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La masturbation, c'est comme appartenir à un club secret. Tout le monde sait ce qu'il se passe, donc personne n'a besoin d'en parler explicitement. Il y a un épisode de la série Seinfeld dans lequel George Costanza s'assoit à table et confie à Jerry Seinfeld que sa mère l'a grillé.« En train de faire quoi ? » demande Jerry.George fait la grimace et répond : « Tu sais bien… »[Rires enregistrés] On sait tous. Ces sous-entendus nous lient les uns aux autres. Dans ma ville natale de Talahassee comme en Azerbaïdjan, au beau milieu de la jungle urbaine ou perdu dans les steppes désertiques, il y a des pantalons baissés sur des chevilles et des gens qui font l'amour à leur main. Et le monde en a besoin. Sans la masturbation et l'attente du prochain épisode de True Detective, le sang coulerait à flots dans les rues.Sauf que je n'ai jamais récupéré le mot de passe pour faire partie de ce club. Ces moments pubères où l'on découvre les délices de l'anatomie masculine ne se sont jamais présentés à moi.L'excitation sexuelle, c'est comme l'esprit saint. J'ai vu des gens chanter ses louanges, pleurer sur l'autel de l'affection – mais j'ai toujours trouvé ça un peu ridicule. J'ai eu une éducation catholique, et, avant ma première confession, on m'a donné une feuille de route pour gérer mes péchés. Les plus communs étaient cités comme suit :L'excitation sexuelle, c'est comme l'esprit saint. J'ai vu des gens chanter ses louanges et pleurer sur l'autel de l'affection – mais j'ai toujours trouvé ça un peu ridicule.
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La première fois que j'ai joui en étant éveillé, c'était à l'intérieur de mon ex-petite amie. Elle m'a dépucelée quand j'avais 20 ans, après une soirée. Quand j'ai joui, elle a joui également ; c'était un échange consenti de fluides corporels. Je suis passé en mode veille pendant 15 minutes, en dégustant la complexité de ce que je venais de vivre comme un œnologue novice à une dégustation. L'orgasme m'a paru naturel, normal – presque banal. C'est pour ce truc que des hommes s'entre-tuent ?Le sexe est devenu une chose habituelle. Après avoir joui, je retrouvais mon état de gaucherie habituel – j'ai toujours été un peu mal à l'aise dans des moments de convivialité, même avec des proches. Mais ma copine m'a dit que j'étais une personne différente au lit. Elle a dit que j'étais son meilleur amant. Je me suis senti fier et imposant. Peut-être que c'est ça, être un homme adulte.Quand on s'est séparés, on s'est dit que notre amitié valait le coup d'être poursuivie. Mais j'ai fini par perdre contact avec elle. Elle m'a dit qu'elle n'arriverait pas à être amie avec une personne qui la connaissait autant – les orgasmes ont tendance à compliquer les choses. Et elle ne m'a plus jamais parlé.Quand je pense à elle, je pense à ces journées passées à nous étendre dans des draps souillés, étonnés de nos propres orgasmes. Et c'est peut-être ça qui fait les masturbeurs : rester la queue à la main, à courir après ses souvenirs.Retrouvez plus d'articles par Alex O'Keefe sur son site.Article associé : Des filles nous ont raconté comment elles se masturbaient