles ont toutes fusionné. Le seul truc qui change, ce sont les accessoires. Si tu écoutes Justice et LCD Soundsystem, tu as probablement des chaussures en cuir lacées de chez Schmoove. Mais, si tu portes un pantalon tellement serré que tu dois t’enduire les jambes de talc pour pouvoir l’enfiler, si tu fais du skate et que tu écoutes Children of Bodom, alors nous pouvons affirmer sans risque que tu as assez de chemises et de vestes à carreaux dans ton armoire pour en porter jusqu’à la fin de ta vie.

Quand les fans des skateurs de Tompkins Square entendent le son des petites roues sur le pavé, ils ont automatiquement la gaule. Ils ont aussi plein de hauts à carreaux, mais ils les portent généralement avec un cardigan de prof de maths (on en trouve partout à New York, même dans les couches les plus basses de la société, c’est-à-dire les gens qui font du marketing), et, parfois, avec un nœud papillon. De temps en temps, on voit l’un de ces spécimens porter un « dac » (un sac d’homme) d’une marque à la mode comme Prada ou Jack Spade. Ils peuvent également arborer des bijoux, des trucs sculptés dans des dents de puma et autres choses ridicules.

Photos, texte et stylisme : Annette Lamothe-Ramos. Garçons : veste Endovanera, chemise Paul Smith, pantalon Nudie Jeans, chaussures Schmoove; veste vintage What Comes Around Goes Around, chemise J. Crew, jeans RVCA, chaussures Draven, chapeau Burton; sweater Corpus, chemise Loden Dager, jeans Howe, chaussures Vans, collier Black Sheep & Prodigal Sons. Filles : robe H&M, bracelets et collier Lady Grey Jewelry, chaussures Alexander McQueen; robe Topshop, hoodie Fremont, ceinture H&M, chaussures Tristan Blair, sac Insight, collier Kloset, boucles Marc by Marc Jacobs and Noir ; Converse, veste John Varvatos, jeans Earnest Sewn, chaussures Tristan Blair, boucle Telfar